Pourtant estimée à 0,6% avant l’été, la croissance du PIB de la France devrait atteindre 0,8% en 2025. L’Insee a décidé de relever ses prévisions, malgré les incertitudes géopolitiques et politiques pesant sur le pays.
Ce qu’il faut retenir
Dans sa nouvelle note de conjoncture publiée ce mercredi 11 septembre, l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) a estimé que la France devrait connaître 0,8% de croissance pour son PIB sur l’ensemble de l’année 2025. À en croire sa note de conjoncture tout juste publiée, le troisième trimestre devrait atteindre une croissance de 0,3%, et de 0,2% à la fin de l’année (contre 0,1% de janvier à mars et 0,3% au deuxième trimestre).
Un constat revu à la hausse par rapport à la précédente prévision de juin dernier, qui tablait sur 0,6%. Le pays rencontre donc un léger ralentissement par rapport à 2024, qui enregistrait 1,1% de croissance.
Pourquoi c’est important à suivre
L’Insee précise que les 0,8% de croissance seraient principalement dus à “quelques branches” maintenant l’activité à flot : le tourisme, le marché immobilier, l’aéronautique et l’agriculture.
Le secteur du bâtiment s’annonce très prometteur après trois ans de fort repli : l’Insee parie sur une forte reprise de l’activité avec la construction de logements neufs. Les entreprises, qui ont généré du stock au cours des deux dernières années, vont rencontrer une certaine croissance. Une tendance qui n’est pas sans surprendre les prévisionnistes dans un contexte d’instabilité politique et de perte de confiance des ménages.
Citation principale
“Pas de confiance, un peu de croissance”. C’est le titre donné à la nouvelle note de conjoncture de l’INSEE, qui traduit une certaine fébrilité de l’économie française. Si la France continue son ascension, elle se présente toutefois comme la mauvaise élève de l’Union européenne, qui affiche une hausse de 1,4% de son activité. “La France évolue à rebours de cette timide embellie européenne”, écrit l’Insee.
Le Vieux Continent accueille en effet de nouveaux investissements et les entreprises recommencent à se doter de biens d’équipement. L’Espagne, l’Italie et l’Allemagne devraient connaître un redressement de PIB exemplaire en Europe.
Le chiffre à retenir : 0,5%
L’INSEE remarque que la consommation des ménages en France n’augmenterait que de 0,5% en 2025, soit moins vite que le pouvoir d’achat, plafonné à 0,8%. Le taux d’épargne parviendrait quant à lui un record depuis 45 ans (hors années COVID), puisqu’il devrait atteindre 18,5%. Les industriels français perdent encore plus de parts de marché tandis que le climat des affaires demeure sous sa moyenne de long terme depuis l’été 2024, date de la dissolution. Le chômage devrait légèrement augmenter d’ici la fin de l’année, jusqu’à 7,6%.
À surveiller
Il semble essentiel de jeter un oeil sur le contexte géopolitique et politique, lesquels joueront un rôle essentiel sur la croissance française dans les mois à venir. L’Insee cite par exemple “l’imprévisibilité de l’administration américaine”, la volatilité du marché pétrolier, la “chute du gouvernement le 8 septembre”. L’institut affirme qu’un rétablissement rapide de la confiance des Français pourrait néanmoins débloquer les comportements d’achat.
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