Ce qu’il faut retenir
La situation est plus qu’alarmante pour le monde associatif. Selon le Mouvement associatif, qui fédère près de 700 000 organisations, les associations tous secteurs confondus voient leurs finances chuter drastiquement. La crise budgétaire amène nombre d’entre elles à diminuer ou supprimer certaines activités. À Dijon par exemple, Solidarité Dignité Accompagnements Travail (SDAT) a mis fin cette année à plusieurs dispositifs d’insertion sociale. Le Mouvement associatif appelle à la mobilisation ce samedi afin de se faire entendre par les pouvoirs publics, avec des rassemblements prévus partout dans l’Hexagone. À Paris, une grande marche partira de la place de la République, soutenue par plusieurs fédérations caritatives et culturelles.
Pourquoi c’est important à suivre
La crise budgétaire fait mal à toutes les industries, et les associations en sont bel et bien une victime collatérale. Selon Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif, la « crise inflationniste » gonfle les charges des quelque 1,5 million d’associations en activité. Les coûts de l’énergie, des loyers et des salaires ont progressé de près de 10 % en moyenne depuis 2022, selon France Générosités.
L’ancienne ministre chargée de la Vie associative Marie Barsacq avait assuré cette année être « pleinement mobilisée » pour continuer à « préserver les moyens » des associations. Pourtant, les pouvoirs publics limitent leur soutien : le Fonds de développement de la vie associative (FDVA) a été réduit de 8 % dans le projet de loi de finances 2026, et certaines subventions locales accusent jusqu’à six mois de retard.
Citations principales
« Nous n’avons plus de trésorerie » et « aucune visibilité » sur le versement du solde des subventions attribuées par l’État, déplore Samira El Alaoui, Directrice de l’association de lutte contre l’exclusion « Les enfants du canal ».
« La situation est extrêmement tendue, les difficultés financières ne sont plus absorbables, ça ne tient plus », alerte Claire Thoury.
Le chiffre à retenir : 30 %
Près de 30 % des associations employeuses ont moins de trois mois de réserve de trésorerie, selon un sondage réalisé en septembre par le Mouvement associatif. Un tiers d’entre elles envisagent de réduire leurs effectifs d’ici 2026 si la situation ne s’améliore pas.
À surveiller
Les associations restent très dépendantes des fonds publics. En l’absence de ceux-ci, elles sont contraintes de réduire ou d’arrêter leur activité. Cette baisse des moyens crée aussi des délais d’attente pour les nouveaux bénéficiaires et entraîne des suppressions d’emplois, quelle que soit la taille de la structure. Les secteurs les plus touchés sont l’aide sociale, la culture et le sport, selon le dernier baromètre Recherches & Solidarités. Si l’incertitude persiste sur le contenu du prochain budget, les associations devront se mobiliser davantage pour espérer survivre en 2026.
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