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Épargne : l’assurance-vie signe sa meilleure performance depuis 2010

Dans un contexte d’incertitude économique et politique, les français se sont rués vers les contrats d’assurance-vie, alors que les taux des produits d’épargne réglementée, comme le Livret A, sont en baisse.

 

Ce qu’il faut retenir 

Le montant frôle les 100 milliards. D’après un rapport publié par France Assureurs, ce jeudi 31 juillet, les Français ont versé 97,8 milliards sur leurs contrats d’assurance-vie entre janvier et juin 2025. Il s’agit du niveau le plus élevé jamais enregistré. Ces dépôts sont en hausse de 5,1 milliards d’euros, soit +5,1 % sur un an.

Le solde net – c’est-à-dire la différence entre les sommes versées et les retraits – atteint 26,6 milliards d’euros, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 2010.


Cette progression concerne à la fois :

  • les fonds en euros, en hausse de 3 %, portés par le relèvement progressif de leur rendement ;

  • les unités de compte (UC) – placements adossés à des actifs financiers ou immobiliers –, qui enregistrent une croissance de 9 %.

En juin, les UC représentent 41 % des cotisations mensuelles. Sur l’ensemble du semestre, leur part atteint 38 %, soit le même niveau qu’en 2024. En tout, les cotisations en assurance-vie ont atteint 17,1 milliards d’euros en juin 2025, soit une hausse de 18 % par rapport à juin 2024.

 

Pourquoi c’est important à suivre

Dans un climat marqué par l’incertitude économique et géopolitique — notamment la guerre commerciale lancée par Donald Trump contre l’Union européenne — les Français renforcent leur effort d’épargne. Selon l’Insee, leur taux d’épargne a atteint 18,8 % au premier trimestre 2025, un record hors période de crise sanitaire, et le plus haut niveau depuis 45 ans.

L’assurance-vie confirme sa place de placement préféré des Français en termes de capital investi. Elle représente près d’un tiers de l’épargne financière totale, avec un encours moyen avoisinant les 100 000 euros par souscripteur. Ce produit reste apprécié pour sa flexibilité, sa fiscalité avantageuse en cas de transmission, et ses rendements globalement compétitifs malgré la volatilité des marchés.

Mais la concentration des avoirs reste très marquée : selon la Banque de France, 71 % des encours d’assurance-vie et d’épargne retraite sont détenus par les 10 % des ménages les plus riches.

 

Citation à retenir 

« À la suite de la baisse des taux, les Français sont réactifs et dirigent leurs efforts d’épargne vers d’autres produits, ce qui explique le succès de l’assurance-vie depuis janvier », explique Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’épargne, aux Echos.

 

Le chiffre à retenir : 2052 milliards 

C’est l’encours net total de l’assurance-vie en France à fin juin 2025, en hausse de 5 % sur un an.

 

À surveiller 

Parallèlement, l’épargne réglementée a marqué le pas. Entre janvier et juin, les Livrets A — pourtant traditionnellement plébiscités par les Français — n’ont enregistré qu’une collecte nette de 3 milliards d’euros, selon la Caisse des Dépôts. Soit neuf fois moins que l’assurance-vie sur la même période.

Cette dynamique pourrait s’accentuer. Le taux du Livret A est passé de 2,4 % à 1,7 % au 1er août 2025, un recul notable susceptible de creuser encore davantage l’écart entre ces deux grands piliers de l’épargne des ménages.

 


Lire aussi : Le taux d’épargne des Français atteint 18,8%, un record depuis 45 ans

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