Ce qu’il faut retenir
En juillet, Donald Trump avait imposé une série de droits de douane sur les importations de l’Union européenne, faisant passer le taux effectif de 2,3 % à environ 13,1 %. Si c’est un véritable coup dur pour l’Europe, pour les travailleurs de la zone euro, pas de panique quant aux tarifs douaniers américains. Néanmoins, en s’appuyant sur les données de la dernière enquête sur les attentes des consommateurs, les chercheurs de la BCE ont constaté qu’ils pourraient constituer un frein pour une économie déjà au ralenti.
Dans un article de blog, ces derniers préviennent que ces tarifs agissent « comme un impôt sur les échanges commerciaux » et « peuvent à terme peser sur les prix, la demande et donc sur l’emploi dans les secteurs exposés ». Ils notent également que l’impact psychologique – la peur de perdre son emploi – pourrait à lui seul freiner la confiance des ménages et des entreprises.
Pourquoi c’est important à suivre
La majeure partie de la croissance économique en 2025 et 2026 viendra de la consommation intérieure, selon les prévisions de la BCE. Un phénomène qui serait dû en partie à la diminution progressive des taux d’épargne particulièrement élevés des ménages. L’épargne continue néanmoins sa progression, faisant douter les décideurs sur ces prévisions dans un climat de totale incertitude économique.
Les économistes de la BCE soulignent que « si les inquiétudes des travailleurs se renforcent, cela pourrait peser sur les dépenses de consommation et, par extension, sur la croissance du PIB de la zone euro ». L’effet cumulatif d’une perte de confiance pourrait donc se révéler plus important que l’impact direct des tarifs.
Citation principale
« Les travailleurs qui s’attendent à perdre leur emploi sont plus susceptibles de le perdre effectivement par la suite. Ainsi, même si l’impact direct des tarifs américains sur l’emploi semble limité, leur effet sur certains travailleurs peut être plus marqué et pourrait accentuer la perte de confiance des entreprises et des consommateurs. », explique les chercheurs de la Direction générale Économie de la BCE.
Le chiffre à retenir : 15%
Seuls 15% des travailleurs européens redoutent que les droits de douane ne mettent en péril leur emploi. À l’inverse, environ 85 % estiment que leur situation professionnelle reste stable, voire plus sûre qu’avant les mesures tarifaires, selon l’enquête sur les attentes des consommateurs citée par la BCE.
À surveiller
L’enquête réalisée par la BCE révèle que les travailleurs de l’industrie, de la construction et du commerce ont peur des effets négatifs des droits de douane. Dans les secteurs des services, de la finance et des technologies de l’information, les salariés se considèrent comme les plus exposés. Les résultats contrastés de l’enquête de la BCE publiée ce jeudi suggèrent ainsi un risque de baisse de la croissance économique lié aux droits de douane. Une économie déjà fragile dont la croissance atteint à peine 1 %. Le blog de la BCE conclut que « les politiques commerciales et industrielles devront être surveillées de près pour éviter un effet domino sur la confiance ».
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