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Ce milliardaire spatial, rival d’Elon Musk, vient de s’enrichir de 500 millions de dollars

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Logo AST SpaceMobile. Getty Images
Les actions d’AST SpaceMobile ont bondi de 9 % mercredi, dopées par l’annonce d’un nouveau partenariat avec Verizon, l’un d’une série d’accords qui ont permis à son fondateur et PDG, Abel Avellan, de doubler sa fortune en à peine un mois.

L’entreprise texane de téléphonie mobile par satellite a dévoilé un accord visant à offrir, à partir de 2026, des services de téléphonie directement depuis l’espace afin d’éliminer les zones blanches du réseau Verizon. Ce partenariat prolonge un contrat de 100 millions de dollars signé en mai 2024 et a propulsé le titre AST SpaceMobile de 9 % en une journée, gonflant la fortune d’Avellan d’environ 500 millions de dollars.

Cette envolée s’ajoute à une période de 30 jours particulièrement faste pour l’entrepreneur vénézuélien. Fondateur d’AST en 2016 après la vente de sa première société, Emerging Markets Communications, pour 550 millions de dollars, Avellan détient aujourd’hui 78 millions d’actions, soit près de 24 % du capital. Résultat : sa fortune est passée de 2,9 milliards à 6,2 milliards de dollars depuis début septembre, selon les estimations de Forbes — un bond de 101 % du cours de l’action qui a plus que triplé sa richesse en six mois.

L’entreprise texane a déjà signé plus de 30 accords avec certains des plus grands opérateurs mobiles mondiaux, dont Verizon, AT&T et Vi, le principal fournisseur indien de télécommunications. Elle a également décroché plusieurs contrats gouvernementaux, notamment avec l’armée de l’air américaine. Les analystes s’attendent désormais à ce que Rakuten soit le prochain à rejoindre la liste, après que l’opérateur mobile japonais en pleine expansion a glissé une diapositive intitulée « AST SpaceMobile Progress » dans sa présentation aux investisseurs en 2024.

Malgré d’importants investissements en infrastructures, AST SpaceMobile continue de financer sa croissance par l’émission de titres de créance. En juillet, la société a levé 575 millions de dollars via des obligations convertibles, portant ses liquidités à plus de 1,5 milliard de dollars. « Ce financement renforce considérablement nos ressources et nous permet de poursuivre le déploiement du premier et unique réseau cellulaire à large bande spatial au monde », déclarait alors Abel Avellan, PDG et fondateur de l’entreprise.


Pour les investisseurs, cette levée de fonds marque une étape clé vers la concrétisation d’un projet ambitieux : bâtir un réseau spatial accessible directement depuis les smartphones grand public et conçu pour des usages commerciaux comme gouvernementaux.

Depuis la clôture de la levée de fonds de juillet, les actions d’AST SpaceMobile ont bondi de 53 %. Cette progression reflète l’enthousiasme des investisseurs pour le marché naissant (mais en forte croissance) de la connectivité satellite pour téléphones mobiles, qui permet de rester connecté même hors de portée d’une antenne-relais.

Le leader le plus visible reste SpaceX, la société d’Elon Musk, dont les satellites Starlink offrent actuellement une connectivité limitée à certaines applications pour les clients de T-Mobile aux États-Unis. L’activité de SpaceX a pris de l’ampleur le mois dernier avec l’achat d’une licence auprès d’EchoStar pour 17 milliards de dollars, permettant d’exploiter un spectre satellite crucial pour transmettre ses signaux. Malgré cela, SpaceX reste derrière AST en termes de contrats conclus.

« AST bénéficie d’une plus grande présence auprès des opérateurs mobiles grâce aux partenariats signés », note Tim Hatt, directeur de la recherche chez GSMA Intelligence, interrogé par Forbes. « Cependant, Starlink devance AST en nombre de services effectivement déployés. »

AST se distingue également par ses avancées technologiques. Ses satellites sont équipés de grandes antennes qui se déploient dans l’espace et sont environ 50 fois plus grandes que celles de Starlink, ce qui permet à l’entreprise d’étendre son réseau à moindre coût tout en offrant une connectivité haut débit complète, et non simplement l’envoi de messages. La prochaine génération de satellites Starlink promet des capacités accrues, mais leur mise en orbite dépend de la fusée Starship de SpaceX, dont le programme a été retardé suite à une série d’essais infructueux plus tôt cette année.

AST SpaceMobile exploite actuellement cinq satellites pour ses clients et prévoit le lancement de deux autres dans les deux prochains mois. L’entreprise anticipe au moins cinq lancements supplémentaires au premier trimestre de l’année prochaine, ce qui lui permettra de démarrer ses services au Canada, au Royaume-Uni et au Japon. Lors de l’annonce de ses résultats du deuxième trimestre, la société a indiqué viser un chiffre d’affaires compris entre 50 et 75 millions de dollars pour le second semestre 2025. Abel Avellan, PDG et fondateur, prévoit de mettre en orbite 45 à 60 satellites d’ici fin 2026, assurant ainsi une couverture mondiale.

Ingénieur diplômé de l’université Simón Bolívar, Avellan a débuté sa carrière chez le géant suédois des télécommunications Ericsson. En 2000, il a fondé sa première entreprise, Emerging Markets Communications, « avec 50 000 dollars et une femme enceinte », pour fournir des services de communication par satellite en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi qu’aux navires de croisière et cargos. L’année suivante, il a créé AST, qu’il a ensuite vendue à la société de satellites Global Eagle.

Après le lancement de son premier satellite de démonstration en 2019, AST a levé 110 millions de dollars auprès de Vodafone, Rakuten, AT&T et de sociétés de capital-risque, dont Shift Ventures à Londres. En 2020, Avellan a introduit AST en bourse via une fusion SPAC, valorisant l’entreprise à 1,8 milliard de dollars. À la suite de l’annonce de mercredi, le titre a clôturé à 81,20 dollars, portant la capitalisation boursière de la société à 29 milliards de dollars.

 

Un article de Thomas Gallagher et Alex Knapp pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie


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