Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a dévoilé plusieurs pistes pour faire évoluer le service national, dans une note publiée le 5 mai.
Dans une note publiée le 5 mai, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dévoile plusieurs solutions visant à élargir les formes d’engagement civil. Ce rapport, commandé par le président de la République, explore différentes pistes pour faire évoluer le service national. Dans un entretien accordé à plusieurs titres de la presse régionale le 15 mars dernier, Emmanuel Macron annonçait « une refonte du Service national universel (SNU), pour qu’il corresponde aux besoins de la nation et aux priorités que nous avons identifiées ». Dans ce document d’une dizaine de pages, plusieurs hypothèses sont étudiées. L’objectif est d’atteindre un plus grand nombre de jeunes. En 2023, environ 135 000 d’entre eux ont participé à l’un des quatre principaux dispositifs soutenus par l’État : le SNU, destiné aux 15-17 ans (40 000 participants), le service civique pour les 16-25 ans (88 000), le service militaire volontaire pour les jeunes en difficulté d’insertion professionnelle (1 000), et le service militaire adapté pour ceux résidant en outre-mer (6 000).
Un projet de Service national universel (SNU) « vitaminé » est proposé, avec pour ambition de multiplier par cinq le nombre de jeunes participants, pour atteindre 200 000 par an, âgés de 15 à 17 ans. Ce programme, estimé à près de 600 millions d’euros par an, resterait volontaire et offrirait des missions d’intérêt général dans des domaines comme la sécurité civile, la solidarité, la culture, la santé, le sport ou encore l’environnement. Une autre piste envisage un service civil obligatoire visant une majorité d’une classe d’âge, soit environ 600 000 jeunes (75 % d’une génération), qu’il s’agisse des 15-17 ans ou des 18-25 ans. Le coût annuel serait compris entre 1,7 et 3,5 milliards d’euros.
La piste d’un retour du service militaire écartée
Souvent évoqué dans le débat public, le rétablissement du service militaire n’est pas retenu par le HCP. Clément Beaune, nouveau dirigeant de l’institution, évoque le risque d’« affaiblir notre modèle d’armée professionnelle ». En outre, le coût d’un tel retour serait élevé : jusqu’à 14,5 milliards d’euros par an (ou 7,2 milliards s’il ne concernait que les garçons) pour un service de six mois, sans compter les investissements nécessaires en infrastructures. À la place, le HCP imagine un service militaire volontaire de six mois, réalisé dans un environnement militaire. Néanmoins, ce dispositif aurait une portée plus limitée, avec un maximum estimé de 70 000 jeunes pour un coût de 1,7 milliard d’euros.
Une autre hypothèse étudiée est celle d’un « service civil universel » obligatoire pour l’ensemble des jeunes d’une classe d’âge, à définir (soit les 15-17 ans, soit les 18-25 ans). Pour les mineurs, la question du calendrier se pose : ce service aurait-il lieu pendant ou en dehors du temps scolaire ? Le caractère obligatoire soulève également des interrogations juridiques, notamment en matière de constitutionnalité, souligne le HCP. Le coût varierait entre 1,7 milliard d’euros (s’il est limité à douze jours pour les mineurs) et 3,5 milliards pour les jeunes majeurs.
Dispositifs hybrides
Afin de « concilier les objectifs et les contraintes », le HCP propose aussi des formules hybrides. L’une d’elles combinerait une phase de 12 jours de cohésion, cinq mois de mission d’intérêt général dans le cadre d’un service civil, puis trois mois de service militaire volontaire. Ce dispositif viserait 600 000 jeunes pour la partie civile, dont 60 000 poursuivraient avec le volet militaire. Son coût annuel est estimé à 4,95 milliards d’euros.
Malgré la diversité des scénarios envisagés, l’intention reste claire : renforcer la culture de la défense et la cohésion nationale, dans un contexte international marqué par l’agression de l’Ukraine par la Russie en février 2022, qui pousse plusieurs pays à revoir leur stratégie de défense. Pour encourager l’engagement des jeunes, la note recommande que ce futur service soit reconnu dans les parcours scolaires et universitaires, pris en compte pour la retraite et valorisé dans les carrières des agents de la fonction publique.
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