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Jérôme Stefanski (Little Guest) : « Le voyage doit servir au développement personnel de l’enfant »

© Little Guest

Après une saison estivale exceptionnelle qui a fait dire – chiffres à l’appui – à la ministre déléguée au Tourisme, Olivia Grégoire, que le secteur renouait avec « les beaux jours », la Toussaint sera un bon baromètre. Parmi les acteurs du secteur, le voyagiste haut de gamme, Little Guest, spécialisé dans les séjours Kids-friendly, un concept devenu clef dans le choix de vacances. Enfants et adolescents sont des prescripteurs à part entière, gare au mécontentement ! Tour d’horizon avec le fondateur de Little Guest, Jérôme Stefanski.

 

Les hésitations, craintes, liées au Covid affectant nos choix de vacances sont-elles derrière nous ?

Jérôme Stefanski : Nous avons en effet vécu un premier semestre 2022 exceptionnel, comme la plupart des acteurs du tourisme et du luxe. Cet été, pour la première fois depuis deux ans, nous avons réellement senti que la Covid était derrière nous. Moins de formalités étaient exigées pour voyager et le port du masque se raréfiait. Cela a fait un bien fou au moral de tous ! Dans nos hôtels partenaires, les clients et le personnel étaient beaucoup plus détendus. Le monde entier a compris que la Covid ne disparaitra jamais entièrement et que son intensité sera saisonnière, comme c’est le cas d’autres virus tels que la grippe. J’espère que ce « retour des beaux jours » sera durable et sera surtout marqué par une forme de tourisme plus responsable et plus intelligente. 

Le sujet de l’inflation, très présent cet été, n’a pas dissuadé 7 Français sur 10 de partir. Est-ce que vous observez un recul sur l’arrière-saison à l’approche de la Toussaint, comparativement à l’année dernière ? 

Nous monitorons de très près les effets de l’inflation sur nos activités. En tant qu’acteur du tourisme, nous sommes menacés par deux facteurs : l’inflation généralisée qui réduit le pouvoir d’achat de nos clients et l’inflation qui touche le secteur aérien. Sur certaines destinations, le prix des billets d’avion a été multiplié par deux, voire par trois, au cours de ces dernières semaines. Nous avons beaucoup de demandes pour les vacances d’automne, nos clients ont une réelle envie de s’évader, mais parfois ils sont dissuadés par le prix des billets d’avion. Alors nous tentons de les convaincre de partir moins loin et de prendre le train. Des rumeurs évoquent également la fermeture de certaines petites stations de ski cet hiver ou la hausse du prix du forfait, à cause du coût trop élevé de l’énergie.

Chez Little Guest, nous prônons toujours la qualité plutôt que la quantité. Si cette inflation généralisée nous incite à voyager moins mais mieux, ce sera bénéfique pour tout le monde, y compris pour notre planète. 

Jérôme Stefanski © Little Guest

 


En termes de vacances, comme dans beaucoup d’autres domaines, Maman est incontestablement reine ! Un chiffre : plus de 80% de nos clients sont des femmes


 

D’une destination à l’autre, comment Little Guest personnalise-t-elle la villégiature des familles en tenant compte du terroir visité ? 

En tant que spécialiste des vacances Kids-friendly, nous partons du principe que le voyage doit servir au développement personnel de l’enfant. Partir en vacances, ce n’est pas simplement jouer au ballon sur la plage ou dévaler les pistes de ski, c’est découvrir un autre mode de vie, une autre cuisine, d’autres paysages, des coutumes différentes. Notre équipe Little Concierge personnalise le séjour de chaque famille, selon la région visitée et selon les envies de chacun. Prenez mon fils Achille, âgé de 7 ans, il est fan du dessin animé « Oum le dauphin blanc » et il est passionné par la faune sous-marine. Cet été, il a eu la chance de nager avec les raies Manta géantes au milieu de l’océan Indien.

Le lendemain de cette fabuleuse expérience, au kids-club de l’hôtel Achille, il a appris le rôle important que joue ce poisson dans l’écosystème marin et dans la foulée, il a réalisé un bricolage sur le thème de la raie Manta qui trône désormais dans sa chambre. Une façon ludique d’allier détente et découverte. 

