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La France reste le pays européen le plus attractif pour les investisseurs étrangers, malgré un recul des projets

La France reste le pays le plus attractif d’Europe pour les investisseurs étrangers, mais recule néanmoins dans le classement par rapport à 2024 et se montre timide en termes de projets, selon le baromètre annuel signé EY.

 

Bonne nouvelle pour les entrepreneurs tricolores : pour la sixième année consécutive, la France conserve la première place européenne en matière d’investissements directs étrangers (IDE). Selon le baromètre de l’attractivité 2024 publié ce mercredi par le cabinet EY, 1 194 projets d’implantations ou d’extensions d’entreprises étrangères ont été recensés dans l’Hexagone, devant le Royaume-Uni (985 projets) et l’Allemagne (733 projets).

Mais cette avance cache un essoufflement. En recul de 5 % par rapport à 2023, la France enregistre son niveau de projets le plus bas depuis 2020. Ce fléchissement s’inscrit dans un contexte plus large : l’Europe a connu en 2024 son plus faible volume d’IDE depuis neuf ans, avec une baisse de 4 % sur un an. Les causes ? Une faible croissance en zone euro, une montée des incertitudes géopolitiques et la crainte d’une nouvelle guerre commerciale. À l’inverse, les États-Unis attirent toujours plus d’investissements, avec une hausse de 20 % des IDE, portée par une croissance robuste, une politique industrielle proactive et un cadre fiscal attractif.


 

La France attractive, mais moins efficace

En 2024, 1 194 projets d’investissements ont été annoncés par des entreprises étrangères en France. Si le pays reste en tête en volume, le baromètre EY note une baisse notable par rapport à 2023, où 1 259 projets avaient été recensés. Le recul s’élève donc à 5 %, et même davantage (-14 %) si l’on compare avec les niveaux d’avant-crise.

Le Royaume-Uni (985 projets) et l’Allemagne (733) restent derrière, mais affichent une meilleure résistance. L’écart se resserre, ce qui souligne une dynamique d’érosion du leadership français. Signe inquiétant : le nombre moyen d’emplois créés par projet en France (35) reste bien en deçà de celui observé outre-Manche (61) ou en Allemagne (49).

 

Des freins bien identifiés

Si l’attractivité française reste solide, plusieurs freins récurrents pèsent sur les décisions des investisseurs. L’étude EY cite l’instabilité politique, un coût du travail élevé, une bureaucratie complexe, des coûts énergétiques dissuasifs, et un déficit de robotisation dans certaines filières industrielles. Ces facteurs viennent s’ajouter à un climat économique européen marqué par la prudence.

Certains secteurs comme les énergies renouvelables, l’intelligence artificielle ou encore l’agroalimentaire restent porteurs. À l’inverse, des pans entiers de l’industrie, comme la chimie (-23 %) ou l’agroalimentaire (-24 %), voient les projets d’investissement fondre.

 

Un combat pour la souveraineté économique européenne

Malgré les difficultés, la perception globale demeure favorable : la France est toujours perçue comme un pays d’innovation, disposant d’infrastructures de qualité et d’une main-d’œuvre qualifiée, quoique jugée coûteuse. Selon l’enquête d’EY menée auprès de 200 investisseurs en mars 2025, l’Hexagone reste le pays le plus attractif d’Europe en matière d’IDE pour l’année à venir.

Cependant, face aux défis croissants du protectionnisme américain et de l’ambition industrielle chinoise, les dirigeants interrogés appellent à une réponse stratégique européenne. Ils demandent un renforcement de la souveraineté énergétique, un soutien accru aux PME-ETI, et une réindustrialisation ciblée.

La France, dans ce contexte, doit affirmer un cap clair : consolider sa compétitivité, simplifier ses procédures, et réinvestir dans l’innovation. L’enjeu est de rebâtir un climat de confiance durable – et de défendre la place de l’Europe sur l’échiquier économique mondial.

 


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