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L’Europe fait une proposition à 50 milliards pour apaiser la guerre commerciale avec les États-Unis

L’Europe fait une proposition à 50 milliards pour apaiser la guerre commerciale avec les États-Unis
L’Europe fait une proposition à 50 milliards pour apaiser la guerre commerciale avec les États-Unis

Dans un contexte de tensions commerciales entre Bruxelles et Washington, l’Union européenne propose d’augmenter ses achats de produits américains à hauteur de 50 milliards d’euros. Une initiative diplomatique visant à désamorcer l’instauration de nouveaux droits de douane par l’administration Trump.

Ce qu’il faut retenir

Cela fait presqu’un mois que Donald Trump a annoncé suspendre l’augmentation des droits de douane pour 90 jours, sauf pour la Chine. L’UE profite de cette trêve pour entamer les négociations et ainsi éviter une escalade des droits de douane, qu’elle juge néfaste pour le commerce international. Premier argument de poids : l’UE propose une hausse de 50 milliards d’euros de ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et de produits agricoles américains. Une sorte de compromis permettant de compenser le déficit commercial avec les États-Unis, à condition ue les hausses douanières de 10% visant l’Europe soient abandonnées.

« Si nous considérons que le déficit s’élève à 50 milliards d’euros, je pense que nous pouvons vraiment […] résoudre ce problème très rapidement grâce aux achats de GNL (gaz naturel), ou certains produits agricoles comme le soja », a confirmé Maroš Šefčovič, commissaire européen au Commerce et à la Sécurité économique, dans un entretien au Financial Timess.

Pourquoi c’est important à suivre

Plutôt que de répondre frontalement aux mesures de Donald Trump, l’UE cherche à démontrer sa volonté de coopération, sans renoncer à ses principes. Si la négociation échoue, les conséquences pourraient être lourdes : relance d’une guerre commerciale transatlantique, flambée des prix à l’importation, et affaiblissement des chaînes d’approvisionnement industrielles des deux côtés de l’Atlantique. Pour l’Europe, l’enjeu est double puisqu’il s’agit de protéger ses secteurs clés (automobile, acier, aluminium) tout en maintenant un dialogue constructif. La Commission joue aussi une partie diplomatique délicate : tout accord devra non seulement satisfaire les États-Unis, mais aussi obtenir l’aval unanime des 27 États membres et du Parlement européen.

Citation principale

« Ce que nous cherchons, c’est une solution équilibrée et équitable », a déclaré Maroš Šefčovič.

Le commissaire européen en charge du Commerce et de la Sécurité économique a rappelé que l’UE ne saurait accepter des droits de douane fixés à un « niveau très élevé » comme base de négociation. Il a également souligné que les discussions actuelles sont marquées par « une meilleure compréhension mutuelle », mais que parvenir à un accord qui convienne à la fois à Washington, à Bruxelles et aux États membres reste « très difficile ».

Le chiffre à retenir : 50 milliards d’euros

C’est le montant que Bruxelles est prête à mobiliser sous forme d’achats supplémentaires de biens américains, notamment de gaz et de produits agricoles. Ce chiffre correspond au différentiel commercial calculé par l’UE si l’on prend en compte les échanges de services — bien inférieur aux estimations de Trump, qui évaluent ce déficit à plusieurs centaines de milliards de dollars. En retour, l’UE attend- la levée des surtaxes en vigueur (25 % sur les voitures, l’aluminium et l’acier, et 10 % sur d’autres produits) et l’abandon définitif des « mesures réciproques » à 20 % proposées par l’administration Trump. Une trêve tarifaire a déjà été actée jusqu’au 14 juillet, mais Bruxelles veut transformer ce sursis temporaire en solution durable.

À surveiller

Les semaines à venir seront décisives. Si les négociations échouent, la Commission européenne conserve un paquet de représailles tarifaires en stock, avec un calendrier déjà fixé en interne. Si l’accord n’est pas conclu avant l’échéance de juillet, la confrontation tarifaire pourrait reprendre de plus belle, avec des conséquences directes sur les exportations européennes et l’économie globale.

Un second front est aussi ouvert : la possibilité de coopérations ciblées entre l’UE et les États-Unis sur l’acier, les semi-conducteurs ou les matières premières critiques, pour faire face ensemble à la pression des exportations chinoises. Une piste qui pourrait transformer la rivalité actuelle en partenariat stratégique, à condition de surmonter la tempête tarifaire. Le fait de promettre une augmentation des importations du GNL américain en Europe n’est d’ailleurs pas anodin : depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, le Vieux continent cherche justement à diminuer sa dépendance à l’énergie russe.

 


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