Mardi 8 juillet, le prix du cuivre aux États-Unis a atteint un nouveau record historique, avec des pics infrajournaliers inédits depuis près de 40 ans, après que le président américain Donald Trump a annoncé son intention d’imposer des droits de douane sur ce métal, ce qui, selon certains analystes, pourrait perturber brièvement le marché mondial.
Ce qu’il faut retenir
Mardi, Donald Trump a déclaré lors d’une réunion de son cabinet qu’il imposerait des droits de douane de 50 % sur les importations de cuivre, ce qui, selon certaines sources, devrait être mis en œuvre d’ici la fin du mois, voire « peut-être » le 1er août, selon le secrétaire d’État américain au Commerce, Howard Lutnick.
Les contrats à terme sur le cuivre ont brièvement augmenté de 17 % pour atteindre un niveau record de 5,89 dollars le kilo, la plus forte hausse infrajournalière de cette matière première depuis 1989, avant de terminer mardi en hausse de 13 % à 5,68 dollars.
Mardi, les analystes de Morgan Stanley ont déclaré dans une note que les droits de douane proposés soutiendraient la hausse des prix du cuivre aux États-Unis, car le coût d’importation de ce métal dans le pays augmenterait. Cependant, ils ont souligné que cette hausse serait probablement de courte durée en raison de l’augmentation des stocks nationaux.
Juan Carlos Guajardo, fondateur du cabinet de conseil en marché minier et métallurgique Plusmining, a déclaré à Bloomberg que le prix du cuivre allait augmenter « de manière significative », car le marché s’attendait à un taux de droits de douane plus faible et qu’il y aurait « beaucoup d’achats » avant l’entrée en vigueur des taxes.
Dans une note publiée quelques heures avant l’annonce de Donald Trump, les analystes de Bernstein ont prévu une hausse des prix du cuivre jusqu’à la fin de l’année, invoquant une « attente » parmi les négociants en cuivre. Ces derniers se tiennent prêts, car « les stocks sont transférés vers des entrepôts américains ».
D’où provient le cuivre importé aux États-Unis ?
Selon l’U.S. Geological Survey (USDGS), un peu plus de 50 % du cuivre raffiné consommé aux États-Unis est importé. D’après l’USGS, environ 38 % du cuivre importé provient du Chili, suivi du Canada (28 %) et du Mexique (8 %). La production de cuivre a diminué dans la plupart des mines de cuivre aux États-Unis en 2024, la production nationale ayant baissé d’environ 3 % par rapport à l’année précédente.
Fait surprenant
Le ministère chilien des Affaires étrangères aurait déclaré que le pays n’avait encore reçu aucune communication concernant l’application de droits de douane sur le cuivre par les États-Unis. Maximo Pacheco, président de la société minière publique chilienne Codelco, a déclaré à Reuters que l’on ignorait encore quels produits du cuivre seraient touchés par les droits de douane de Donald Trump, car ce dernier « a fait référence au cuivre de façon générale ».
Contexte
Les droits de douane proposés par Donald Trump font suite à son ordre d’enquête sur d’éventuelles taxes sur le cuivre. La Maison-Blanche a déclaré en février que les concurrents mondiaux du cuivre pourraient constituer une « menace directe pour la sécurité nationale et la stabilité économique [des États-Unis] », soulignant que si les États-Unis disposent de réserves « abondantes », leurs capacités de fusion et d’affinage « sont nettement à la traîne ». Howard Lutnick, qui n’a fourni aucune précision sur les conclusions de l’enquête, a déclaré que celle-ci était « terminée ».
Dans son annonce concernant les droits de douane sur le cuivre, Donald Trump a suggéré qu’il imposerait également des droits de douane d’environ 200 % sur les produits pharmaceutiques. Les produits pharmaceutiques sont exemptés des droits de douane de grande envergure annoncés par Donald Trump à l’encontre des partenaires commerciaux des États-Unis au début de l’année, bien qu’il ait menacé d’imposer de nouveaux droits de douane sur ce secteur.
Article de Ty Roush pour Forbes US, traduit par Flora Lucas
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