Donald Trump affirme que ses droits de douane ont généré des « milliers de milliards » de dollars de recettes… voici les chiffres réels

Dimanche 31 août, le président américain Donald Trump a déclaré que ses droits de douane, dont la plupart ont été jugés illégaux par une cour d’appel américaine, ont rapporté « des milliers de milliards de dollars », ce qui correspond aux estimations de certains économistes concernant les recettes que ses taxes pourraient générer, mais au cours de la prochaine décennie, et non pas jusqu’à présent cette année.

Ce qu’il faut retenir

« Sans les droits de douane et les MILLIARDS DE DOLLARS que nous avons déjà encaissés, notre pays serait complètement détruit et notre puissance militaire serait instantanément anéantie », a écrit Donald Trump sur Truth Social.

Le président américain a affirmé au début du mois que « des milliards de dollars sont perçus grâce aux droits de douane » et que ses taxes « n’ont pas causé d’inflation ni aucun autre problème pour les États-Unis, si ce n’est l’afflux massif d’argent dans les coffres du Trésor public ».

Donald Trump omet de préciser que les droits de douane sont payés par les entreprises américaines pour importer des marchandises étrangères, et que ces coûts sont finalement supportés par les consommateurs américains.

Les derniers commentaires de Donald Trump sur ses droits de douane font suite à une décision rendue vendredi soir par la cour d’appel américaine, qui a estimé que le président américain avait outrepassé son autorité en imposant des droits de douane réciproques, un pouvoir qui, selon l’opinion majoritaire, était « exclusivement réservé » au « pouvoir central du Congrès ».

La décision interdisant les droits de douane de Donald Trump n’entrera en vigueur que le 14 octobre, ce qui laisse au gouvernement Trump le temps de faire appel devant la Cour suprême.

Combien de recettes les États-Unis ont-ils perçues grâce aux droits de douane imposés par Donald Trump ?

Selon les données publiées au début du mois par le département du Trésor américain, les États-Unis ont perçu 142 milliards de dollars de recettes douanières depuis le début de l’exercice fiscal, qui se termine en septembre. Depuis l’entrée en vigueur des droits de douane de Donald Trump en avril, ses prélèvements ont généré environ 96 milliards de dollars de recettes, après que les droits de douane aient bondi à 28 milliards de dollars en juillet, soit une augmentation annuelle de 273 %.

Les droits de douane ont représenté 27 milliards de dollars de recettes en juin, 22 milliards en mai et 16 milliards en avril. Avant l’annonce des droits de douane de Donald Trump, les droits de douane s’élevaient à huit milliards de dollars en mars et à sept milliards en février et en janvier.

Les droits de douane sont des taxes ou des droits payés par les importateurs dans le commerce international, ce qui signifie que les entreprises, les commerces ou les particuliers aux États-Unis sont tenus de payer des taxes lorsque des marchandises entrent dans le pays. Les consommateurs ont tendance à supporter le poids des coûts tarifaires, car les entreprises ajustent leurs prix pour compenser ou absorber les effets des droits de douane.

Combien de recettes les droits de douane de Donald Trump vont-ils générer ?

Même le secrétaire au Trésor Scott Bessent a déclaré à MSNBC au début du mois qu’il s’attendait à ce que les droits de douane génèrent 300 milliards de dollars par an, précisant qu’il « était possible que ce chiffre soit plus élevé » en 2026. La Tax Foundation a estimé que les droits de douane imposés par Donald Trump rapporteraient environ 2 500 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, même si ces taxes risquent d’augmenter le prix des biens courants et les impôts des ménages moyens de près de 1 300 dollars en 2025 et de 1 700 dollars en 2026.

Le Comité pour un budget fédéral responsable, un organisme à but non lucratif spécialisé dans les politiques publiques, prévoit que les droits de douane imposés par Donald Trump généreront 2 800 milliards de dollars pour le produit intérieur brut américain d’ici l’exercice 2034 s’ils sont maintenus.

Les droits de douane imposés par Donald Trump ont-ils influencé l’inflation ?

L’inflation a baissé plus que prévu pour s’établir à 2,7 % en juillet, bien que les prix à la consommation de base (qui excluent les denrées alimentaires et l’énergie) aient augmenté de 3,1 % en glissement annuel, égalant le sommet atteint en janvier cette année.

Il semble que les droits de douane imposés par Donald Trump aient fait grimper les prix, et certains économistes ont averti que ces taxes pourraient faire augmenter les coûts jusqu’à la fin de l’année. Michael Feroli, économiste en chef pour les États-Unis chez JPMorgan Chase, a fait valoir dans une note publiée en début d’année que les droits de douane imposés par Donald Trump entraîneraient des « hausses significativement plus importantes » des prix à la consommation et une inflation plus élevée à un moment donné cette année.

Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré le mois dernier que si l’économie américaine était dans une « position solide », les effets des droits de douane sur l’économie et l’inflation « restaient à déterminer ».

Dans le reste de l’actualité

Donald Trump a déclaré le mois dernier que son gouvernement « envisagerait » d’envoyer des chèques basés sur les recettes générées par ses droits de douane. Le sénateur républicain du Missouri, Josh Hawley, a présenté un projet de loi après que Donald Trump ait manifesté son intérêt pour un chèque de remboursement, qui permettrait d’envoyer au moins 600 dollars à chaque adulte et enfant à charge éligible cette année.

Un chèque de remboursement plus important serait émis si les recettes douanières dépassaient les prévisions, selon un projet de loi qui réduit le taux de 5 % à environ 570 dollars pour les déclarants conjoints dont le revenu brut ajusté est supérieur à 150 000 dollars, les chefs de famille dont le revenu est supérieur à 112 500 dollars ou les personnes dont le revenu dépasse 75 000 dollars. Le projet de loi n’a pas encore été examiné.

Article de Ty Roush pour Forbes US, traduit par Flora Lucas

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