Economie | Les importations ont atteint 731 milliards d’euros (– 7,1 % par rapport à 2022) pour 607,3 milliards d’euros (+ 1,5 %) d’exportations. Ce déficit est le deuxième plus élevé de l’histoire après le record de 2022.
Du mieux, même s’il n’y a toujours pas de quoi pavoiser. Le solde de la balance commerciale s’est établi à 99,6 milliards en 2023 contre 162,7 milliards l’année précédente selon les données publiées ce mercredi 7 février par les douanes. Ce déficit est néanmoins le deuxième plus élevé de l’histoire après le record de 2022.
Cette année-là, les prix des hydrocarbures s’étaient envolés en raison de la réduction de livraison de gaz russe. Les cours de l’électricité avaient suivi la même voie, ceux-ci étant indexés sur les tarifs du gaz dans le marché européen. Le reflux des prix de l’énergie est ainsi le principal facteur qui explique le recul de 63 milliards d’euros sur la facture totale. Sans oublier la reprise de la production des centrales nucléaires, car EDF vend aussi à l’étranger son surplus d’électricité à l’étranger.
Atonie de la demande intérieure
Dans le détail, les importations ont atteint 731 milliards d’euros (– 7,1 % par rapport à 2022,) pour 607,3 milliards d’euros (+ 1,5 %) d’exportations. Le fort repli d’arrivées de biens en valeur pourrait être accueilli favorablement, si cela traduisait moins une dépendance réduite aux productions étrangères qu’une atonie de la demande intérieure. Cette dernière résulte de la hausse des prix. Dans la mesure où les salaires ne sont pas parvenus à compenser l’inflation, les ménages ont été contraints de réduire leurs dépenses, engendrant de facto un recul de la consommation.
Reste que la persistance globale des exportations découle de certaines branches qui enregistrent une belle progression. L’industrie aéronautique demeure le principal moteur de l’activité exportatrice française et enregistre une progression de 5,8 milliards sur l’année. Les parfums et les cosmétiques ainsi que le secteur du textile sont également une source de satisfaction. Le solde de la filière agricole, généralement performant en matière d’exportations, s’est dégradé de 3,6 milliards d’euros en 2023. Il reste néanmoins excédentaire.
Pas de reprise de la production industrielle
La France a regagné des parts de marché « à un rythme inédit depuis 2000 », souligne les douanes. Soit une hausse de 0,2 points qui permet au pays de présenter 2,7% sur l’ensemble des exportations mondiales. Suffisant pour présager d’un redressement durable de la balance commerciale française ? Les spécialistes mettent en évidence d’importants phénomènes de rattrapage caractérisés par une augmentation transactions jusqu’ici retardées ou réduites, liée notamment à l’atténuation des tensions sur la chaîne logistique mondiale.
D’autant que l’on n’assiste pas encore à un rebond durable de la production industrielle malgré les efforts entrepris par la France. Or, « c’est dans la baisse de la production manufacturière française que se trouve la source du déficit commercial, qui n’est pas un problème en tant que tel (la balance des paiements n’est que faiblement déficitaire), mais l’incarnation des difficultés de l’industrie », explique Sylvain Bersinger, économiste au cabinet Asterès auprès du Figaro.
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