François Bayrou tiendra une conférence de presse ce mardi à 16h pour dévoiler son plan pour le budget 2026, dans lequel le Premier ministre prévoit d’économiser 40 milliards d’euros.
Ce qu’il faut retenir
C’est une annonce très attendue dans un contexte économiquement tendu. François Bayrou s’apprête à présenter sa feuille de route budgétaire à Matignon, un projet qu’il prépare discrètement depuis plusieurs semaines et qui vise à trouver 40 milliards d’euros d’économies pour « sortir du piège mortel du déficit et de la dette ». Le plan s’annonce difficile à faire adopter par une Assemblée nationale divisée en trois blocs. Mais malgré une situation économique délicate pour l’Hexagone, le gouvernement ambitionne de ramener le déficit à 4,6 % du PIB en 2026, contre 5,8 % en 2024.
Selon les dernières prévisions de la Commission européenne, la France devrait afficher l’un des déficits les plus élevés de la zone euro, ce qui renforce la pression sur l’exécutif pour présenter un plan crédible et soutenable.
Pourquoi c’est important à suivre
Si François Bayrou était parvenu à faire adopter le budget 2025 en février, échappant à la censure qui avait fait tomber son prédécesseur Michel Barnier, il reste sous pression. Il risque à nouveau de se heurter à un blocage parlementaire s’il ne parvient pas à bâtir un compromis. Depuis avril, le maire de Pau alerte sur un exercice budgétaire qui s’annonce douloureux, dénonçant alors la « situation intolérable » des finances publiques.
La feuille de route pour 2026 devrait comporter deux volets : l’un orienté vers « un retour à un équilibre supportable des finances publiques », l’autre visant « un soutien à la production ».
Le Premier ministre souhaite ainsi concilier rigueur budgétaire et relance de l’activité, en particulier dans l’industrie et l’innovation.
Citation principale
« La dette est dans le top des préoccupations des Français », affirme un conseiller du ministère de l’Économie et des Finances
Sur LCI jeudi dernier, le Premier ministre a réaffirmé son engagement pour un plan d’assainissement budgétaire étalé sur quatre ans, destiné à atteindre le point « où la dette n’augmente plus ». Il a confié à l’AFP qu’il proposerait « un plan cohérent, suffisamment précis, même s’il restera à finaliser avec le Parlement, pour que tout le monde mesure la part que chacun doit prendre à cet effort ».
Le chiffre à retenir : 114%
La dette de la France représente aujourd’hui 114 % du produit intérieur brut, contre 100 % en 2017. Ce niveau dépasse largement le seuil de 60 % fixé par les critères de Maastricht et inquiète les partenaires européens. La maîtrise de l’endettement public est un cheval de bataille de François Bayrou depuis ses premières campagnes présidentielles, notamment en 2002.
Pour inverser la tendance, il vise une réduction progressive du déficit, de 5,8 % en 2024 à 4,6 % en 2026.
À surveiller
Plusieurs pistes ont déjà été évoquées par le gouvernement, comme l’idée d’une année blanche — qui consisterait à reconduire certaines dépenses publiques à l’identique entre 2025 et 2026, sans les réévaluer à l’aune de l’inflation —, ou encore la suppression de niches fiscales et d’aides publiques aux entreprises. Mais le contenu exact du plan reste pour l’instant confidentiel.
« Ce que je vais annoncer, personne n’a jamais osé le faire en France », affirmait François Bayrou au Point. Sa stratégie s’inscrit dans une volonté de restaurer la crédibilité budgétaire de la France auprès des marchés et des institutions européennes, dans un contexte de remontée des taux d’intérêt.
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