Comment invitez-vous l’insolite, et donc l’inoubliable, dans vos expériences ? 

Nous adorons surprendre nos clients. Devancer leurs attentes, les faire sourire avec de petites attentions, avant, pendant et après leur séjour. Vous évoquez le terme « inoubliable » et c’est très juste, puisque notre mission est d’offrir aux familles des souvenirs inoubliables. J’ai en tête un exemple qui s’est déroulé récemment. Une cliente nous a réservé un séjour à Londres pour fêter les 10 ans de sa fille. En discutant avec elle, nous avons appris que l’enfant était fan d’Harry Potter et que sa maman l’emmenait à Londres pour lui faire visiter les coulisses de la saga dans les studios Warner Bros. Nous avons alors briefé le Chef Pâtissier de l’hôtel pour qu’il réalise des cookies au goût de’ butterbeer’, la fameuse boisson de Harry Potter.

A son arrivée en chambre, les cookies attendaient la petite fille sur une petite table spécialement décorée dans le thème de l’apprenti sorcier. Elle a vécu un rêve éveillé qu’elle n’est pas près d’oublier…

 

Jérôme Stefanski : « Chez Little Guest, nous prônons toujours la qualité plutôt que la quantité. Si cette inflation généralisée nous incite à voyager moins mais mieux, ce sera bénéfique pour tout le monde, y compris pour notre planète.« 

 

Dans les ménages, aujourd’hui, qui sont les vrais « prescripteurs » : les femmes ou les enfants, les adolescents ? Ces-derniers sont de plus en plus éduqués sur les voyages grâce aux plateformes.  

En termes de vacances, comme dans beaucoup d’autres domaines, Maman est incontestablement reine ! Un chiffre : plus de 80% de nos clients sont des femmes. L’enfant est prescripteur indirect dès sa venue au monde. On choisit ses vacances en fonction de lui. Quand l’enfant est jeune, la destination compte alors moins que le but réel du séjour. Par exemple, si vous souhaitez partir en Grèce avec votre bébé d’un an pour vous resourcer, vous n’allez pas choisir de partir spécifiquement à Kos, Corfou, Santorin ou Mykonos. Vous partirez en Grèce, peu importe la région, tant que l’hôtel correspond à vos goûts et qu’il est hyper adapté à votre nourrisson (baby-club, service de baby-sitting, médecin proche, pataugeoire, etc.).

Vers neuf-dix ans, l’enfant devient prescripteur direct et est capable d’influencer sa famille en partageant ses envies : « J’aimerais aller skier », « J’ai appris la période de la Rome antique à l’école et je rêve de visiter le Colisée », « J’ai vu telle activité à la mode sur les plateformes et j’aimerais faire ça pendant mes vacances », etc. 

Vous avez la confiance des investisseurs qui vous accompagnent depuis le début, comment voyez-vous évoluer votre entreprise à moyen-terme ? 

Nous avons la chance d’être soutenus par des actionnaires financiers solides, issus de secteurs complémentaires : le luxe, l’hôtellerie et le web. Nous venons tout juste de clôturer une nouvelle augmentation de capital auprès d’eux. L’objectif qui nous occupe à présent est une levée de fonds de 5 millions d’euros que nous souhaitons concrétiser au premier trimestre 2023. Nous souhaitons ouvrir notre capital à de nouveaux actionnaires pour maintenir notre avantage concurrentiel, accélérer notre développement et dupliquer le succès du modèle actuel sur de nouveaux marchés comme le Royaume Uni et l’Allemagne.

 


Pour aller plus loin :

La filière tourisme en France, en trois chiffres clefs :

  • 8 % du PIB
  • 2 millions d’emplois directs et indirects
  • 38 milliards d’euros d’aides publiques, lors de la crise sanitaire 

www.littleguestcollection.com

 

 

<<< À lire également : « Little Guest, premier label hôtelier qui fait des enfants une priorité »

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