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Accord UE–États-Unis : des milliards d’achats énergétiques promis, mais un accord sous haute ambiguïté

Accord UE–États-Unis : des milliards d’achats énergétiques promis, mais un accord sous haute ambiguïté
Accord UE–États-Unis : des milliards d’achats énergétiques promis, mais un accord sous haute ambiguïté

Suite à l’accord conclu entre Donald Trump et Ursula von der Leyen dimanche 27 juillet, l’Union européenne s’engage à procéder à des achats stratégiques d’énergie américaine pour un montant annoncé de 650 milliards d’euros d’ici 2028. Mais cette promesse suscite des polémiques car l’UE et les États-Unis défendent des versions très divergentes de ce qui a été réellement convenu.

 

Ce qu’il faut retenir

À partir du vendredi 1er août, les importations de produits européens seront taxées à 15 %, selon les termes de l’accord entre Washington et Bruxelles. Mais cette négociation ne se limite pas aux simples barrières douanières : la Commission européenne s’est engagée à ce que les États membres de l’UE augmentent considérablement leur approvisionnement énergétique depuis les États-Unis à horizon 2028.

Ce volet énergétique représente le cœur des ambiguïtés soulevées par l’accord. Si Washington parle d’un engagement ferme de 750 milliards de dollars (environ 650 milliards d’euros) de dépenses européennes, Bruxelles insiste sur le fait qu’il s’agit d’objectifs indicatifs portés par des acteurs privés, et non d’un accord juridiquement contraignant.

 

Pourquoi c’est important à suivre

La promesse de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à Donald Trump, amène le total des achats européens à 750 milliards de dollars, soit 650 milliards d’euros, sur trois ans, pour s’approvisionner en pétrole, en gaz naturel liquéfié (GNL) ou en combustible nucléaire américains. Ces achats représenteraient en moyenne 250 milliards de dollars par an, un montant qui représente le cumul d’investissements déjà prévus par les entreprises européennes, selon le média Contexte.

La Maison Blanche, elle, affirme que l’UE « investira 600 milliards de dollars dans l’économie américaine » — une lecture que la Commission européenne juge « exagérée » et non représentative de ses prérogatives institutionnelles.

 

Citations principales

Hier, la Commission européenne a déclaré que ce montant de 750 milliards de dollars « contribuera à remplacer le gaz et le pétrole russes » encore en circulation au sein de l’Europe. La Maison Blanche s’est félicitée de cet accord, estimant qu’il « renforcera la domination énergétique des États-Unis ».

Mais un haut responsable européen a tenu à tempérer : « Ce n’est pas quelque chose que l’UE, en tant qu’autorité publique, peut garantir — cela dépend des intentions d’achat des entreprises privées », a-t-il expliqué à Euronews.

 

Le chiffre à retenir : 376 milliards d’euros

En 2024, le bloc des 27 a dépensé près de 376 milliards d’euros en importations d’énergie, selon Eurostat. La promesse de l’Europe semble donc difficilement réaliste : les États membres devraient presque tripler le montant de leurs achats effectués aux États-Unis pour tenir cet objectif.

 

À surveiller

Si les États-Unis sont le premier exportateur de GNL vers l’Europe (45 % en 2024), et aussi un fournisseur important de pétrole (16 %), la consommation de gaz diminue drastiquement au niveau européen. Pourtant, Bruxelles mise plusieurs centaines de milliards d’euros sur l’importation d’énergies fossiles comme le gaz et le pétrole. « Un tournant radical », en contradiction avec le Pacte vert pour l’Europe de 2019, selon Esther Bollendorff, porte-parole du Climate Action Network Europe, citée par Le Monde.

Par ailleurs, plusieurs voix s’élèvent en Europe contre l’opacité de l’accord. François Bayrou a dénoncé un « jour sombre pour la souveraineté énergétique de l’Union ». L’ambiguïté du texte, sans valeur contraignante selon Bruxelles, mais présenté comme un triomphe stratégique par Washington, laisse planer des incertitudes sur sa portée réelle.

 


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