Face au contexte de tensions géopolitiques et commerciales, les actions des grandes entreprises en prennent un coup et dans certains cas, la fortune de leur patron en pâtit. Mais malgré des résultats moins bons que prévus pour LVMH, pas de panique pour la première fortune française, Bernard Arnault. Le PDG du géant du luxe maintient sa place dans le classement des fortunes mondiales au mois de mai avec un patrimoine s’élevant à 146,5 milliards de dollars.
Conséquence directe de la politique menée par Donald Trump, l’euro pèse de plus en plus lourd face au dollar depuis le début de l’année. Mais le numéro un du luxe n’est pas parvenu à surfer sur l’occasion. En 2025, LVMH doit affronter un marché fragilisé, une succession floue et une perte de leadership historique face à Hermès. À la mi-avril, le groupe publiait un chiffre d’affaires trimestriel inférieur aux attentes des analystes et son patron était mis à la porte du top 5 mondial du classement des milliardaires.
LVMH, fragilisé par les incertitudes
La publication de résultats trimestriels décevants du 14 avril a précipité la chute de LVMH en Bourse dès le lendemain, où le titre du géant du luxe a perdu 7,82 % en une seule séance. Aux États-Unis, les ventes du groupe LVMH ont reculé de 3 %, sous l’effet d’une baisse de la chaîne de cosmétiques Sephora, tandis qu’en Asie, hors Japon, elles ont chuté de 11 %. Cela a entraîné une baisse de plus de 15 % des actions du groupe au cours du mois.
Le grand perdant dans l’histoire, c’est son patron Bernard Arnault qui a vu sa fortune amputée de 15 milliards de dollars. Il a toutefois réussi à conserver sa sixième place au classement des personnalités les plus riches au monde. Alors qu’en avril 2024, la fortune de Bernard Arnault culminait à 231 milliards de dollars, il a vu s’envoler plus de 86 milliards en un an. Suite à la révélation des résultats médiocres de LVMH sur le premier trimestre 2025, Bernard Arnault a donc quitté le top 5 mondial des milliardaires, devancé par Larry Ellison (4e) et Warren Buffett (5e), loin derrière Mark Zuckerberg (3e), Jeff Bezos (2e) et Elon Musk (1er).
Jusqu’ici premier groupe de luxe sans conteste, LVMH s’est vu devancé par son rival Hermès, une première. Longtemps considéré comme un secteur à l’abri des tensions, le luxe montre aujourd’hui des signes de vulnérabilité. La période post-COVID, marquée par une reprise en dents de scie, a visiblement laissé des traces. En Chine, où les consommateurs représentent près d’un tiers des achats mondiaux de produits de luxe, la demande se contracte. Si LVMH en fait largement les frais, les difficultés avaient déjà commencé à la mi-2024 pour le géant du luxe. La dissolution de l’Assemblée nationale en août dernier avait plombé l’action LVMH à la Bourse de Paris de 6,7 %, entraînant une baisse de 9 milliards de dollars de la fortune de Bernard Arnault.
Des problèmes structurels
La gouvernance de LVMH est un élément prépondérant dans l’inquiétude qui règne au regard de l’avenir du groupe. Malgré la présence de ses cinq enfants à des postes clés, Bernard Arnault, 76 ans, n’a toujours pas désigné de successeur. Il a récemment exprimé le souhait de repousser l’âge limite du PDG de 80 à 85 ans — déjà prolongé de 75 à 80 ans en 2022. Il pourrait ainsi rester aux commandes encore neuf ans. Mais si les actionnaires ont approuvé à 99,18% le prolongement de l’âge limite, ceux-ci commencent à se poser des questions. Des transmissions mal gérées ont par le passé dilapidé de nombreuses entreprises familiales. Interrogé par les actionnaires inquiets, le directeur général adjoint de LVMH, Stéphane Bianchi, avait tenté de rassurer : « Il y a bien dans les cartons de LVMH des plans de successions à Bernard Arnault, mais ils n’ont pas vocation à être rendus publics ».
Le numéro un du luxe n’est donc pas en reste en termes de structuration. Et cela vaut pour les marques qu’il abrite. En effet, pour remédier à la baisse de chiffre d’affaires (5.9 milliards d’euros) de sa filiale Moët Hennessy, qui regroupe les marques de champagne, Cognac et spiritueux, LVMH a préféré opter pour la réduction de ses effectifs plutôt que dans ses versements aux actionnaires (près de 7 milliards d’euros en 2024) ou dans la fortune de Bernard Arnault. C’est par message vidéo que la marque a annoncé à ses salariés son intention de réduire de plus de 12 % ses effectifs, sans recourir à un plan social. De quoi étendre encore l’image fragile de LVMH auprès des actionnaires, mais cette fois au public qui achète ses produits.
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