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De Renault à Kering : Luca de Meo, virage à grande vitesse

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BARCELONA, SPAIN - MAY 05: Renault Group CEO Luca de Meo speaks at the 40th Cercle d'Economia Meeting at the Palau de Congresos de Cataluña on May 5, 2025, in Madrid, Spain. This year's edition is being held today through Wednesday, May 7, under the theme 'Europe: wake-up call? How to respond at a time of geopolitical disruption'. Unlike other years, King Felipe VI will not be present at the 2025 edition, as he is traveling in the Dominican Republic. (Photo By David Zorrakino/Europa Press via Getty Images)

Après avoir redressé le constructeur français, l’Italien devrait devenir le nouveau directeur général de Kering, d’après Le Figaro. 

Ce qu’il faut retenir

Luca de Meo, l’artisan du redressement de Renault, s’apprête à changer de maison. D’après Le Figaro, le PDG de la marque au losange a annoncé sa démission pour le 15 juillet 2025 afin de devenir directeur général du géant du luxe Kering, en soutien de François-Henri Pinault, qui conserve la présidence. Cette nomination souligne la volonté de Kering de se relancer face à la dégradation de certains de ses fleurons, en particulier Gucci.

Pourquoi c’est important 

Ce changement de direction illustre d’abord le transfert stratégique d’un grand nom de l’industrie — de l’automobile de masse au monde du luxe — ce qui promet d’injecter de nouvelles méthodes de gestion, plus opérationnelles (orientation produit, restructuration industrielle, agilité stratégique), dans le groupe de François-Henri Pinault.

Chez Renault, Luca de Meo s’est imposé comme un dirigeant capable de restructurer rapidement, de redéfinir des gammes-produits et de restaurer la rentabilité en pleine crise post-Covid et pénurie de composants.

Il s’agit également d’un tournant dans la gouvernance de Kering, avec la création d’un poste de directeur général chargé d’épauler le président. Cette nouvelle étape souligne le besoin de redonner de l’allant, de s’adapter et d’innover face à des marchés de plus en plus concurrentiels. 

Pour rappel, le groupe fait face à un endettement d’environ 10 milliards d’euros, conséquence notamment du rachat du parfumeur Creed, et à un affaiblissement marqué de sa marque phare, Gucci, dont les ventes sont en recul depuis plusieurs trimestres.

À la tête de la direction du constructeur français, Luca de Meo a obtenu des résultats impressionnants. Dès 2022, Renault renouait avec les bénéfices après trois années dans le rouge. Le plan “Renaulution” a recentré le groupe sur des segments rentables, avec un virage vers l’électrification et une politique de réduction des coûts saluée par les marchés. Résultat : les actions Renault ont bondi d’environ 90 % en cinq ans. Sa démission a aussitôt été perçue négativement par les marchés, le titre ayant perdu 6-8 % de sa valeur ce matin.

Citation principale 

« Le conseil d’administration a lancé le processus de désignation d’un nouveau directeur général sur la base du plan de succession déjà défini », a écrit Renault Group dans un communiqué alors que l’annonce de la démission de Luca de Meo a provoqué des turbulences sur la valeur du groupe.

Le chiffre à retenir : +9,7 % 

Telle est la performance de l’action Kering à l’ouverture des marchés ce 16 juin, traduisant l’optimisme des investisseurs quant à l’arrivée de de Luca de Meo. Cette hausse pourrait toutefois évoluer selon les annonces à venir.

À surveiller 

Les prochaines semaines seront décisives. La nomination officielle de Luca de Meo devra encore être confirmée, tout comme le périmètre exact de ses futures responsabilités. Son plan de relance sera lui particulièrement scruté, afin de voir comment le nouveau patron compte redynamiser des griffes en perte de vitesse, notamment Gucci et Saint Laurent, deux maisons emblématiques du groupe.

De l’autre côté, la succession de Luca de Meo chez Renault s’annonce stratégique. Le choix de son remplaçant en dira long sur l’évolution future du constructeur, tandis que l’État, actionnaire de 15 % de la marque, garde un regard attentif sur ce changement de direction. Quant à la performance boursière, tant de Kering que de Renault, elle sera un élément clé afin d’évaluer le retour de la confiance des marchés dans les deux groupes.

 


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