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Digital For Good : comment faire de l’agilité un atout au service du développement durable ?

Publicis Sapient, cabinet de conseil en transformation digitale des entreprises, a organisé le 27 octobre dernier un nouveau rendez-vous dans le cadre de son club Digital. For Good, un espace d’échanges autour des sujets de sobriété numérique et de digital à impact. Au programme cette fois-ci : une table-ronde en présence de Scaled Agile qui a présenté son modèle agile baptisé « SAFe » permettant d’aider à concrétiser une stratégie en faveur du développement durable.

 

Après s’être intéressé à la place de la technologie et de l’innovation dans la transformation durable de nos habitudes de consommation, puis la place de la data dans l’énergie, Publicis Sapient s’attaque cette fois-ci au sujet de la méthode conseillée pour mieux embarquer une organisation et son écosystème dans une transition concrète de son business model.

Comment concevoir de meilleurs produits avec moins de gaspillage ? Comment converger plus rapidement vers le bon produit ? Comment intégrer les principes de « sustainability » dès l’étape de conception ? Pour sa troisième table-ronde, le club Digital. For Good a convié Scaled Agile, l’organisation à l’origine du schéma d’organisation SAFe qui aide les entreprises à déployer des méthodes dites « agiles » à grande échelle.   

 

La réinvention des modèles, une question de survie

« Notre planète est en feu et nous pouvons soit agir soit ne rien faire », a lancé en introduction Clémence Knaebel, Directrice conseil innovation et développement durable chez Publicis Sapient, tout en rappelant que la consommation des ressources planétaires a été dépassée cette année à la mi-septembre. L’urgence se fait donc de plus en plus sentir et la réinvention de nos modèles de production et d’affaires devient alors une question de survie. Et prendre conscience de l’enjeu ne suffit plus, il est désormais question de savoir comment s’y prendre.

 

Après un bref historique des divers projets de mesure de l’impact carbone – du célèbre rapport « Les limites à la croissance » de 1972 au Carbon Disclosure Project des années 2000 ou encore le plus récent reporting de durabilité CSRD, l’agilité appliquée au monde économique a été présentée comme un moyen viable de s’adapter au contexte et devenir plus résilient face au changement climatique.

 

Mais face à des méthodes agiles (ou lean en anglais) de plus en plus nombreuses, difficile d’y voir clair pour les entreprises qui souhaitent à tout prix se projeter de manière concrète dans leur stratégie durable. « La roadmap n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air », regrette Clémence Knaebel en listant les divers freins empêchant une mobilisation généralisée des Etats, de l’industrie et des entreprises.

 

« Les freins qui empêchent les organisations d’aligner leurs ambitions à leurs actions concrètes sont de l’ordre structurel, économique, organisationnel, comportemental et enfin physique », poursuit-elle. Publicis Sapient apporte donc sa pierre à l’édifice, avec son modèle « e-footprint » disponible en open source. Il s’agit d’un modèle qui rend concret très rapidement l’impact environnemental d’un service numérique. Il permet de comprendre les ordres de grandeur, de faire porter ses efforts sur les plus gros impacts, de comparer et prioriser des variations possibles, pour une démarche d’écoconception pragmatique et efficace. .

 

SAFe, une méthode pour passer à l’action dès maintenant

Le micro est ensuite confié à Chris James, CEO de Scaled Agile, qui s’est attelé à décortiquer son modèle SAFe et comment celui-ci permet d’inclure tous les maillons de l’écosystème – clients, prestataires et partenaires – dans une transformation saine de leur business. L’humain et l’employabilité n’étant évidemment pas mis sur le banc de touche. « Ce n’est pas qu’une solution technologique mais bien une stratégie business prioritaire et adaptée aux métiers », détaille-t-il. En clair, SAFe permet d’avoir une vision globale des résultats et des mesures d’impact en adéquation avec la culture d’entreprise et l’humain.

 

Cette méthode a progressivement gagné en popularité pour apporter plus de souplesse et de flexibilité dans la gestion de projets et s’étend à des enjeux de plus en plus divers. Odile Moreau, experte certifiée pour appliquer la méthode de Scaled Agile (SPCT), est justement intervenue pour présenter en détail la version 6.0 de SAFe ; une mise à jour qui se focalise plus particulièrement sur les flux et la manière dont est opéré un business pour générer de la valeur tout en « veillant à réduire le gaspillage ». Un niveau d’agilité qui ne peut être atteint sans avoir au préalable « casser les silos, non pas seulement dans l’IT mais dans tous les métiers », explique-t-elle.

 

Pour Andrew Sales, Chief Methodologist de Scaled Agile, cette méthode est un moyen de « combler les lacunes » dans le passage entre l’ambition et la concrétisation. « La prévisibilité est la clé pour y parvenir, déroule-t-il. Adopter cette méthode est d’autant plus primordiale aujourd’hui avec l’apparition de plus en plus de consommateurs exigeants en matière d’impact carbone ». Ainsi, SAFe est présentée comme une manière viable d’agir sur toute la chaîne de valeur, du design à la consommation finale d’un produit, dans le but de réduire le gaspillage, de mieux optimiser les ressources et répondre aux nouvelles attentes en termes de produits réutilisables et recyclables.

 

« Le rôle du leadership est clé pour déverrouiller l’exécution »

Odile Moreau va même plus loin en affirmant que c’est une condition de « survie dans un marché hyper-compétitif ». C’est aussi simplement un enjeu de conformité avec les réglementations en vigueur et à venir qui vont dépasser la simple obtention d’un label responsable. Cette dernière prend l’exemple de Schneider Electric qui a complètement revu sa stratégie pour réduire l’impact carbone de son modèle ou encore Patagonia, dont les valeurs d’économie circulaire font partie du cœur du business. Dans le secteur de l’assurance, mention est également faite à la Maif et son effort de transformation depuis que la compagnie d’assurances est devenue une société à mission.

 

Les méthodes agiles éprouvées existent et il s’agit donc maintenant de passer à l’action, le plus vite possible. Pour Andrew Sales, le rythme de cette adaptation à l’urgence climatique « n’a jamais été aussi critique et au-delà de la méthode, il faut aussi un appétit général en interne en faveur du changement ». Chris James partage également ce point de vue et précise que la résilience est un « état d’esprit » à part entière. « Le rôle du leadership est clé pour déverrouiller l’exécution », défend-il en citant une récente enquête du cabinet Gartner précisant que la durabilité environnementale fait désormais partie du top 10 des priorités des chefs d’entreprises. Cette priorité devrait même devenir plus importante que la technologie d’ici 2026.

 

« Pour s’assurer d’avoir un vrai impact, il y a 3 enjeux importants, souligne Clémence Knaebel. Il faut aligner les ambitions avec l’efficacité, adopter une mesure de l’impact réelle dans le monde physique et considérer la durabilité comme une transformation complète du business model ». Ainsi, sans cette vision et ce leadership tourné vers l’avenir, nul doute que cette transition durable restera un périple insurmontable pour de nombreuses organisations. 

 

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