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En quoi la qualité de l’air impacte-t-elle la performance des entreprises ?

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Que ce soit en open space, entrepôt, atelier ou usine, la qualité de l’air intérieur (QAI) joue un rôle prépondérant sur la santé physique et mentale des collaborateurs. Réglementée par le Code du Travail, elle représente un enjeu de santé publique car un français sur quatre souffre d’asthme ou d’une allergie respiratoire et chaque année plus de 4 millions de personnes dans le monde meurent à cause de la pollution de l’air intérieur(1) – soit davantage que le total des décès attribués à la pollution de l’air extérieur, paradoxalement plus médiatisé. À l’heure où la QVT et le bien-être des salariés sont de véritables leviers de performance, des études démontrent que la QAI peut avoir une influence significative sur le confort, la concentration, la fatigue ou encore les facultés cognitives. Le corollaire est qu’une mauvaise QAI peut nuire, non seulement aux individus mais aussi aux organisations. Face à un tel constat, en quoi la qualité de l’air impacte-t-elle la performance des entreprises ?

 

Améliorer la qualité de l’air sur le lieu de travail est devenu un enjeu RSE

La pandémie Covid-19 nous a tristement rappelé à quel point l’air intérieur peut être vecteur de maladies. Les contaminations microbiennes via les systèmes de ventilation ou des filtres défaillants sont également fréquentes. Les virus voyagent dans l’air, à travers des aérosols que nous émettons en toussant, parlant ou même en respirant. Ces particules légères peuvent rester plusieurs minutes dans l’air et être inhalées par d’autres personnes. C’est ainsi que se propagent plusieurs maladies, dont la grippe qui touche 3 à 10% de la population française chaque hiver(2). Dès lors, on comprend mieux pourquoi un espace de travail peut aisément devenir un lieu de contaminations diverses.

Comme tous les intérieurs, les lieux de travail exposent à de nombreux polluants : composés organiques volatils (COV), ozone et particules ultrafines (provenant des ordinateurs, imprimantes, produits d’entretien, etc.) ou bio-contaminants (issus des vêtements, moquettes, systèmes de ventilation mal entretenus, etc). Dans certains cas, l’espace de travail peut lui-même être le  facteur qui déclenche ou aggrave l’exposition des collaborateurs. Les métiers à fort empoussièrement (boulanger, bois, construction) sont grandement exposés aux particules. Quant aux COV, ils préoccupent les peintres, coiffeurs ou encore les personnels de nettoyage. Aujourd’hui on estime que 10 à 15 % des asthmes ont une origine professionnelle(3).

L’entreprise a un rôle à jouer. Améliorer la qualité de l’air sur le lieu de travail est aujourd’hui un enjeu RSE qui ne peut être négligé. À la fois pour améliorer la QVT des salariés allergiques, mais aussi pour éviter que le lieu de travail lui-même soit un facteur de développement de maladies respiratoires. Assainir l’air dans les espaces professionnels peut littéralement influer sur le coût du travail. En prenant les mesures adéquates, on estime qu’une entreprise pourrait réduire de 20% les arrêts maladie dûs aux virus respiratoires(4).

 

La pollution de l’air intérieur : un coût humain et financier estimé à 19 milliards d’euros par an

En France, 1 personne sur 5 touchée par une allergie respiratoire souffre d’une forme sévère de la maladie(5), ce qui altère considérablement sa qualité de vie : dégradation du sommeil, fatigue intense, troubles de la concentration, difficultés d’apprentissage, maux de tête,  irritations des yeux, du nez, de la gorge, détérioration de la vie sociale et professionnelle. Les allergies respiratoires sont la première cause de perte de productivité dans le monde, devant les maladies cardiovasculaires. Plus spécifiquement, la rhinite allergique persistante qui, en France, serait responsable d’environ 7 millions de journées de travail perdues pour un coût total avoisinant les 1 milliard d’euros(6). Aujourd’hui on estime que le coût socio-économique (vies humaines, espérance de vie, coûts des soins, productivité, recherches et préventions), des polluants de l’air intérieur s’élèverait à 19 milliards d’euros par an en France(7).

Par ailleurs, des études scientifiques récentes démontrent que la pollution de l’air aux particules augmente significativement les erreurs de raisonnement ou le temps de réponse. Tous ces symptômes peuvent impacter sérieusement la santé des collaborateurs et entraîner du stress, réduire la motivation, l’engagement ou encore troubler la prise de décision. Il y a aujourd’hui un lien établi entre la QAI et les performances cognitives. On sait désormais qu’une exposition (même courte) à une pollution aux particules ultrafines (indice PM2.5) induit des effets négatifs sur le cerveau, cause des dommages neuronaux et affecte l’acuité des fonctions cognitives (attention, mémoire, perception, raisonnement, etc.).

La croissance des pathologies respiratoires et l’évolution des maladies pulmonaires doivent pousser les organisations à se montrer de plus en plus attentives à l’environnement de travail. En intégrant la QAI au cœur de leurs pratiques et politiques, les entreprises ont le pouvoir de contribuer à créer des environnements plus sains, plus sûrs et plus durables pour leurs collaborateurs. Pour les projets de construction ou d’aménagement, cela passe par l’utilisation de matériaux de construction et d’aménagement n’émettant pas de polluants et la mise en place de systèmes de filtration et ventilation efficaces. Dans les espaces existants, la sensibilisation aux enjeux de la QAI permet des comportements plus attentifs et responsables, la mise en place de système de surveillance et de systèmes actifs de dépollution dans les espaces identifiés permet d’apporter des réponses.

 

(1) Source Etude de la revue Science of the Total Environment

(2) Source Santé Publique France

(3) Source Assurance Maladie

(4) Source estimation National Library of Medicine

(5) Source ANSES – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

(6) Source Académie Nationale de Médecine

(7) Source Ministère de la Transition Écologique

 

Tribune rédigée par Pierre Guitton – Co-fondateur et CEO de TEQOYA

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