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Le taux de chômage s’établit à 7,5% au quatrième trimestre selon l’Insee

Crédits : Westend61, via Getty

Emploi | Le nombre de chômeurs a augmenté de 29 000 personnes sur la période, portant le total à 2,3 millions. Cela confirme un inversement de la courbe depuis la fin du deuxième trimestre.  

Difficile d’y voir une bonne nouvelle. Si le taux de chômage est resté stable au dernier trimestre 2023, à 7,5% de la population active selon l’Insee, c’est parce que le niveau du trimestre précédent a été relevé de 0,1 point. Pire, cela confirme une inversion de la courbe, le taux de chômage étant passé d’un point bas à 7,1% durant les trois premiers mois de l’année 2023, à 7,2% sur la période suivante avant d’atteindre le chiffre annoncé plus haut à l’automne et au début de l’hiver. 

Dans un contexte de ralentissement de l’activité dans l’Hexagone, avec une croissance atone au quatrième trimestre 2023, le nombre de chômeurs a augmenté de 29 000 personnes sur la période, portant le total à 2,3 millions. 

Autre symbole de ce ralentissement du marché de l’emploi, le nombre de postes dans le secteur privé a légèrement fléchi : – 8 300 entre fin septembre et fin décembre selon une estimation provisoire de l’Insee. Un chiffre qui reste néanmoins positif sur l’ensemble de l’année avec une augmentation des effectifs de près 114 000, très loin des 347 000 enregistrés en 2022. 

Dans le détail, le taux de chômage présente de variations distinctes en fonction des générations. Ainsi, il diminue de 0,2 point pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans et atteint 17,5%, dépassant ainsi son niveau d’il y a un an de 0,6 point. Pour les personnes âgées de 25 à 49 ans, le taux de chômage augmente à nouveau de 0,2 point sur le trimestre pour s’établir à 7,0 %, soit 0,5 point de plus qu’il y a un an. En ce qui concerne les personnes de 50 ans ou plus, le taux de chômage reste presque inchangé ce trimestre, diminuant de seulement 0,1 point pour atteindre 5,0 %, ce qui correspond au niveau enregistré il y a un an.

 

Une dégradation prévue pour 2024

Pour le nouveau millésime, la croissance économique prévue demeure nettement insuffisante pour inciter à l’embauche. Pire, l’augmentation des défaillances d’entreprises, qui atteindraenit le nombre de 60 000 en 2024 selon l’institut Rexecode, pourrait conduire à de nombreux licenciements. Le cabinet Altères estime que plus de 37 000 emplois sont en danger en 2024. Soit le seuil le plus élevé depuis sept ans. 

Le développement de l’apprentissage, qui évolue désormais sur un plateau, ne devrait plus venir gonfler artificiellement les chiffres. Autre facteur aggravant : la crise du logement. En effet, celle-ci pénalise la mobilité géographique des travailleurs, conduisant in fine à une dégradation du marché de l’emploi. Dans un tel contexte, l’Insee estime que le taux de chômage pourrait atteindre 7,6 % à la mi-2024. l’OFCE table sur un taux de 7,9% à la fin de l’année.

Rare éclaircie – qui n’en n’est pas vraiment une -, dans ce ciel nuageux : certains secteurs tels que l’industrie, l’hôtellerie-restauration et l’informatique continuent de faire face à d’importantes pénuries de main-d’œuvre. 

 

Renoncement ? 

En connaissance de ces données, Emmanuel Macron croit-il encore à son objectif de plein-emploi, soit un taux de chômage aux alentours de 5% à l’horizon 2027 ? A première vue, oui, lui qui veut continuer à libéraliser le marché du travail afin d’inciter au retour à l’emploi. Dans son allocution du 15 janvier dernier, le chef de l’Etat annonçait un « acte II de la réforme du marché du travail lancée en 2017 », en  introduisant notamment des n« règles plus sévères quand des offres d’emploi sont refusées ». Le tout alors que l’impact des dernières mesures prises se fait toujours attendre. Et que d’autres attaques aux droits des chômeurs vont arriver prochainement : versement du RSA conditionné à 15 heures d’activités par semaine au 1er janvier 2025 et la  suppression de l’allocation de solidarité spécifique, versée aux chômeurs en fin de droits. 

Reste que la suppression de la notion de plein-emploi de l’intitulé des fonctions occupées par l’actuelle ministre du Travail, Catherine Vautrin, peut-être interprétée comme un aveu d’échec dans la réalisation de cet objectif tant martelé par l’exécutif alors qu’elle figurait en toutes lettres dans celui de son prédécesseur, Olivier Dussopt. 

 


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