Moins d’un an après son lancement officiel, Lauxera Capital Partners a bouclé le financement de son deuxième fonds, Lauxera Growth II, dépassant les 400 millions d’euros. Une levée rapide, réalisée dans un contexte de marché pourtant tendu, qui témoigne de la confiance des investisseurs dans la stratégie du fonds.
« On avait comme objectif 400 millions, on les a dépassés », confirme Pierre Moustial, associé cofondateur de Lauxera. « On va continuer d’ici la fin de l’année pour arriver potentiellement à notre hard cap », qui est désormais fixé à 500 millions d’euros.
Cette réussite s’explique en partie par un taux de reconduction de 85 % de la part des investisseurs du premier fonds, Lauxera Growth I, ainsi que par l’arrivée de nouveaux soutiens en Allemagne, en Suisse et au Royaume-Uni. La performance de Lauxera, marquée notamment par la sortie réussie d’OrganOx, multiplié par six en trois ans, a également joué un rôle clé.
Une stratégie centrée sur la croissance opérationnelle
Lauxera ne pratique pas le LBO : son credo, c’est la création de valeur opérationnelle. Le fonds cible des entreprises européennes de healthtech déjà rentables ou proches de l’équilibre, disposant d’un produit commercialisé et d’une traction solide. Les tickets d’investissement vont de 20 à 50 millions d’euros.
« Ce qui a de la valeur pour nous, c’est la croissance », insiste Pierre Moustial. « On va investir pour développer leur croissance parce que ces sociétés vont être achetées par des industriels. ».
Parmi les secteurs les plus prometteurs visés par Lauxera figurent la Medtech, avec OrganOx dans la transplantation hépatique ou Acandis dans les dispositifs neurovasculaires, mais aussi les logiciels et l’IA destinés à optimiser le temps médical à l’hôpital, ainsi que la médecine de précision.
L’international au cœur du modèle
Avec des bureaux à Paris et San Francisco, Lauxera capitalise sur sa double implantation pour accélérer la croissance de ses participations. « Quand on rentre dans une société européenne et qu’on lui parle de potentiel américain, on a une très forte crédibilité », explique Pierre Moustial.
Le fonds accompagne les entreprises dans leur déploiement aux États-Unis, un marché incontournable, mais aussi risqué. « L’entrepreneur français qui part aux États-Unis avec beaucoup d’énergie et beaucoup d’espoir peut souvent tomber dans des pièges », prévient-il. L’équipe de San Francisco, dirigée par l’un des cofondateurs, apporte son expertise sur les démarches liées à la FDA, les modèles de remboursement ou encore les acquéreurs potentiels.
Un accent sur l’impact
L’impact est un pilier central de la démarche de Lauxera, qui évalue chaque investissement selon la méthodologie « Triple Aim » ; à savoir l’amélioration des soins aux patients, la facilitation du travail des soignants et la réduction des coûts pour le système de santé. Dans cette optique, le fonds a également noué un partenariat philanthropique avec l’Institut Imagine, dédié à la recherche sur les maladies génétiques rares de l’enfant. « Notre partenariat consiste à leur reverser une partie des bénéfices du fonds », détaille Pierre Moustial.
En parallèle, le fonds a lancé la « Lauxera Academy », un programme de formation qui diffuse l’expertise du fonds dans son écosystème. Avec Lauxera Growth II, le fonds affiche clairement son ambition de « construire des ponts entre les deux rives de l’Atlantique pour faire émerger des solutions de santé utiles, solides et prêtes à changer d’échelle », conclut Pierre Moustial.
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