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Crise de l’immobilier : un début d’année 2025 prometteur vite rattrapé par les incertitudes

Si le marché immobilier entamait l’année 2025 avec des perceptives optimistes, les déclarations d’Emmanuel Macron sur le contexte d’incertitudes géopolitiques ont stoppé cette belle dynamique. Les mises en vente et de réservations de logements continuent de reculer au premier trimestre 2025, selon les chiffres dévoilés par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) ce jeudi.

 

L’année 2025 avait pourtant bien commencé pour le secteur de l’immobilier avec un nouvel élan des ventes. Mais c’était sans compter sur les tensions géopolitiques et les annonces régulières et imprévisibles de Donald Trump, qui bouleversent les marchés depuis la prise de poste du président américain.

 


Des ventes en chute libre

Tous les trois mois, la FPI fait le point sur la tendance du marché de l’immobilier neuf. Et la traditionnelle conférence de presse faisait état ce jeudi d’un horizon anxiogène pour le secteur. En effet, comme depuis bientôt deux ans, le marché de l’immobilier neuf s’enfonce encore dans la crise, malgré les quelques mesures du gouvernement pour y remédier. « Les trimestres se suivent, se ressemblent et empirent », s’est inquiété Pascal Boulanger, le président de la FPI, en introduction de la conférence de presse.

Selon les chiffres de la FPI, 12 339 logements ont été mis en vente au cours du premier trimestre 2025, en baisse de 16,5% sur un an et plus de moitié moins qu’une « année normale » comme 2019, selon Pascal Boulanger. Les réservations du premier trimestre, elles, ont reculé de 10,3% par rapport à la même période en 2024 et s’élèvent à 19 621, tous types de logements confondus. 

Alors que le volume trimestriel moyen totalisait 113 300 logements autorisés (tous types confondus) entre 2015 et 2018, celui-ci s’élève seulement à 84 600 en 2025. Un résultat en berne qui rend compte de la baisse drastique de l’offre, malgré un début d’année qui s’annonçait positif. Les autorisations de construction ont légèrement augmenté entre le premier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025 (4,9 %), mais elles demeurent à un niveau très bas par rapport aux chiffres d’avant crise.

 

Un marché embourbé

Au premier trimestre 2025, les promoteurs immobiliers ont vendu 12 920 logements à des particuliers (-5,6% sur un an), 5 801 à des investisseurs institutionnels (-18,2%) et 900 dans des résidences services. Une baisse des promoteurs de 26% des opérations dont « au moins 20% pour des raisons commerciales », affirme Pascal Boulanger. Complètement engourdi, le secteur immobilier devra faire fort pour redresser la barre. Pour noircir un tableau déjà bien sombre, une baisse de 16,5 % est observée entre le premier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025 sur le nombre de mises en vente sur 3 mois. Et depuis 2023, ce sont 38 % de mises en vente en moins qui sont enregistrées. 

Le marché immobilier reste dans une impasse. Et ce, malgré les initiatives engagées par différents acteurs du secteur comme l’élargissement du PTZ, l’exonération des donations pour l’achat d’un logement neuf, la baisse des taux immobiliers mais aussi la bonne volonté des banques, toujours ouvertes au financement. Les mesures sont là, mais les résultats peinent à se montrer malgré l’engagement notamment de la ministre chargée du Logement, Valérie Létard, dans la relance de l’offre locative. Dans son communiqué, la FPI insiste également sur l’importance de poursuivre la mise en place du statut de bailleur privé, une mission conduite par le sénateur Marc-Philippe Daubresse et le député Mickaël Cosson. Cette initiative permettrait de relancer la production d’au moins 40 000 logements locatifs neufs supplémentaires par an, selon la Fédération.

Dans la grisaille, une seule bonne nouvelle émerge du rapport dévoilé par la FPI. La baisse des taux immobiliers et le prêt à taux zéro élargi à tout le territoire au 1er avril porteraient modestement leurs fruits, selon Didier Bellier-Ganière, délégué général de la FPI. En effet, les ventes de logements à des particuliers qui accèdent à la propriété progressent de 9,8%, à 10 472.

 


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