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Ferrari : Des Bénéfices Qui Dépassent Les Propres Prévisions De La Marque

Le premier trimestre impressionnant de Ferrari fait tomber les investisseurs en pâmoison : ils se hâtent de revoir leurs prévisions à la hausse. 

Ferrari, marque rachetée par Fiat Chrysler Automobiles en 2015, a déclaré que les bénéfices du premier trimestre s’étaient élevés à 242 millions d’euros, alors qu’ils n’atteignaient que 178 millions d’euros à la même période en 2016.

L’analyste Adam Jonas, de la banque américaine Morgan Stanley, a déclaré que Ferrari obtient de bien meilleurs résultats qu’espéré. « Ferrari réalise une forte marge en étant trois ans en avance sur nos expectatives et parvient à maintenir l’équilibre d’une stratégie d’expansion radicale tout en préservant la mystique très particulière qui est propre à la marque, » a-t-il commenté.

Au Salon de l’Automobile de Genève du début de l’année, Ferrari a dévoilé la nouvelle 812 Superfast, une version mise à jour de la F12 Berlinetta avec un moteur 6.5 litres V-12, une puissance de 800 ch et plus de 340 km/h. Le premier trimestre a aussi profité des ventes du modèle Ferrari convertible, LaFerrari Aperta, qui vaut la modique somme de 2 millions €.

Après l’annonce de ces résultats la semaine dernière, l’action en bourse de Ferrari a grimpé à 72.45€, puis continué de grimper jusqu’à atteindre 74€ ce lundi. Morgan Jonas a fait savoir que son prix cible pour Ferrari était maintenant égal ou un peu supérieur à 91€. Il a ajouté que Ferrari considérait sérieusement la possibilité de battre son chiffre de 10 000 ventes par an, longtemps considéré comme un plafond indépassable. On est tenté de penser que si Ferrari dépasse les 10 000 ventes l’année cela pourra endommager, sur le long terme, l’exclusivité de la marque. D’autre part, ce chiffre a répondu aux exigences drastiques des Etats-Unis en matière d’émission et d’économie de carburant, le plus gros marché de la marque, du moins sous l’administration Obama.

En 2016, Ferrari a vendu 8 014 voitures, et en prévoit 8 400 cette année. L’objectif pour 2019 est de 9 000 ventes, donc 10 000 restent tout de même un peu loin des plans actuels de l’entreprise. « Nous souhaitons voir les revenus nets de Ferrari doubler dans à peu près cinq ans, » déclare Adam Jonas dans le rapport.

L’analyste Fei Tang de la banque Berenberg s’est également montré optimiste

« Pour la seconde moitié de l’année, nous espérons que les bénéfices de la 812 Superfast seront plus importants que ceux de la F12 Berlinetta, les actions constantes sur les coûts et une baisse des frais techniques augmenteront encore les marges. De plus, l’offre de véhicules ne risque pas de se détériorer durant le deuxième semestre car la F12tdf et LaFerrari Aperta sont toujours en production » constate Fei Tang.

Il a également reconnu que si les bénéfices du premier semestre se maintiennent, en se basant sur 8 400 ventes, l’EBIDA seraient de 1,5 milliard d’euros sans compter les fonds propres. Le prix visé par Fei Tang est de 90 euros par action. Cela dépasserait toute attente car Ferrari vise 1 milliard d’euros d’EBIDA d’ici à 2019.

La banque d’investissement Jefferies a fait savoir que les remarques du PDG Sergio Marchionne après l’annonce des bénéfices montrent que celui-ci pense Ferrari capable de supporter de plus nombreuses ventes tout en préservant, voire en améliorant, l’exclusivité de la marque.

La multinationale américaine Citi Research constate également que le plafond de 10 000 ventes peut être dépassé sans répercussions néfastes. « L’avenir de Ferrari implique une augmentation de volume. Ce ne sera pas excessif, pour garder le prestige de la marque, mais le précédent plafond de 10 000 ventes, lié à la régulation des émissions n’est plus perçu comme un obstacle insurmontable. Nous pensons que Ferrari peut augmenter ses prix, produire plus et réduire les coûts d’exploitation dans le même temps. Pour nous, c’est ce que le premier trimestre de 2017 a clairement déjà illustré », dit l’analyste Michael Tyndall chez Citi Research. Ce à quoi il ajoute: « Nous voyons un potentiel considérable dans la croissance des volumes. Nous défendons l’idée selon laquelle plus le prix est élevé, plus l’attrait pour les Ferrari l’est, tout en sachant aussi que l’exclusivité est un indicateur de prix. Cela dit, nous pensons que les volumes peuvent augmenter largement sans mettre en péril l’exclusivité. »

Michael Tyndall a cité l’exemple de Porsche qui, avec une augmentation rapide des ventes a préservé l’intégrité de la marque. En effet, Porsche a multiplié ses volumes par 5 depuis 2 000, alors que le prix de sa 911 a grimpé. « Dans la même période, les volumes de Ferrari ont doublé, en même temps que l’augmentation du nombre de personnes plus riches. Par rapport à Porsche, Ferrari semble avoir été trop précautionneuse », pense encore  Michael Tyndall.

Alors que Ferrari hausse les volumes, il est fort probable que l’entreprise se jette finalement à l’eau en lançant un SUV. Porsche vend maintenant trois fois plus de SUV que de voitures de sport. Les autres marques de voiture de luxe comme Aston Martin, Bentley, Lamborghini et Maserati ont soit déjà lancé des SUV ou planifient de le faire.

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