Rechercher

Alors que la dette publique s’envole, le gouvernement annonce un gel de 5 milliards

Après avoir gelé 9 milliards d'euros de crédit en mars, Bercy a annoncé le gel de 5 milliards d'euros supplémentaires dans le champ des dépenses de l'Etat, de la sécurité sociale et des collectivités territoriales.
Après avoir gelé 9 milliards d'euros de crédit en mars, Bercy a annoncé le gel de 5 milliards d'euros supplémentaires dans le champ des dépenses de l'Etat, de la sécurité sociale et des collectivités territoriales.

Le gouvernement entend ainsi respecter ses engagements de réduction du déficit public à 5,4% du PIB en 2025. 

Ce qu’il faut retenir 

Le gouvernement récidive. Après avoir gelé 9 milliards d’euros de crédit en mars, Bercy a annoncé le gel de 5 milliards d’euros supplémentaires dans le champ des dépenses de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales. Cette annonce intervient quelques jours après que la dette publique a affiché une hausse de plus de 40 milliards au premier trimestre 2025 selon l’Insee, pour atteindre  3 345 milliards d’euros. Soit 114% du PIB. La France affiche désormais la troisième dette publique de la zone euro derrière la Grèce (161,9%) et l’Italie (137,7%).

Pourquoi c’est important à suivre 

Dans un souci de crédibilité, le gouvernement s’est fixé comme objectif d’atteindre un déficit de 5,4% en 2025 pour un retour sous les 3%, conforme à la réglementation européenne, d’ici 2029. Malgré une dégradation de l’environnement économique avec des perspectives de croissance qui s’éloigne toujours plus (0,7% de croissance selon le gouvernement) en raison d’un contexte international instable, le gouvernement entend tenir ces engagements budgétaires. Raison pour laquelle il a acté un nouveau serrage de vis dans le cadre du comité d’alerte – composée de parlementaires, partenaires sociaux, Sécurité sociale, représentants des élus locaux ou encore institutions – le 26 juin dernier.

La charge de la dette devient un poids croissant. Elle pourrait atteindre ou dépasser 70 milliards d’euros en 2025, soit davantage que le budget de l’Éducation nationale. Cette dynamique est accentuée par la fin du soutien actif de la Banque centrale européenne sur les marchés obligataires et le maintien de taux élevés.

Citations principales

En cas d’incapacité à réduire la voilure, « les investisseurs vont finir par perdre patience, il y aura une augmentation des taux d’intérêt, cela augmentera encore la facture de l’intérêt de la dette, ce qui rendra encore plus difficile l’assainissement », estime l’économiste Eric For sur Europe 1.

Des économistes comme ceux de l’OFCE ou du Conseil d’analyse économique plaident pour une remise à plat des priorités budgétaires, avec une meilleure évaluation de l’efficacité de la dépense publique et une réforme plus équitable de la fiscalité.

Le chiffre à retenir : 15 milliards 

En 2024, l’administration Attal puis Barnier avait été contraint de geler 15 milliards d’euros. Cet effort n’avait pourtant pas été nécessaire et le déficit public avait dérapé à 5,8% du PIB contre 4,9% initialement prévu. Les recettes fiscales n’avaient finalement pas été conformes aux attentes. 

L’écart entre prévisions et réalité s’explique en partie par une croissance plus faible qu’attendu, mais aussi par la fragilité du rendement fiscal, notamment sur l’impôt sur les sociétés et la TVA, très sensibles à la conjoncture.

À surveiller 

Ce coup de rabot devrait s’accompagner de trois milliards d’euros d’effort supplémentaire dès cet été. « Ces crédits ne seront pas engagés cette année. Une mise en réserve complémentaire sera notifiée dans les prochaines semaines », a précisé Bercy dans un communiqué. 

Ce type de mesure pourrait engendrer des tensions avec les collectivités locales, qui dénoncent un recul de l’État sur ses engagements, notamment en matière de transition écologique ou d’aménagement du territoire.


Lire aussi : La dette française atteint des sommets au premier trimestre 2025

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC