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La transformation numérique est assimilable à un mouvement perpétuel !

Avec la pendule Atmos, Jaeger-Lecoultre a atteint le graal des mouvements d’horlogerie.  A partir du premier modèle de Jean-Léon Reutter en 1928, la transformation vers un modèle tirant son énergie de la température et de l’atmosphère fut parfaite. Aboutissant à une optimisation de l’utilisation de l’énergie et à une réduction des frictions pouvant freiner le mécanisme, ces pendules changèrent à jamais la perspective que l’on peut avoir d’une transformation réussie.

 

Alors que nous baignons dans la révolution numérique permanente depuis l’arrivée des PC sur les bureaux et dans les foyers, sans cesse nous devons nous adapter aux changements. Comment une personne de 1928 qui arriverait dans notre monde pourrait-elle le comprendre ? Depuis l’avènement de l’informatique, l’humanité est en perpétuelle accélération. En 2014, l’Harvard Innovation Lab avait produit une vidéo sur l’absorption par l’informatique de la plupart des objets figurant sur un bureau. Il faut quasiment être un archéologue pour se rappeler de tous ces objets qui n’ont plus d’existence depuis 40 ans !

Le bond des technologies numériques a été fulgurant et ne cesse de repousser les limites de la transformation. L’humanité n’a plus de frontières, elle recherche l’intelligence parfaite et a basculé dans un monde où le virtuel se mêle sans cesse au réel. Même Jules Verne, qui avait écrit sur le mouvement parfait de l’horloger Maître Zacharius, n’aurait pu imaginer tout ce qui a changé en si peu de temps !

 


« Lorsque les sciences exactes firent enfin des progrès, l’horlogerie suivit leur essor, bien qu’elle fût toujours arrêtée par une insurmontable difficulté : la mesure régulière et continue du temps »  dans Maître Zacharius ou l’horloger qui avait perdu son âme de Jules Verne

 

Dans un monde qui nécessite de l’agilité, sans cesse il faut savoir se remettre en question pour avancer plus vite que les autres. Avec la digitalisation, c’est l’espace qu’il faut réduire pour arriver au « temps réel », à la connexion quasi instantanée. La zeptoseconde, soit la plus petite unité de temps, est-elle atteignable ? Avec la mobilité et l’internet des objets, les distances et la masse de données ne doivent plus être des obstacles. Internet a montré qu’un réseau universel pouvait exister, que chaque élément s’était transformé en nœud et que le progrès était exponentiel.

La transformation peut certes amener à l’abandon du bureau traditionnel. Cependant, l’humain ne pouvant vivre en autarcie, ce sont des écosystèmes qu’il faut réinventer pour collaborer. La stratégie de l’entreprise doit s’adapter aux nouveaux contextes et, si elle veut attirer et conserver les talents, doit montrer qu’elle peut offrir des espaces réinventés. Que le travail est facilité. Face à la multiplicité des solutions, avec la généralisation du cloud, les voies sont nombreuses pour optimiser l’espace de travail.

Cependant, l’un des principaux enjeux des prochaines années sera de s’assurer du respect de la sécurité pour éviter les nombreuses fuites de données. Comme pour les horloges de Maitre Zacharius, le progrès n’est jamais sans limite. Un grain de sable peut venir à tout instant enrayer toutes les belles mécaniques.

 


“L’horlogerie, jusqu’à lui, était presque demeurée dans l’enfance de l’art. Depuis le jour où Platon, quatre cents ans avant l’ère chrétienne, inventa l’horloge nocturne, sorte de clepsydre qui indiquait les heures de la nuit par le son et le jeu d’une flûte, la science resta presque stationnaire.” dans Maître Zacharius ou l’horloger qui avait perdu son âme de Jules Verne

 

Aujourd’hui ce n’est plus la guerre qui est l’accélérateur des évolutions mais la compétition économique que se livrent les entreprises. Pour rivaliser, elles doivent se doter de systèmes d’informations performants qui assurent de disposer de données fiables. Tout le cycle de vie de l’entreprise doit être concerné par les changements : de la commande, à la livraison puis jusqu’au paiement tout est important ! Les relations avec les personnels, fournisseurs et clients sont à fluidifier pour créer de la valeur.

Alors qu’à l’aube du numérique il suffisait de quelques bandes ou disquettes pour stocker les données, l’humanité a finit par se perdre dans une masse sans fin, un nouvel or noir est né. Une étape supplémentaire de la transformation est franchie avec l’apport de l’intelligence artificielle. Les priorités se réorientent vers la capacité à analyser de plus en plus rapidement. Pour retrouver un chemin, il est nécessaire d’utiliser de nouveaux guides et les chantiers d’amélioration continue sont indispensables pour simplifier les processus. Dans ce nouveau monde, l’usage du papier s’est réduit, l’argent s’est dématérialisé et la virtualisation a gagné de nombreux combats. Pour s’y retrouver, les entreprises ont besoin de se doter de systèmes d’information performants et les systèmes d’ERP ont de beaux jours devant eux.

Maitre Zacharius avait « inventé des machines qui marchent toutes seules et qui parviennent à faire l’ouvrage d’un homme véritable ». Avec la transformation numérique les robots agissent en continu. Il n’y pas plus d’heures ouvrées ou de jours chômés. En permanence, les données évoluent au gré des traitements informatisés.

 


« Sais-tu ce qu’est la vie, mon enfant ? As-tu compris l’action de ces ressorts qui produisent l’existence ? As-tu regardé dans toi-même ? » dans Maître Zacharius ou l’horloger qui avait perdu son âme de Jules Verne

 

Pour qu’une transformation numérique soit réussie, elle doit mettre l’humain au cœur de la stratégie. La révolution culturelle qu’elle implique doit être accompagnée et il faut savoir mesurer chaque étape pour atteindre le graal. Tout projet de ce type a une dimension humaine qu’il ne faut jamais négliger.

En branchant des robots, en faisant usage de l’intelligence artificielle, ce sont les taches basiques et redondantes qui sont le plus souvent automatisées. Ces changements amènent une inquiétude légitime qu’il faut savoir limiter pour réduire les résistances. Si la transformation est réussie c’est qu’elle correspond aux besoins de l’entreprise, de ses personnels, clients et fournisseurs.

Maitre Zacharius était allé trop loin dans le changement car « cette invention avait tourné la tête du vieil horloger. L’orgueil, montant dans son cœur, comme le mercure dans le thermomètre, avait atteint la température des folies transcendantes ». Pour qu’une transformation aboutisse, il faut que son résultat soit palpable.

 

Il a été compliqué d’atteindre le mouvement perpétuel dans l’horlogerie. Faire en sorte que le numérique avance tout seul et que les processus évoluent à la vitesse de la lumière est possible. Comme pour les horloges, de nombreux aléas viendront toujours perturber les belles mécaniques et il faudra sans cesse trouver des idées pour continuer à progresser. Malgré les avancées de la science et de l’informatique, l’humain restera central et la transformation numérique l’accessoire qui permettra à l’entreprise de se moderniser.

Il n’existe pas de modèle de transformation numérique duplicable partout, chaque entreprise et secteur étant unique, il faut innover pour inventer de nouveaux modèles. La recherche est perpétuelle. Pour Maitre Zacharius, « Il faut manger les fruits de l’arbre de science ». Avec internet comme allié, il faut s’informer, suivre l’actualité pour s’abreuver d’idées et progresser. La clé du mouvement perpétuel est cachée quelque part, reste à découvrir où et à la livrer !

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