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Donald Trump menace l’Europe de nouveaux droits de douane : l’escalade reprend

Le président américain a menacé ce vendredi l’Union européenne d’appliquer 50% de droits de douane aux produits européens importés aux États-Unis à compter du 1er juin.

 

Ce qu’il faut retenir

Les négociations en cours « ne vont nulle part », selon Donald Trump. La pression était un peu retombée début avril lorsque Trump avait annoncé la suspension de la hausse des droits de douane. Ce vendredi, il remet un coup de pied dans la fourmilière à travers un post sur son réseau Truth Social.

« Il est très difficile de traiter avec l’UE, qui a été créée en premier lieu pour profiter des États-Unis d’un point de vue commercial. […] Nos discussions ne vont nulle part. Dans ces conditions je recommande d’imposer 50 % de droits de douane sur l’UE, à compter du 1er juin. Il n’y a pas de droits de douane sur les produits fabriqués aux États-Unis », a écrit le président américain.


Donald Trump a aussi ciblé des entreprises spécifiques, notamment Apple, qu’il accuse de contourner le marché américain en produisant ses iPhones à l’étranger. Il propose une taxe de 25 % sur ces produits, ce qui a entraîné une baisse immédiate de l’action Apple en pré-ouverture de Wall Street.

Pourquoi c’est important à suivre

Le 8 mai dernier, dans l’éventualité d’un échec des négociations avec les États-Unis, l’Europe avait menacé de taxer 95 milliards d’euros d’importations américaines. Cette liste de produits importés des États-Unis incluait voitures, avions, mais aussi batteries, appareils électroménagers, ainsi que des produits agricoles (fruits, légumes) ou agroalimentaires comme les spiritueux (dont les vins et le bourbon).

Selon des sources proches de la Commission européenne, cette liste pourrait s’élargir pour inclure également les services numériques et certaines technologies stratégiques, afin de répondre à l’aggravation des tensions tarifaires.

Citation principale

Donald Trump a également dénoncé dans sa publication les « barrières commerciales, la TVA, les sanctions ridicules contre les entreprises, les barrières non-douanières, les manipulations monétaires, les poursuites injustifiées et injustes contre des entreprises américaines, qui ont conduit à un déficit commercial de plus de 250 millions de dollars par an, ce qui est totalement inacceptable ».

Cette déclaration intervient dans un contexte de hausse des tensions commerciales mondiales. En avril dernier, le président chinois Xi Jinping appelait l’UE à « résister ensemble » face à la pression américaine, soulignant l’importance d’une alliance économique stratégique pour contrer le protectionnisme américain.

Le chiffre à retenir : 12,5%

Les droits de douane appliqués aux produits européens s’élèvent actuellement à 12,5 % en moyenne, dont 2,5 % correspondant au niveau d’avant la présidence de Donald Trump. Se sont ajoutés depuis 10 % depuis début avril et l’annonce de ses droits de douane « réciproques ».

À noter que Trump a menacé d’étendre ces droits à d’autres secteurs, y compris technologiques. Apple, par exemple, pourrait être visée par une taxe de 25 % sur les iPhones vendus aux États-Unis, mais assemblés en Chine ou en Europe. Cette déclaration a fait plonger le titre Apple de 2,8 % en avant-Bourse.

À surveiller

Suite au message publié par Trump, les Bourses européennes font grise mine. Le CAC 40 accuse des pertes de plus de 3 %, plombé par ses géants du luxe et de l’automobile. En début d’après-midi, l’indice perdait 3,06 % à 7 624,44 points. De nouveau, le climat commercial se tend, et l’incertitude s’installe. Si le commissaire européen au Commerce, Maroš Šefčovič, s’est entretenu à plusieurs reprises ces dernières semaines avec ses homologues américains Scott Bessent, secrétaire au Trésor, Howard Lutnick, secrétaire au Commerce et Jamieson Greer, représentant au Commerce, la situation reste au point mort et les négociations ne vont pas bon train.

Ce recul des indices boursiers rappelle le mini-krach d’avril 2025, lorsque le CAC 40 avait perdu plus de 4 % en une seule séance, dans un climat similaire d’incertitude économique. Le DAX allemand et le FTSE italien affichent également des pertes supérieures à 2 %, illustrant la nervosité des investisseurs. Les analystes estiment que l’imposition réelle des 50 % de droits de douane pourrait retirer jusqu’à 0,5 point de croissance au PIB européen au second semestre 2025.


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