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#CES2021 | Pourquoi le salon 100% virtuel n’a pas rivalisé avec les éditions en présentiel

Le CES édition 2021, le plus grand salon tech de la planète en matière d’innovations technologiques, s’est déroulé la semaine dernière en mode 100% digital, sur le fuseau horaire de New York.

Les entreprises et les participants ont suivi depuis chez eux ou de leur lieu de travail, les conférences et présentation des entreprises et startups habituellement réunies à Las Vegas sur 4 jours.

Ce nouveau format virtuel imposé par la pandémie a-t-il tenu ses promesses ?

Quelques chiffres pour démarrer

75 000 Les premiers échos et données disponibles sur le nombre de participants sont discordants. Le chiffre de 200 000 visiteurs a circulé ; il semble cependant qu’il y a eu 75 000 inscrits référencés dans l’annuaire des participants lorsque 180 000 visiteurs s’étaient rendus à Las Vegas pour l’édition 2020.

-56% Côté exposants, les entreprises ne se sont pas précipitées puisque leur nombre a fondu à 1 960 cette année, à comparer aux 4 500 exposants de l’année dernière. Cette chute est assez similaire pour la représentation française, avec pour la FrenchTech 140 exposants, soit deux fois moins que les 300 de l’année passée.

1/3 Sur les réseaux sociaux, l’engouement autour du CES a également fortement chuté. D’après Visibrain, ont été publiés plus de 254 300 tweets, un volume conséquent pour une édition virtuelle, mais 3 fois moins important qu’en 2020 !

0 Un CES est extrêmement physique, au-delà du décalage horaire, une fatigue s’accumule au fil des jours avec beaucoup de pas, de kilomètres parcourus, parfois 15 kilomètres sur une journée à travers d’énormes hangars et salles d’exposition sur différents lieux de la ville de Vegas. Cette année c’était 0 pas, assis derrière son ordinateur.

Plus grand salon mondial de la tech, vraiment ?

Le slogan flatteur de plus grand événement tech au niveau monde interroge cette année. Cette édition 100% digitale n’a pas attiré tout le monde. Déjà l’année dernière la guerre commerciale à laquelle se livrent les États-Unis et la Chine avait conduit certaines entreprises chinoises à repenser leur stratégie commerciale ,entraînant une baisse d’environ 20 % d’exposants chinois. Les États-Unis continuant d’ajouter régulièrement des dizaines d’entreprises chinoises à leur liste noire, la présence chinoise a de nouveau chuté, ce qui est gênant pour un écosystème rivalisant ces dernières années avec la Silicon Valley.

Encore plus fâcheux, outre Apple, éternel absent, de grandes marques américaines comme Google, Amazon et Facebook avaient décidé de faire l’impasse sur cette édition.
Pourtant habitués du salon de grandes entreprises françaises telles qu’Engie, Faurecia, Legrand ou Valeo faisaient de même.

Ce sera peut-être le plus grand salon tech virtuel de l’année mais pas vraiment le plus grand salon tech de l’Histoire…

Toucher et humain absents

Vous vous rendez au CES pour voir de près les dernières nouveautés technologiques, pour les toucher, les manipuler, les tester. Ainsi, lors d’un CES en présentiel vous pouvez prendre en main un téléphone pliable pour vous faire une idée concrète du concept et de la maniabilité de l’appareil. Vous pouvez vous asseoir dans un fauteuil de gamer et jouer sur des PC gaming surpuissants. Le participant curieux pourra ressentir les sensations physiques de la manipulation des objets présentés et s’immerger dans des univers récrés sur place.

Il peut d’habitude tester les objets connectés et applications IoT des secteurs dynamiques de la santé connectée ou de la smart home. Il peut même faire un essai sur une voiture autonome.

Rien de tout cela cette année, vous n’aviez droit qu’à une page publicitaire de la marque. Impossible alors de jauger par vous-même la prouesse d’un robot.

L’expérience virtuelle est décevante, elle ne peut remplacer le test et le toucher.

 

Se rendre sur le CES en présentiel c’est aussi beaucoup de rencontres, d’échanges et de découvertes imprévues. C’est de l’humain avec énormément d’interactions sur un temps très court où on peut se laisser surprendre, comme lorsque vous avez pris rendez-vous avec une start-up qui n’a pas encore terminé son meeting précédent, et découvrir sur un des stands juste à côté de belles pépites qui vous permettront peut-être d’innover.

Privé de ses ingrédients favorables sur un salon physique – café, discussions à bâtons rompus, événements off du salon -, la sérendipité n’a pas pu œuvrer.

Une page web intégrant la description de l’activité de l’entreprise, une vidéo, un PDF et une liste de contacts pour demander un rendez-vous ne remplaceront pas l’échange direct sur le stand ; et d’ailleurs nul besoin d’un CES virtuel pour avoir accès à ces éléments…

L’humain était vraiment le grand absent de ce CES 2021 ; or, c’est un des ingrédients majeurs de l’innovation et des salons.

 

Globalement ni le salon ni les marques n’ont su revisiter leur stratégie de présence et d’exposition de leurs nouveautés. Or la seule numérisation du salon ne suffit pas, il faut revoir entièrement le concept pour recréer une expérience exposants et participants à la hauteur de celle du présentiel.

Il s’agit d’un papier sur la forme et le ressenti de l’expérience vécue en virtuel ; cela n’a pas empêché les grandes entreprises et start-up de montrer leurs dernières nouveautés telles que le téléphone enroulable de LG, le robot Handy de Samsung ou différents objets en écho à la pandémie (masques, purificateurs d’air…). Ayant un faible pour les start-up, je citerai le végétal luminescent d’Aglae qui pourrait remplacer l’éclairage urbain, la solution de modération en ligne sur les réseaux sociaux de Bodyguard, la technologie de détection des dégâts sur les voitures de ProovStation, le scanner alimentaire de Nuvi Labs, la technologie sans contact de Neonode, Passport de ST37, une plateforme d’organisation de challenges de fitness en ligne ou encore le miroir connecté Thémis de CareOs, un véritable assistant de bien-être personnel.

Il faut espérer que la situation reviendra à la normale et que l’édition 2022 se déroulera en présentiel à Las Vegas.

 

Twitter : @labordeolivier

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