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Guillaume Asskari : “La vidéo créée sur mobile bouleverse le monde des médias”

La vidéo, format d’une nouvelle époque ? Amateur des nouveaux formats web et de la vidéo, Guillaume Asskari ambitionne de révolutionner le monde des médias et de la communication avec la production uniquement à l’aide d’un smartphone.


 

Le contenu vidéo est de plus en plus utilisé en raison des changements comportementaux des consommateurs et de l’avènement des nouvelles technologies. C’est quoi la vidéomobile ?

Guillaume Asskari : Je pense que le mobile peut être un outil professionnel à part entière pour des milliers de personnes en recherche de nouvelles compétences notamment en vidéo et photo. Aujourd’hui, le smartphone n’est plus un outil qui sert vraiment à téléphoner avec des amis, il est indispensable pour échanger avec son réseau professionnelle. Depuis 2006-2007, les fabricants de téléphone développent des modèles de plus en plus puissants avec des capteurs très sophistiqués. En parallèle, les opérateurs téléphoniques étendent leur couverture réseau et l’améliore avec des nouvelles générations comme la 5G. Ces évolutions ont changé radicalement nos habitudes en vingt ans. Tout le monde est désormais capable de produire du contenus, il faut simplement développer des capacités. En cinq ans, le secteur des médias et la communication n’a jamais autant misé sur la vidéo au smartphone, c’est le cas de rédaction comme BFM Paris mais aussi des agences de presse comme l’AFP. La course à l’information oblige les chaînes à miser sur des nouveaux formats et des nouveaux moyens technologiques. Notre agence de production vidéomobile s’inscrit dans cette lignée. Nous voulons partager des compétences et mettre notre savoir-faire à profit des médias et des services de communication des TPE-PME. La crise sanitaire nous a encore plus montré l’importance de développer du contenus sur les réseaux sociaux. Il faut savoir se réinventer et prendre en main des technologies. On a tous du papier mais on est pas tous écrivain, on a tous un ordinateur mais on est pas tous monteurs, on a tous un smartphone mais on ne sait pas tous filmer et monter avec cet outil. C’est ce que nous souhaitons développer auprès d’un public.

 

Vous faites partie des défenseurs de la vidéomobile dans la communication et le journalisme. Comment pensez-vous ces nouvelles technologies vont changer les habitudes déjà existantes ?

Guillaume Asskari : Je pense que le mode de consommation à évolué aujourd’hui, il faut s’adapter. Les internautes ne sont pas seulement des observateurs du changement sur leur ordinateurs, ils sont aussi les principaux acteurs. C’est la même chose avec les téléphones portables. En 2005, la majorité des appels passait par le réseau téléphonique. Aujourd’hui, la majorité des appels sont effectués depuis des messageries comme Whatsapp ou Facebook. On ne parle plus de téléphone mais de smartphone. C’est un mini ordinateur de poche, c’est aussi l’un des supports les plus utilisés pour consulter l’information. Les habitudes changent, ça prend du temps. Par exemple, le format Le format vertical est de plus en plus à la mode car il s’adapte aux écrans des tablettes et mobiles. Si quelques médias ont misé sur le portable, d’autres sont encore un peu hésitant sur les capacités de tournage. Ça se démocratise de plus en plus chaque années car les téléphones ont amélioré leurs performance vidéo

 

Est-ce qu’on peut parler d’innovation concernant votre projet ? 

Guillaume Asskari : La vidéomobile bouleverse le monde des médias et la communication. C’est complémentaire à la caméra classique et peut à parfois être une alternative sérieuse. C’est moins coûteux et tout autant qualitatif. L’agence LiveReport se positionne sur un marché qui existe déjà, l’innovation c’est notre offre. Nous avons un service formation (training), communication (brand content) et actualité (News). Nous n’utilisons pas de caméra seulement les smartphones, du tournage au montage. L’idée, c’est d’aider les entreprises qui n’ont pas les moyens d’avoir un service de communication ou qui n’utilisent pas bien les nouvelles technologies. Internet est devenu indispensable pour exister et vendre ses services ou produits. La vidéomobile, ce n’est pas un produit mais un service innovant. Beaucoup de personnes connaissant la vidéomobile dans le cadre privé, très peu dans le cadre professionnelle. L’innovation, c’est de proposer le smartphone aux entreprises et aux collectivités territoriales pour développer leur communication 360. Dans les faits, les journalistes et communicants n’ont pas beaucoup de formation sur les performances des mobiles en terme de vidéo. 

 

Quels opportunités offrent le mobile dans le cadre du travail ? Comment elle se différencie du reste ? 

Guillaume Asskari : À l’inverse des déclarations du président Emmanuel Macron lors de ces vœux à la presse, je ne pense pas que « chacun peut s’improviser journaliste » à l’aide d’un smartphone. Non, je ne suis pas convaincu par ces déclarations. Il faut distinguer les journalistes et les producteurs de contenus militants ou engagé. L’ADN du journaliste, c’est la quête de vérité, c’est qui va différencier un journaliste et un communicant politique. Il faut croiser les sources, travailler son image, être un minimum équipé au niveau du son. La vidéomobile et la maîtrise des applications d’édition n’est pas faite pour tout le monde. L’intérêt d’utiliser un smartphone, c’est le côté discret, réactif, immédiat. Ces atouts, on ne les retrouve pas avec une caméra classique. Autre différence, le smartphone c’est un outil multiusage qui peut servir à échanger, tourner, monter, appeler. C’est un bon compromis aujourd’hui pour le tournage, le montage et la diffusion. 

 

L’usage mobile au travail, on peut aussi devenir rapidement addict et cela peut empiéter sur la vie privée. Comment trouver un juste équilibre ? 

Guillaume Asskari : L’idéal est d’avoir un téléphone dédié pour le tournage et le montage. Il faut savoir faire la part des choses entre les demandes d’ordre privée et professionnelles. Beaucoup de nos conversations sur les messageries instantanées sont mélangées entre le personnel et le travail. Cela peut représenter un risque si on ne met pas des barrières. Concernant l’addiction, le mobile est déjà une addiction sans même l’utiliser au portable. Quand on prend le bus ou le métro, il est de plus en plus de rare de voir des personnes sans leur téléphone à la main. Le smartphone, tel que nous le connaissons aujourd’hui avec autant de fonctionnalités, a profondément bouleversé nos rapports sociaux. Il ne sert plus à téléphoner, c’est devenu l’un des premiers supports pour consulter l’information et visionner des vidéos. 

 

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