Rechercher
[counter]

Climb Up : l’ascension vertigineuse du leader français de l’escalade

Climb Up : l'ascension vertigineuse du leader français de l'escalade - francois petit
François Petit, fondateur de Climb Up (photo : Climb Up)
De champion du monde à patron d'un empire de l'escalade, François Petit a transformé sa passion en success story. En quinze ans, Climb Up est devenu leader tricolore avec 33 salles et 3 millions de visiteurs annuels. Face au Covid et à un marché en pleine effervescence, le groupe mise sur l'innovation pour résister aux turbulences. Aux avant-postes de l'explosion du secteur, son fondateur révèle à Forbes France les secrets de cette ascension exceptionnelle.

C’est en 1997 que François Petit devient champion du monde d’escalade en remportant le titre mondial de difficulté (lead). La même année, il commence à travailler dans une salle d’escalade lyonnaise tout en poursuivant ses études d’ingénieur. 25 ans plus tard, il est à la tête de Climb Up, l’un des acteurs majeurs du secteur en France, dont le chiffre d’affaires a atteint 37 millions d’euros en 2024.

 

Des débuts modestes à l’expansion accélérée

Le parcours de François Petit est celui d’une génération d’entrepreneurs qui a su saisir les opportunités au bon moment. Après des études en génie mécanique, il choisit de ne pas suivre la voie traditionnelle. « J’ai préféré travailler dans les salles d’escalade comme responsable du développement », explique-t-il. En 2011, il reprend la salle le « Mur de Lyon » et l’aventure Climb Up est lancée. L’expansion est alors exponentielle.

« L’idée, c’était de reprendre une nouvelle salle par an. Et au lieu d’une par an, ça a plutôt été deux ou trois », se souvient François Petit.


Dijon, MRoc à Lyon, Aix-en-Provence, Limoges, Mérignac… Les rachats et créations de salles s’enchaînent. Côté financement, l’histoire est jalonnée de plusieurs tours : entrée de Bpifrance et Carvest en 2017 (1M€), investissement de Calcium Capital en 2019 (14M€) et renforcement de la dette en avril 2021 (≈12M€). Aujourd’hui, le groupe compte plus de 500 collaborateurs et accueille plus de 3 millions de visiteurs par an, contre une dizaine de salariés au départ.

 

Un modèle axé sur l’inclusivité et l’innovation

Dans les années 2020, les salles d’escalade explosent en popularité, et la concurrence est de plus en plus dense. « À Paris, il y avait cinq salles avant le Covid, maintenant il y en a 30 », explique François Petit. Climb Up mise donc sur ce qui, selon son fondateur, fait sa valeur ajoutée : une approche inclusive et innovante.

« Nous, c’est vraiment l’escalade pour tous. On communique comme ça depuis le début. Nos salles sont pour tout le monde, de 3 ans à 97 ans », souligne l’ancien champion d’escalade.

Le groupe propose à la fois du bloc, très prisé des 16-35 ans, et des voies de 10 à 15 mètres de hauteur, plus accessibles et moins physiques. À travers ces propositions, le groupe vise une clientèle plus équilibrée et éclectique. « On a presque autant d’hommes que de femmes. Sur les nouveaux clients, on est à 48 % de femmes et 52 % d’hommes », précise-t-il.

Des espaces enfants, du fun climbing et des parcours aventure complètent l’offre de Climb Up. Avec des concepts novateurs comme « Climb Up Station », le groupe fondé par François Petit fait force d’innovation d’année en année. Ce programme a intégré des espaces de coworking et de restauration healthy, créant ainsi des tiers-lieux dédiés au bien-être et au sport.

 

Résilience face aux crises

Comme beaucoup d’acteurs des loisirs, Climb Up a été durement touché par la pandémie.

« Le Covid a été compliqué à gérer, avec la fermeture de nos salles pendant deux fois, trois mois et demi, puis six mois. », rappelle François Petit.

Le groupe a néanmoins résisté grâce à un prêt garanti par l’État (PGE) de 3,5 millions d’euros et à la fidélité de sa communauté. Le groupe a aussi renforcé sa dette en avril 2021, à hauteur d’environ 12 millions d’euros, pour soutenir la reprise. S’en sont suivies la guerre en Ukraine, l’instabilité politique et un contexte économique morose.

« Les Français mettent de l’argent de côté, consomment moins. Nous, on n’est pas dans les essentiels , souligne François Petit. Même si notre société est rentable, il faut que l’on améliore notre rentabilité pour rembourser toutes nos dettes », explique-t-il.

Le groupe indique avoir mis en pause son développement pendant deux à trois ans afin de se désendetter. Mais malgré les défis, François Petit voit l’avenir avec ambition. D’ici cinq ans, il envisage une expansion en Europe en « s’associant avec des salles préexistantes et en les aidant à améliorer leur rentabilité ». « Il faut s’adapter au pays, ne pas imposer sa vision française », affirme le PDG de Climb Up, qui cite en exemple l’Italie et l’Espagne, où la culture de l’escalade est différente.

« Il ne faut pas arriver avec ses gros sabots. En Espagne et en Italie, ce sont plutôt des salles de voies. », poursuit-il. Le groupe étudie également de nouveaux concepts, comme l’escalade en extérieur couplée à des expériences digitales pour attirer un public plus large.

 

Un marché en mutation

Le marché de l’escalade a connu une croissance spectaculaire entre 2010 et 2020, avec une progression annuelle de 15 à 20% du marché, et même de 30 à 35% à Paris. Aujourd’hui, la saturation risque de pointer, puisque l’on compte désormais plus de 400 salles en France contre une centaine en 2010. Néanmoins, François Petit reste optimiste. « Je pense qu’il y a encore de la marge de croissance. Le seul problème aujourd’hui, c’est l’incertitude politique et économique. ». Selon le fondateur du groupe, les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 ont eu un impact positif sur le marché des salles d’escalade, avec une hausse de 25% des inscriptions dans les salles françaises, contrairement aux Jeux de Paris, moins médiatisés et sans podium français. « Chez les jeunes, en 2021-2022, il y a eu un effet. Mais en 2024, un peu moins. », affirme François Petit.

Aujourd’hui, Climb Up n’est pas seulement une success story mais un modèle de résilience et de partage de passion. Dans un marché en pleine expansion, le groupe continue de grimper, porté par la vision de rendre l’escalade accessible à tous.

« Il faut être doué, il faut être travailleur, et il ne faut pas baisser les bras au premier obstacle. Entrepreneur, c’est un peu ça. Il faut être téméraire et savoir motiver les troupes. », conclut-il.

 

Conditions de travail chez Climb Up : enquête et réponses

Le 22 juillet 2025, Mediapart publie une enquête titrée « Climb Up, l’entreprise d’escalade qui tire sur la corde de ses salariés », pointant des conditions de travail contestées et des questions de sécurité. L’article rappelle notamment la grève des 29-30 mars 2025 à Climb Up Aubervilliers.

Dans les jours suivants, la direction diffuse un communiqué et répond dans la presse spécialisée. François Petit affirme « Ce n’est pas du tout ce qui se passe chez Climb Up » et détaille des mesures à Aubervilliers (CSE exceptionnel, ajustements d’organisation) ainsi qu’une revalorisation salariale au 1er juillet 2025 et une prime de partage de la valeur. Mediapart publie un droit de réponse le 10 août 2025.

 


À lire aussi : Surtaxe, CVAE, Dutreil… les mesures du budget 2026 qui redessinent la fiscalité des entreprises

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC