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Le Silencio : le club parisien où se mêlent art et musique

Silencio

Il y a dix ans, Arnaud Frisch a créé un lieu qui allait devenir l’un des clubs les plus sélects et prisés de Paris : le Silencio. Depuis, cet espace atypique a su s’imposer comme une véritable référence artistique dans la capitale française. Avec son ambiance unique, sa programmation pointue et ses collaborations avec des artistes et des marques de renom, le Silencio est devenu un incontournable pour les noctambules et les amateurs d’art en quête de nouveauté et d’originalité. Dans cette interview, Arnaud Frisch revient sur son parcours, sa vision de la culture et de l’art, ainsi que sur ses projets futurs pour le Silencio. 

 

Comment est né le Silencio ?

Arnaud Frisch : Oh ça remonte ! Le Silencio est né il y a dix ans comme une sorte d’hommage à l’histoire des anciennes imprimeries de l’Aurore et de l’Humanité qui se trouvaient sous le Social Club, notre premier établissement connu pour ses soirées électro. Nous cherchions à créer un lieu qui reflète notre état d’esprit ouvert et progressiste tout en réunissant les gens qui s’intéressent à la culture, à la musique, au cinéma, à l’art, à la mode et à la gastronomie. Et il y avait quelque chose de vraiment spécial à propos de cet endroit – c’était là où « J’accuse » de Zola avait été imprimé et où Jaurès avait été assassiné en sortant de l’immeuble. Tout cela a contribué à donner naissance au Silencio. 

 

Vous comptez plusieurs établissements à Paris et dans le monde ; quel est le concept du Silencio ?

Arnaud Frisch : Alors, nous essayons de créer des lieux originaux en collaboration avec des personnes intéressantes, tout en respectant l’histoire et l’atmosphère des quartiers dans lesquels nous sommes installés. Nous accueillons beaucoup d’auteurs et organisons des talk-shows sur la littérature. Nous travaillons également avec des artistes contemporains pour montrer leur travail et cherchons à promouvoir la musique de la nouvelle génération qui utilise du jazz avec la musique électronique et le hip-hop. Nous ne sommes pas dans la nostalgie et cherchons à trouver des manières de s’adapter aux contraintes de l’environnement, qui sont fondamentales. À Ibiza, nous avons travaillé avec Mauro Colagreco pour créer un lieu festif tout en respectant l’environnement en utilisant des matériaux locaux et en travaillant avec des architectes pour préserver la végétation. Nous continuons à travailler avec lui pour être encore plus durables. 

 

De nombreuses personnalités sont passées par le Silencio, c’est un peu l’ADN de ce lieu mythique, pouvez-vous nous en parler ? 

Arnaud Frisch : Lorsqu’on a ouvert ce club, c’était un nouveau format à Paris puisque c’est un club de membres qui avait pour idée de réunir les gens de l’industrie artistique pour qu’ils puissent se rencontrer, se retrouver et découvrir les nouveaux talents. C’est vrai que nous avons eu la chance de faire des événements exceptionnels comme le concert de Prince, de Lana Del Rey ou celui de Pharrell Williams. Nous avons aussi fait le premier set de Virgil Abloh à l’époque où il était DJ avant de devenir le styliste que l’on a connu. Ces événements sont l’ADN du Silencio. Mais c’est aussi un lieu d’expérimentation, où les artistes créent et essaient de nouvelles choses. Par exemple, Christophe a donné son premier concert solo au piano sur la petite scène du Silencio avant d’en faire une tournée. Outre l’industrie musicale, nous travaillons et organisons des événements spéciaux en coordination avec des événements artistiques importants, tels que Paris Photo et la FIAC, mais aussi des événements mode, comme la Fashion Week. 

 

Vous êtes proche du monde du cinéma également, notamment au Silencio des Prés ? 

