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L’entrepreneuriat et les jeunes : une histoire d’amour conjoncturelle ou durable ?

jeunes@Gettyimages

L’entrepreneuriat chez les jeunes générations a le vent en poupe et ce ne sont pas les chiffres qui nous contrediront ! Alors qu’il attirait 25 % de ce cette population il y a 4 ans, il a atteint le pourcentage record de 45 % en 2021. La tendance, boostée par la crise Covid, n’a eu de cesse de prendre de l’ampleur alimentée par des facteurs variés. Elle révèle au fond un phénomène sociétal fort qui se traduit par l’essor d’une approche individuelle du développement professionnel laissant deviner la montée en puissance de l’entrepreneuriat.

 

Un changement des mœurs à l’origine d’un tel engouement ?

Certes, on le sait tous mais admettons-le une nouvelle fois, la période Covid a eu une incidence sur nos modes de vie et sur notre rapport au travail. Nous pouvons même dire que cette crise a joué un rôle déterminant. Les populations et surtout les plus jeunes se sont rendus compte que tout pouvait basculer d’un jour à l’autre avec les grandes vagues de licenciements successives qui ont eu lieu. La sécurité autrefois tant vantée par nos aînés a laissé place à un doute permanent qui fatalement incite à se réorienter pour y pallier. Et puis il y a les success stories que les réseaux sociaux ne cessent d’encenser. Elles infusent dans l’imaginaire collectif la capacité en toute personne de parvenir à ses fins dès lors qu’elle puise dans ses ressources et croit en elle.

Il est alors impensable de ne pas s’entrevoir, même qu’un peu, aux commandes d’une activité qui pourra, qui sait, également devenir source d’inspiration plus tard. Au-delà de tous ces aspects plutôt factuels, il y a la dimension humaine : le désir d’être plus autonome, plus libre de ces mouvements, de grandir et de s’enrichir pour écrire sa propre histoire. L’entrepreneuriat est en effet pour bon nombre de personnes synonyme de flexibilité mais aussi de contrôle, notamment sur les finances. Le pilotage à coeur ouvert, permet de se prémunir de certains dangers et d’éviter la faillite. Enfin, en ces temps où la quête de sens n’a jamais été aussi prégnante, l’entrepreneuriat est une voie qui mène à soi et à ses attentes profondes par la diversification des fonctions que l’on est amené à occuper. Outre le déploiement des compétences, c’est le développement personnel qui fait figure de cible. Et “l’expression vivre de sa passion” prend ainsi tout son sens.

 

La collectivité au service de l’entrepreneur

Le statut de micro-entrepreneur est un bon tremplin pour ceux qui n’auraient pas osé autrement franchir le cap. Facile à créer, administrativement plus léger, il arrive à convaincre les plus réticents, car il ne présente par ailleurs aucun risque et la cessation d’activité peut avoir lieu à tout moment. Il est l’une des raisons pour lesquelles on voit émerger des plateformes dédiées aux free-lance, à l’instar de Malt, valorisant des profils variés et très spécialisés. La rémunération y est clairement mise en évidence et finit en général de persuader les derniers sceptiques.

Parallèlement à l’existence relativement récente de ces applicatifs, le système éducatif joue un rôle moteur dans l’émancipation de l’entrepreneuriat. Plusieurs Masters sont aujourd’hui proposés au sein des plus grandes écoles, tels que le Master X-HEC ou encore le Master Entrepreneuriat et Management de Projet dispensé à l’université Panthéon-Assas. Différentes méthodes d’enseignements innovantes sont également prodiguées, à l’image de l’effectuation qui commence par tordre le cou aux idées reçues… Exit le mythe du l’entrepreneur « super-héros » ! Trop souvent « les grandes figures des chefs d’entreprises  sont vues comme des héros, des hommes ayant eu une idée géniale, des visionnaires. On a tous en tête des Richard Branson ou des Xavier Niel. Mais dans la vraie vie, les entrepreneurs sont très différents, avec des profils variés ». Loin d’être une théorie fumeuse, l’effectuation expose 5 grands principes universels et ouverts à tous que les entrepreneurs « modèles » mettent en oeuvre. « C’est une rupture dans la manière de voir l’entrepreneuriat » contribuant fortement à changer les mentalités.

 

L’entrepreneuriat n’a jamais été aussi plébiscité par les jeunes générations et devient une piste très sérieusement étudiée avant même la fin du cursus scolaire. Toutefois, il ne faudrait pas oublier les 58 %  de jeunes qui privilégient la voie du salariat, poussés par les nouveaux modes de travail en vogue. Quoi qu’il en soit, tout porte à croire qu’un tournant majeur est en train de s’opérer, laissant penser que le monde professionnel de demain sera fondamentalement différent.

 

Tribune rédigée par Alexandre Guenoun, fondateur de Jobamax

<<< A lire également : Quel est l’état de l’entrepreneuriat en France en 2022 ? >>>

 

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