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Les autorités britanniques bloquent le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft

MicrosoftRachat d’Activision Blizzard par Microsoft. | Source : Getty Images

L’autorité britannique de surveillance en matière de pratiques anticoncurrentielles a bloqué le rachat par Microsoft du poids lourd des jeux vidéo Activision Blizzard, une opération estimée à 69 milliards de dollars.

 

Cette décision pourrait porter un coup fatal à l’une des plus grandes opérations technologiques depuis des décennies et constituer un revers majeur pour Microsoft, qui s’efforce de convaincre d’autres autorités de régulation de soutenir l’opération.

La Competition and Markets Authority (autorité de la concurrence et des marchés) du Royaume-Uni a déclaré que Microsoft n’avait pas réussi à apaiser les craintes que son rachat d’Activision Blizzard, l’un des développeurs de jeux vidéo les plus populaires au monde (Call of Duty, Overwatch, World of Warcraft), n’étouffe la concurrence sur le marché en pleine croissance du « cloud gaming », ou jeu à la demande.

Le cloud gaming permet aux joueurs d’accéder au contenu à distance et sans avoir à acheter des consoles coûteuses. Il est sur le point de bouleverser le secteur des jeux vidéo de la même manière que des sociétés comme Netflix et Spotify ont bouleversé les secteurs du cinéma et de la musique.

La Competition and Markets Authority a estimé que Microsoft, qui est déjà un acteur important dans ce domaine, « trouverait commercialement avantageux de rendre les jeux d’Activision exclusifs à son propre service de cloud gaming » et renforcerait ainsi encore sa position.

Permettre à l’entreprise « d’occuper une position aussi forte » alors que le secteur décolle « risquerait de compromettre l’innovation », a ajouté l’autorité de régulation britannique, notant que l’accord « modifierait l’avenir du marché du cloud gaming, qui connaît une croissance rapide », et entraînerait une réduction du choix pour les consommateurs.

Microsoft, qui avait soumis des propositions pour répondre aux préoccupations de l’autorité de régulation, a critiqué la décision. Brad Smith, président de Microsoft, a déclaré que cette décision rejetait « une voie pragmatique pour répondre aux préoccupations en matière de concurrence » et reflétait « une mauvaise compréhension de ce marché ».

Dans un courriel adressé au personnel, Bobby Kotick, PDG d’Activision Blizzard, a déclaré que la décision de l’autorité de régulation britannique était « loin d’être le dernier mot sur cet accord ». L’entreprise peut contester la décision et le fera, a-t-il déclaré, ajoutant que des mesures ont déjà été prises en ce sens. « Nous sommes confiants dans notre dossier parce que les faits sont de notre côté : cet accord est bon pour la concurrence », a déclaré Bobby Kotick. Si la décision est maintenue, il estime qu’elle « étoufferait l’investissement, la concurrence et la création d’emplois dans l’ensemble du secteur des jeux au Royaume-Uni ».

Microsoft a annoncé son intention d’acquérir Activision Blizzard pour environ 69 milliards de dollars au début de l’année 2022. Cette opération, qui aurait été la plus importante jamais réalisée par le fabricant de la Xbox pour renforcer sa position dans le secteur des jeux, a été critiquée par les concurrents de Microsoft dans le domaine des jeux, notamment par Sony, le fabricant de la PlayStation, qui craint qu’elle ne prive les utilisateurs de sa plateforme de contenus tels que Call of Duty. D’autres autorités de régulation, dont la Federal Trade Commission (commission fédérale du commerce) des États-Unis examinent également l’opération de près et n’ont pas encore donné leur feu vert. Cela signifie que Microsoft a encore des obstacles à franchir s’il parvient à renverser la décision de la Competition and Markets Authority.

 

Article traduit de Forbes US Auteur : Robert Hart

<<< À lire également : États-Unis : la Federal Trade Commission tente de bloquer le rachat d’Activision par Microsoft >>>

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