Ce qu’il faut retenir
Selon l’étude trimestrielle publiée par le cabinet Altares, les défaillances d’entreprises ont grimpé de 5,2 % sur un an au troisième trimestre de 2025. Au total, pas moins de 14 371 défaillances ont été enregistrées de juillet à septembre. « Un record estival », affirme le groupe spécialiste de la donnée d’entreprise. Mais si ces chiffres frôlent ceux enregistrés en pleine récession en 2009, et tirent la sonnette d’alarme, une amélioration pourrait tout de même pointer à l’horizon.
Selon les données publiées le 13 octobre par Altares, les défaillances ont atteint leur plus haut niveau depuis 14 ans, mais le rythme de progression tend à ralentir par rapport au début de l’année.
Pourquoi c’est important à suivre
Parmi les entreprises les plus touchées par ces défaillances, on retrouve les très petites entreprises (TPE) de plus de 5 salariés. Selon le rapport d’Altares, celles-ci sont « sous tension » et enregistrent une hausse de 9 % des défaillances cet été par rapport au précédent. Les PME de 10 à 19 salariés, quant à elles, voient leurs défaillances augmenter de 13 %.
L’industrie manufacturière est particulièrement touchée par le phénomène, avec une augmentation de 17 % des défaillances, tandis que le secteur des services aux entreprises n’est touché qu’à hauteur de 9 % de plus que l’été 2024. Les secteurs de la construction et du commerce enregistrent également une progression notable, respectivement de +6 % et +7 %, selon Altares.
Citations principales
« Le mois de septembre a refroidi les espoirs d’un retournement », affirme Thierry Millon, directeur des études chez Altares dans le communiqué. « L’économie française est plongée dans un épais brouillard. », insiste-t-il.
Dans son communiqué, Altares relève également que « 46 entreprises de plus de 100 salariés font défaut, menaçant à elles seules 10 000 emplois ». Un niveau qui n’avait plus été observé depuis 2014, selon le cabinet.
Le chiffre à retenir : 6 800
Selon Altares, près de la moitié des défaillances, soit 6 800, ont été comptabilisées sur le seul mois de septembre. Depuis le début de l’année, 50 700 entreprises ont défailli, soit 1 600 de plus qu’à fin septembre 2024.
Ce volume place la France au-dessus de sa moyenne pré-Covid, qui tournait autour de 52 000 défaillances par an, selon les données du ministère de l’Économie.
À surveiller
Dans un climat lugubre pour les entreprises, et particulièrement les TPE et PME, une lumière semble pointer au bout du tunnel. En effet, la part des redressements judiciaires augmente et représente aujourd’hui 30 % des procédures, quand elles s’élevaient à moins d’un quart en 2021-2022. Les redressements judiciaires ont augmenté de 10,7 % sur un an, alors que les liquidations judiciaires directes ont ralenti à +2,8 %.
Un point positif pour les entreprises puisque le redressement leur offre un sursis pour rebondir ou être cédées, une procédure moins radicale que la liquidation judiciaire. Thierry Millon y voit de l’optimisme : « Ce dernier trimestre pourrait, à défaut d’inverser la tendance, enrayer l’hémorragie et ouvrir la voie vers l’amélioration attendue pour 2026 », affirme-t-il.
Selon d’autres prévisions comme celles d’Allianz Trade, la hausse des défaillances devrait se poursuivre jusqu’à la mi-2025 avant un reflux progressif en 2026, porté par la détente des taux et la reprise de la consommation.
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