Louis Ajacques (DG Spayr) : « Notre solution permet d’améliorer la résilience financière des salariés face aux imprévus et d’optimiser leur maîtrise budgétaire »

En développant sa solution numérique d’avance sur salaire, Spayr connaît un démarrage fulgurant. Déjà 30 000 salariés bénéficient de cette solution. La start-up vient de boucler un premier tour de financement de 2,5 millions d’euros. Entretien avec Louis Ajacques, l’un de ses cofondateurs.

 

Quel est le principe de Spayr ? Présentez nous l’entreprise en quelques mots

Louis Ajacques : Spayr est une entreprise à mission qui poursuit deux objectifs : faciliter l’accès des salariés à l’autonomie financière et développer le bien-être financier en entreprise.

Pour ce faire, nous proposons aux ETI / Grands Comptes une plateforme d’innovations salariales afin de coller au plus près des besoins de leurs employés. Notre principale fonctionnalité est une solution de versement de salaire à la demande, via une application mobile.

Concrètement, le salarié peut accéder en cours de mois à une fraction de sa rémunération déjà acquise, en toute autonomie, 24/7 et de manière instantanée. La solution est configurable par chaque entreprise, qui peut mettre en place un plafond personnalisable de retrait. Cela permet d’améliorer la résilience financière des salariés face aux imprévus et d’optimiser leur maîtrise budgétaire.

 

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Près de 25% des Français sont dans le rouge chaque mois, générant chaque année 7 Md€ de frais de découvert au bénéfice des banques

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Nous modernisons un dispositif méconnu, l’acompte sur salaire, en le transformant en un avantage salarial concret. S’il est un droit inscrit dans le code du travail, il est très peu utilisé dans sa forme actuelle par les salariés car gênant à demander et peu adapté aux urgences. Pour les équipes RH et comptabilité, le process de traitement est fastidieux et chronophage. Avec Spayr, cela devient un jeu d’enfant pour le salarié et l’employeur.

Au-delà du salaire à la demande, notre application propose des modules d’accompagnement à la gestion budgétaire, qui reposent sur 3 piliers : astuces et conseils pratiques (quelle station d’essence est la moins chère aux alentours ?), la renégociation des charges courantes (énergie, téléphonie…), et du coaching individualisé pour apprendre à mieux maîtriser son budget et réaliser ses projets.

 

 Comment est née cette idée ?

 L. A. : La mensualisation du salaire en fin de mois est une règle imposée qui n’a absolument pas évoluée depuis sa création dans les années 70. Le paiement des charges se fait donc en amont et la perception du salaire en aval des heures effectuées. Les conséquences de ce décalage sont loin d’être anodines : près de 25% des Français sont dans le rouge chaque mois, générant chaque année 7 Md€ de frais de découvert au bénéfice des banques.

Du côté des entreprises et plus précisément des équipes RH, les enjeux des politiques salariales sont de plus en plus cruciaux, pour recruter, fidéliser tout en maitrisant la masse salariale.

Avec mes deux associés (Paul Riché et Pierre Olive), nous avons donc souhaité changer les règles très figées du salaire et apporter un avantage concret : la disponibilité du salaire acquis.

 

Quels sont les objectifs de Spayr à court terme ?

 L. A. : La société a été fondée en 2021. Nous sommes donc au début de l’aventure même si nous enregistrons déjà 30 000 salariés qui bénéficient de notre solution.

A court terme, nous visons d’abord la consolidation de notre présence sur le marché français avec des efforts significatifs du point de vue commercial. L’objectif est de quadrupler le nombre d’utilisateurs d’ici fin 2023.

Par ailleurs, notre solution va évoluer. Nous intégrons en ce moment d’autres fonctionnalités liées à d’autres poches de rémunération acquises, et les rendre elles aussi plus flexibles (rachat de RTT, 13^ème mois, primes variables)

Notre récente levée de fonds en amorçage de 2,5M€ va nous y aider.

 

Quel est votre modèle économique ?

L. A. : Notre service est proposé à travers une offre d’abonnement selon le nombre de salariés. C’est un modèle proche du SaaS.

 

Pourquoi avez-vous choisi de devenir entrepreneur ?

L. A. : Au-delà de l’aventure humaine qui est palpitante, je crois que nous avions tous les trois l’envie profonde d’avoir un impact sur notre société en portant un sujet transformationnel.

L’autonomie budgétaire est un problème complexe auquel nous essayons d’apporter des solutions simples, en impliquant les entreprises qui sont à la base de la rémunération.

C’est passionnant d’intervenir aujourd’hui dans un environnement RH en pleine mutation, avec des aspirations vers plus d’autonomie et de flexibilité à tous les étages de la relation employeur / employé.