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La France emprunte plus cher que l’Italie : un signal d’alerte pour les finances publiques

La France emprunte plus cher que l’Italie : un signal d’alerte pour les finances publiques
La France emprunte plus cher que l’Italie : un signal d’alerte pour les finances publiques

La France emprunte désormais à des taux supérieurs à ceux de l’Italie. Tandis que la politique économique de Giorgia Meloni a permis une réduction progressive de la dette italienne, la France voit la sienne s’alourdir depuis deux ans.

 

Ce qu’il faut retenir

C’est une première depuis 2005 : l’Italie finance aujourd’hui sa dette à un coût inférieur à celui de la France. Le rendement des obligations d’État italiennes a baissé, porté par un regain de confiance des marchés dans la trajectoire économique du pays. Le taux italien à cinq ans s’est établi à 2,65 %, passant sous celui des OAT françaises de même maturité, qui pointe à 2,67 %. C’est le directeur général de la Caisse des Dépôts, Éric Lombard, qui a relayé cette information lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence : « La France emprunte maintenant à des taux plus élevés que l’Italie », a-t-il annoncé ce vendredi.

Cette inversion de tendance reflète à la fois la rigueur budgétaire engagée par Rome et les doutes persistants autour de la stratégie de désendettement française.

 

Pourquoi c’est important à suivre

Ce renversement marque un bouleversement dans la hiérarchie économique européenne. La France se retrouve désormais parmi les pays d’Europe de l’Ouest qui empruntent le plus cher, aux côtés de la Grèce. L’écart de taux, autrefois favorable à Paris, s’est inversé au profit de Rome, mais aussi de Madrid et Lisbonne : l’Espagne et le Portugal empruntent aujourd’hui à des taux inférieurs à ceux de la France.

Selon Éric Lombard, il est urgent de contenir la dépense publique, qui représente 57 % du PIB, soit 10 points au-dessus de la moyenne des pays de la zone euro.

La crédibilité budgétaire devient un facteur déterminant dans les notations des agences et la perception des marchés, alors que la BCE réduit progressivement son soutien aux États via la fin des rachats d’actifs.

 

Citation principale

En 2025, « il faudra consacrer 67 milliards d’euros à rembourser de la dette. C’est plus que le budget de la Défense. Dans trois ans, ce sera 100 milliards d’euros », alerte Éric Lombard.

 

Le chiffre à retenir : 113,2 %

Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a réduit le ratio de dette publique de l’Italie, passé de 140,5 % à 135 % du PIB. Une trajectoire saluée par l’agence de notation Standard & Poor’s, qui a rehaussé la note de crédit du pays de BBB à BBB+ en avril 2024.

À l’inverse, la dette française est passée de 111,9 % à 113,2 % du PIB entre 2022 et 2024, selon l’Insee. La Commission européenne prévoit qu’elle atteindra 116 % du PIB en 2025, puis 118,4 % en 2026.

 

À surveiller

Le service de la dette devient un poids croissant pour les finances publiques. Avec 67 milliards d’euros attendus en 2025, cette charge dépassera celle allouée à la Défense nationale. Et si la dynamique actuelle persiste, elle pourrait atteindre les 100 milliards d’euros d’ici 2027.

Selon le Haut Conseil des finances publiques, une hausse des taux d’intérêt d’un point équivaut à 15 milliards d’euros supplémentaires sur le service de la dette en année pleine.

 


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