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Après la victoire de Google dans son procès concernant la vente forcée de Chrome, la valorisation de l’entreprise peut-elle atteindre les 1 000 milliards de dollars ?

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Google. | Source : Getty Images

Mardi 2 septembre, les actionnaires de Google avaient de quoi se réjouir après la clôture de la bourse, le titre ayant bondi de 6 % à la suite de ce qui ne peut être qualifié que de victoire juridique majeure. Un juge fédéral a décidé que Google ne serait pas contraint de vendre son navigateur Chrome dans le cadre de son procès pour pratiques anticoncurrentielles : une décision qui lève l’un des plus gros nuages qui pesaient sur le géant technologique.

 

Pourquoi cette décision est importante

Perdre Chrome aurait été catastrophique pour Google. Il ne s’agit pas simplement d’un produit parmi d’autres dans le portefeuille. Le navigateur Chrome est absolument essentiel au modèle économique de Google, servant de passerelle qui canalise des milliards d’utilisateurs vers le moteur de recherche de Google et, en fin de compte, vers sa mine d’or publicitaire. La valeur du navigateur pour Google est estimée à plusieurs milliers de milliards de dollars. Les investisseurs ont été soulagés d’apprendre que cet actif était sauvé.

Cela dit, la décision n’était pas entièrement favorable à Google. Le juge Amit Mehta a mis en place certaines mesures de protection, empêchant notamment Google de conclure des contrats de recherche exclusifs comme celui, très lucratif, que l’entreprise a conclu avec Apple. Cependant, l’entreprise peut toujours conclure des accords qui font de Chrome le navigateur par défaut, une distinction importante qui préserve une grande partie de la valeur stratégique de Chrome.

 

La partie n’est pas encore gagnée

Avant de s’emballer, il convient de rappeler que Google doit encore faire face à un autre obstacle juridique important. Un autre tribunal américain a estimé l’année dernière que l’entreprise avait illégalement monopolisé les marchés de la recherche et de la publicité en ligne. Le verdict final est attendu pour le 10 septembre. Il reste moins d’une semaine, et cela pourrait encore poser des risques importants.

Le risque réglementaire n’est qu’une petite partie du cadre d’évaluation des risques appliqué lors de la constitution du portefeuille Trefis High Quality (HQ), qui, avec une collection de 30 actions, a enregistré des performances nettement supérieures à celles du S&P 500 au cours des quatre dernières années. Pourquoi ? Dans l’ensemble, les actions du portefeuille HQ ont généré de meilleurs rendements avec moins de risques que l’indice de référence, avec moins de fluctuations, comme le montrent les indicateurs de performance du portefeuille HQ.

 

Quand l’histoire devient intéressante

C’est là que les choses deviennent particulièrement intéressantes du point de vue de l’investissement. L’action Google se négocie avec une décote importante par rapport à ses concurrents du secteur des technologies de pointe, en grande partie à cause de ces obstacles réglementaires. Alors que l’action Amazon se négocie à 35 fois ses bénéfices, Microsoft à 37 fois et Meta à 28 fois, l’action Google se négociait que 22 fois ses bénéfices à la clôture des marchés le 1er septembre.

Cet écart de valorisation n’a jamais vraiment eu de sens si l’on considère les fondamentaux de Google. La société a récemment tourné à plein régime, avec une croissance solide de son chiffre d’affaires, une amélioration de ses marges bénéficiaires et une position dominante dans les domaines de la recherche et du cloud. Les contraintes réglementaires étaient essentiellement la seule chose qui maintenait ce multiple à un niveau bas.

Voici le point crucial : si le multiple de valorisation de Google passait à 35 fois, comme celui d’Amazon et de Microsoft, cela se traduirait par un cours de l’action supérieur à 320 dollars, soit une hausse d’environ 50 % par rapport aux niveaux actuels. On parle ici d’une augmentation potentielle de plus de 1 000 milliards de dollars de la capitalisation boursière de la société. Il ne s’agit pas seulement d’un coup de pouce pour les actionnaires, mais d’une réévaluation fondamentale de l’une des entreprises les plus rentables au monde.

Bien sûr, ce type de réévaluation devra probablement attendre la décision du 10 septembre pour apporter plus de clarté sur le plan réglementaire. En outre, il existe encore des risques importants qui pourraient peser sur la performance boursière de Google, que nous avons examinés en détail dans notre analyse séparée sur la valorisation, les moteurs de croissance et les principaux risques de Google.

 

Conclusion

La décision rendue le 2 septembre semble marquer un tournant pour l’action Google. La société affiche de solides performances opérationnelles, mais son action se négocie à un prix réduit en raison de l’incertitude réglementaire. Une menace majeure ayant désormais été écartée, les investisseurs commencent à intégrer dans leurs cours la possibilité que le multiple de valorisation de Google puisse enfin rattraper celui de ses concurrents.

Bien que Google ne soit pas encore complètement tiré d’affaire (le verdict du 10 septembre est toujours en suspens), cette évolution suggère que le pire est peut-être passé pour la société. Pour une action qui affiche de bons résultats opérationnels, mais qui est confrontée à des contraintes réglementaires, c’est exactement le type de catalyseur qui pourrait libérer une valeur significative.

 

Une contribution de Trefis Team pour Forbes US, traduite par Flora Lucas


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