Le célèbre constructeur automobile britannique Aston Martin s’adapte aux droits de douane imposés par le président américain Donald Trump sur les voitures en réduisant ses livraisons vers le marché américain.
Le PDG du constructeur automobile de luxe, Adrian Hallmark, a déclaré : « Nous suivons de près l’évolution de la situation tarifaire aux États-Unis et limitons actuellement nos importations vers ce pays tout en tirant parti des stocks détenus par nos concessionnaires américains. Nous restons vigilants et continuerons à suivre l’évolution de la situation afin de réagir aux changements qui pourraient survenir dans notre environnement opérationnel. »
Les États-Unis ont toujours été le plus grand marché d’Aston Martin, représentant 34 % de ses ventes au premier trimestre 2025. L’Europe occupait la deuxième place au cours de la même période, avec près de 28 % de son chiffre d’affaires.
Aston Martin est particulièrement exposé aux droits de douane américains, car le constructeur automobile ne produit aucun de ses modèles aux États-Unis. Fin mars, Donald Trump a introduit des droits de douane de 25 % sur les véhicules et les pièces automobiles importés.
Son objectif est de convaincre les constructeurs automobiles et les équipementiers de rapatrier leurs chaînes de production aux États-Unis. Les importations excessives constituent une menace pour la base industrielle et les chaînes d’approvisionnement du pays, a déclaré Donald Trump dans le décret annonçant cette mesure.
Cependant, le président américain a assoupli les droits de douane en réduisant certaines taxes sur les voitures et les pièces détachées étrangères afin d’accorder un répit aux constructeurs automobiles américains. Donald Trump a signé un décret qui empêche les droits de douane sur les voitures fabriquées à l’étranger de s’ajouter à d’autres taxes, telles que celles sur l’acier et l’aluminium. Il a également décidé d’accorder aux constructeurs automobiles deux ans pour augmenter la part des pièces détachées nationales dans les véhicules assemblés aux États-Unis.
Une coalition de groupes industriels américains du secteur automobile avait auparavant exhorté Donald Trump à reconsidérer ces droits de douane. « Les droits de douane sur les pièces automobiles perturberont la chaîne d’approvisionnement mondiale du secteur automobile et déclencheront un effet domino qui entraînera une hausse des prix des voitures pour les consommateurs, une baisse des ventes chez les concessionnaires et rendra l’entretien et la réparation des véhicules plus coûteux et moins prévisibles », a déclaré le groupe.
Mercredi 30 avril, l’action Aston Martin a chuté de 3,65 % à la Bourse de Londres. Elle a perdu 35 % depuis le début de l’année.
Mercredi, le constructeur automobile britannique a déclaré avoir généré un chiffre d’affaires de 233,9 millions de livres sterling (347,2 millions d’euros) au premier trimestre, soit une baisse de 13 % par rapport à la même période l’année précédente. Il a également annoncé que sa perte trimestrielle avant impôts s’était réduite à 79,6 millions de livres sterling (93,3 millions d’euros), contre 138,8 millions de livres sterling (162,8 millions d’euros) en 2024.
Aston Martin prévoit une performance « nettement meilleure » au second semestre 2025, grâce aux livraisons de son modèle Valhalla et à la contribution des nouveaux dérivés de ses modèles phares.
« Nous sommes actuellement dans la phase finale des essais de la Valhalla, notre supercar révolutionnaire, premier véhicule électrique hybride rechargeable à moteur central, dont les livraisons devraient commencer au second semestre », a déclaré Adrian Hallmark mercredi.
Fin mars, Aston Martin a annoncé que le consortium Yew Tree de Lawrence Stroll allait investir 52,5 millions de livres sterling (61,6 millions d’euros) supplémentaires pour porter sa participation dans la société à environ 33 %. Le constructeur automobile a également annoncé son intention de vendre sa participation minoritaire dans l’écurie de Formule 1 Aston Martin Aramco.
Le milliardaire canadien a déclaré : « Cinq ans après le début de la transformation d’Aston Martin, je reste très confiant quant aux perspectives à moyen terme de la société, qui s’est repositionnée comme l’une des marques automobiles ultra-luxueuses et hautes performances les plus convoitées. »
Lawrence Stroll est devenu président exécutif d’Aston Martin après avoir mené un investissement de 235,6 millions de dollars dans la société au début de l’année 2020. Forbes estime sa fortune actuelle à 3,8 milliards de dollars. Son fils, Lance Stroll, pilote pour l’écurie Aston Martin.
Une contribution de Robert Olsen pour Forbes US, traduite par Flora Lucas
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