L’action Tesla encore secouée par l’implication politique de son PDG

L’un des entrepreneurs les plus influents et controversés de la tech mondiale, fraîchement entré en politique, a vu l’action de son entreprise de voitures électriques, Tesla, chuter de plus de 3 % ce lundi sur les marchés. Un recul attribué au sentiment d’inquiétude des investisseurs face à l’engagement politique du PDG d’une entreprise déjà sous pression.

Ce qu’il faut retenir

Les marchés financiers ont peu goûté à la dernière annonce politique d’Elon Musk. Ce lundi 7 juillet, au lendemain du week-end de l’Independence Day, le titre Tesla a perdu 3,2 % à la Bourse de Francfort, l’une des premières à rouvrir. Une réaction rapide à l’annonce de Musk, publiée sur son réseau social X, indiquant son intention de fonder un nouveau parti politique aux États-Unis : l’« America Party ».

Déjà impliqué dans le paysage politique américain aux côtés de Donald Trump, dont il s’est ensuite distancié, Elon Musk se positionne désormais comme un acteur politique à part entière. Il affirme que la création de ce parti répond à une demande populaire, exprimée à travers un sondage en ligne réalisé sur X, dans lequel 80 % des participants auraient approuvé le projet. Mais cette démarche inquiète les investisseurs, qui y voient un risque de dérive idéologique susceptible de nuire à la stabilité de Tesla, dont l’action est en recul depuis le début de l’année 2025.

Ce nouvel épisode vient accentuer la confusion autour du rôle d’Elon Musk, tiraillé entre ses responsabilités industrielles et sa volonté d’influence politique. Le contraste entre le fondateur visionnaire et la figure de plus en plus polarisante que Musk incarne aujourd’hui sème le doute chez les actionnaires. La perception d’un affaiblissement du pilotage stratégique de Tesla pèse désormais clairement sur sa valorisation boursière.

Pourquoi c’est important à suivre

Alors que Tesla est confrontée à une intensification de la concurrence, en particulier en Chine et en Europe, la posture politique de son dirigeant ajoute un facteur d’instabilité. En Allemagne, les ventes de Tesla ont chuté de 59 % en janvier, un signal fort du rejet croissant de la marque sur un marché-clé, en partie lié à l’image publique de Musk.

À cela s’ajoute un conflit ouvert avec Donald Trump, qui a qualifié le projet de l’« America Party » de « ridicule » et a laissé entendre que cette initiative pourrait mettre en péril certaines aides fédérales accordées à Tesla. Une tension peu stratégique alors que le gouvernement américain joue un rôle majeur dans l’attribution des subventions aux véhicules électriques et dans l’accès aux marchés publics, y compris pour SpaceX. Le risque perçu par les marchés est désormais que Tesla devienne un outil au service des ambitions politiques de Musk, brouillant le lien entre logique industrielle et agenda personnel.

Citation principale

« Tesla a besoin de Musk en tant que PDG et principal atout, et non de le voir repartir sur la voie politique une fois de plus… tout en se mettant à dos Trump », a déclaré Dan Ives, analyste de l’industrie tech chez Wedbush à Reuters.

Le chiffre à retenir : –3 %

C’est la chute enregistrée par l’action Tesla à la Bourse de Francfort ce lundi 7 juillet, lors des premières cotations suivant l’annonce du « America Party ». Cette baisse, significative à l’échelle d’une journée, reflète le malaise persistant des marchés face à la direction qu’emprunte Elon Musk. Elle s’inscrit dans une dynamique de repli du titre Tesla depuis le début de l’année, accentuée par la volatilité autour de la communication du dirigeant et par une désaffection croissante des consommateurs, notamment européens.

À surveiller

Le conseil d’administration de Tesla pourrait être amené à intervenir dans les semaines à venir, « en fonction de jusqu’où Musk compte aller », selon Dan Ives. Si les déclarations politiques se multiplient et continuent à impacter la performance boursière du groupe, une réaction plus ferme des actionnaires n’est pas à exclure. Chaque prise de position publique de Musk sur X est désormais susceptible de renforcer la polarisation autour de Tesla, fragilisant la gouvernance du constructeur et compliquant sa stratégie face à une concurrence toujours plus structurée.