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France Relance : trois ans après, quel bilan pour le plan à 100 milliards d’euros ?

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Lancé en grande pompe pour permettre à l’économie française de se relever plus vite de la pandémie, le plan de relance à 100 milliards d’euros affiche un bilan en demi-teinte. Publié mardi 16 janvier par son comité d’évaluation, il rapporte des objectifs atteints en termes de PIB et d’emploi, mais l’effet à long terme sur la compétitivité et la décarbonisation laisse à désirer. Bilan.

En 2020, au beau milieu de la crise du Covid, le gouvernement décide de consacrer 100 milliards d’euros à un vaste plan France Relance. Deux objectifs : retrouver le niveau économique d’avant Covid, mais aussi soutenir les transitions et la compétitivité. Pour ce faire, 30 milliards d’euros étaient fléchés vers l’écologie, 34 vers la compétitivité et 36 pour la cohésion. Le gouvernement demande aussi à France stratégie, son bras armé des études, de lancer une mission d’évaluation de ce plan avec différents acteurs comme l’OFCE (l’Observatoire français des conjonctures économiques), ou encore l’IPP (Institut des politiques publiques). L’heure de ce fameux bilan est enfin arrivée.

Selon leur rapport, en 2022, l’ambitieux plan France Relance initié par Jean Castex a contribué à créer 350 000 emplois et à gagner 1,4 point de PIB. À elle seule, l’aide exceptionnelle à l’apprentissage a permis la sécurisation de 80 000 emplois. Le rapport note que 68 milliards d’euros du plan ont été bien déployés sur tout le territoire. Si la Guyane arrive en tête de régions les mieux servies, il en va aussi des zones d’emplois industriels à rebours des zones touristiques. Des résultats satisfaisants certes, mais qu’en est-il du reste de ses objectifs ?

Des résultats nuancés pour l’écologie

Au niveau de la rénovation énergétique, les aides de MaPrimRénov’ ont été un succès avec une économie théorique annuelle en 2022 estimée à 3,7 millions de tonnes de CO². De plus, 83 % des bénéficiaires étaient des ménages modestes. Mais bémol, ils n’ont souvent réalisé qu’un pan de rénovation dans leur maison individuelle. En parallèle, les 4 milliards d’euros dotés pour la rénovation des bâtiments publics ont, en revanche, bien trouvé leur cible mais pour seulement 0,3 million de tonnes de CO² économisé. En ce qui concerne le bonus véhicule électrique, ce n’est pas très glorieux. L’impact mesuré, versus une période courant de 2015 à 2020, a permis de calculer un entraînement conséquent pour l’achat de voitures électriques mais avec une décarbonation de seulement 0,09 million de tonnes de CO² économisé. La prime à la conversion à l’électrique, de son côté, n’a pas atteint son but et n’a que peu permis d’accélérer la transition du parc de véhicules existants.

Parlons de la décarbonisation. Les bénéficiaires ont été globalement des entreprises qui ont perçu ces aides de France Relance à hauteur de 20 à 30 % de leurs projets mais ne représentant que 0,015 million de tonnes de CO² économisé. Et le ciblage de la modernisation de l’industrie n’a pas joué pleinement puisque peu de projets ont concerné des technologies très avancées mais davantage des process existants plus performants.

En conclusion de ce bilan, les économistes chargés de boucler l’évaluation trois ans seulement après le coup d’envoi du plan suggèrent que de futurs relevés soient menés afin de mesurer son impact à plus long terme. Ils en profitent en outre pour alerter sur un problème que le pays doit affronter de toute urgence : la baisse de la productivité.

 


 

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