L’Union européenne serait prête à accepter un accord commercial avec les États-Unis, mais à condition d’épargner certains secteurs clés, selon Bloomberg.
Ce qu’il faut retenir
Les discussions, qui doivent s’achever d’ici au 9 juillet, suivent leur cours entre les États-Unis et l’Europe. Mais l’accord est encore incertain, l’UE étant prête à accepter les 10 % de droits universels unilatéraux de Donald Trump, si Washington réduit ses surtaxes prévues sur les secteurs de l’automobile, de l’alcool et de la pharmacie. Une délégation européenne, menée par Maros Sefcovic, se rend à Washington cette semaine pour négocier ce possible accord. Il espère y rencontrer le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick, PDG de Cantor Fitzgerald, pressenti pour le poste mais non confirmé officiellement, et le représentant au Commerce Jamieson Greer, ancien conseiller commercial de Donald Trump, mais actuellement lobbyiste, selon plusieurs sources – son rôle actuel dans les négociations reste flou.
Pourquoi c’est important à suivre
En mai, Donald Trump a menacé de porter les droits de douane sur les produits européens jusqu’à 50 %, un niveau qui mettrait en péril la compétitivité des industries européennes. L’enjeu est crucial pour l’UE et ses 450 millions de consommateurs, d’autant que les secteurs visés — automobile, sidérurgie, pharmaceutique — sont des piliers de l’économie européenne.
Si Bruxelles accepte les 10 % de droits unilatéraux, elle exige en retour une réduction significative des surtaxes américaines actuelles, notamment :
25 % sur l’automobile,
50 % sur l’aluminium et l’acier.
Ce schéma s’inspire de l’accord asymétrique signé entre les États-Unis et le Royaume-Uni début juin, qui avait permis à Londres d’éviter de nouvelles sanctions douanières en échange de concessions sur d’autres produits.
Citation principale
« Nous aurons besoin de répliquer et de rééquilibrer dans certains secteurs-clés si les Etats-Unis insistent pour conclure un accord asymétrique », a affirmé Stéphane Séjourné, Commissaire européen à l’Industrie, mercredi dernier. Cette déclaration illustre la ligne rouge de Bruxelles : pas d’accord déséquilibré sans compensation.
Les chiffres à retenir : 52,8 et 24 milliards d’euros
Selon des données compilées par l’UE et les analystes d’ING Groep NV, l’Europe a exporté en 2024 :
pour 52,8 milliards d’euros d’automobiles et de pièces détachées vers les États-Unis,
et pour 24 milliards d’euros d’aluminium et d’acier.
Ces flux commerciaux, très sensibles aux droits de douane, soulignent la dépendance mutuelle entre les deux blocs économiques.
À surveiller
Un accord dans les prochains jours serait un signal positif pour la compétitivité européenne, en particulier dans un contexte de ralentissement économique mondial et de fragmentation des chaînes de valeur. Mais en cas d’échec des négociations, et si Donald Trump décidait unilatéralement d’imposer de nouveaux droits de douane massifs, l’Union européenne pourrait recourir à des mesures de rétorsion, comme la taxation accrue des services numériques américains déjà évoquée par Bruxelles en cas de conflit commercial aggravé.
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