Arnaud Frisch : Oui, le Silencio des Prés est un lieu très spécial où nous avons eu la chance de pouvoir réunir un restaurant et un cinéma. Nous avions envie d’en faire un espace où des gens de différents univers peuvent se réunir pour voir des films, assister à des projections spéciales et rencontrer des réalisateurs internationaux. Récemment, nous avons reçu Ruben Ostlund qui a remporté la Palme d’or à Cannes pour son film « Sans filtre », mais aussi Baz Luhrmann ou encore Kirill Serebrennikov.

 

Quelle est la clientèle cible du Silencio ?

Arnaud Frisch : Nous attirons principalement des gens de l’industrie, tels que des professionnels de la mode, du luxe, de la publicité, de la communication, de l’art contemporain, du cinéma et de l’architecture. En plus de cela, nous avons des personnes curieuses qui cherchent à découvrir des choses différentes. Nous avons créé un lieu unique avec une programmation de qualité, ce qui attire un public cosmopolite venant des grandes villes du monde entier, telles que Paris, Londres, New York, Los Angeles et d’autres grandes villes de la culture. Nous remarquons que la plupart du temps, les gens parlent plus anglais que français dans le club, en particulier à Ibiza. En fin de compte, nous avons eu la chance de rencontrer beaucoup de personnes intéressantes lors de manifestations internationales, telles que Miami, Venise ou Cannes.

 

Comment votre projet culturel a-t-il trouvé son économie et comment travaillez-vous avec les différents acteurs de l’industrie culturelle pour inventer des formats différents ?

Arnaud Frisch : Je pense que notre projet a trouvé son économie grâce à l’industrie. Nous travaillons avec les galeries, les distributeurs de films, les marques de mode, les grandes institutions culturelles, etc. C’est une grosse partie de notre économie et cela nous permet d’inventer des formats différents. Nous avons également mis en place des outils de communication pour être réactifs et pour parler à notre public. Nous essayons d’évoluer avec la façon dont la culture évolue en travaillant avec des gens différents, en adaptant le rythme, en proposant des services comme le coworking. Nous sommes toujours en train de regarder comment la culture évolue pour nous adapter. À Paris, nous sommes l’un des lieux qui diffuse les films de Netflix en salle et nous avons la chance de montrer des choses de façon différente grâce à notre pluridisciplinarité. Nous travaillons souvent directement avec les artistes pour créer des cartes blanches, des formats différents, etc. Nous sommes toujours en train de regarder comment la culture évolue et nous avons la chance d’être à Paris, qui est la ville de la culture et de la nuit. La nuit à Paris est souvent plus diverse qu’à Londres ou à New York, et il y a vraiment une offre intéressante de lieux de fête, de culture, de chic, etc.

 

Outre sa partie restaurant, qui est accessible aux clients traditionnels, le Silencio est aussi un club. Pouvez-vous nous en parler ?

Arnaud Frisch : Tout à fait, le Silencio est un lieu qui s’adresse à tous, mais qui propose également des abonnements annuels pour devenir membre. Les membres bénéficient de nombreux avantages exclusifs, tels que l’accès à nos soirées privées et événements culturels. Ils peuvent également profiter de notre espace de co-working en journée. Nous avons des partenariats avec des clubs similaires à New York et Los Angeles.

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Vous êtes présent à Paris, qui est la capitale de la culture dans le monde, mais aussi à Cannes pendant le festival. Pouvez-vous nous expliquer justement pourquoi vous vous déplacez ?

Arnaud Frisch : Le Silencio est présent à Cannes depuis la première année de son existence, mais aussi dans d’autres événements culturels importants tels qu’Art Basel à Miami, la Biennale à Venise, la Fashion Week à Londres et le Festival du film de New York. L’objectif est d’être présent là où la culture est mise en avant et où les personnes influentes de l’industrie se rassemblent. Cannes est le plus grand événement culturel en France, et pour nous, le cinéma a une place prépondérante. C’est donc un événement important où les gens peuvent se rencontrer dans un format différent de celui des réunions d’affaires. Même si nous développons une programmation internationale, le Silencio a une ADN française.

 

 

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