À SUIVRE | Olyzon réinvente la publicité sur télévision connectée grâce à l’IA agentique

Fondée en 2024 par Jules Minvielle, Olyzon propose une solution publicitaire taillée pour la télévision connectée (CTV). En se basant sur une technologie d’Intelligence artificielle (IA) agentique dont ils sont propriétaires, la start-up permet à chaque foyer d’accéder à une publicité contextualisée en temps réel, tout en renforçant le contrôle sur les données personnelles. 

La start-up est née d’un paradoxe dans le monde de la CTV avec un inventaire publicitaire en forte croissance, mais des performances décevantes. Alors que 60% des foyers français consomment du contenu via des plateformes connectées, les méthodes classiques de ciblage, souvent héritées du web, s’avèrent inefficaces, voire inadaptées. Trop intrusives, mal contextualisées, souvent mal perçues, les publicités sur CTV souffrent d’un rejet croissant. À cela s’ajoute un autre constat, les annonceurs ont peu de contrôle sur les chaînes de diffusion et manquent de transparence sur la donnée.

« Olyzon est née d’un constat simple : la télé connectée mérite mieux que des outils hérités du web. Nous avons conçu une plateforme AI-native, pensée pour la télévision d’aujourd’hui — interactive, immersive, fragmentée. Notre mission : remettre les marques aux commandes de leurs campagnes TV, avec un niveau de transparence, de pertinence et d’impact inédit. », confie Jules Minvielle.

Sa plateforme s’appuie sur une “taskforce hybride” composée de 20 collaborateurs et de 20 agents IA, capables d’automatiser le ciblage, la planification média, le pilotage en temps réel et la personnalisation des créations publicitaires.

Concrètement, la solution prend la forme d’une technologie intégrée aux téléviseurs connectés ou aux boxes, capable d’analyser localement le contenu regardé en temps réel, et d’y associer des publicités personnalisées. L’IA agentique permet de récolter les habitudes de visionnage, l’heure, le format, ou encore la chaîne, pour générer un message cohérent et respectueux de la vie privée. Aucun transfert de données personnelles vers l’extérieur n’est requis, tout se passe sur l’appareil. Résultat : plus de pertinence pour le téléspectateur, et plus d’efficacité pour l’annonceur.

Moins d’un an après son lancement, Olyzon affiche une adoption accélérée par les grandes marques. LVMH, Mastercard, Red Bull, Nissan, IKEA, Audi, Levi’s, ou encore BNP Paribas ont déjà mené plus de 50 campagnes via la plateforme. Celles-ci sont diffusées sur un inventaire CTV premium incluant LG Ads, Amagi, Vizio, Plex, Titan OS, Fubo, M6, BFM RMC Ads, VIDAA ou encore TCL. Cette performance commerciale confirme l’attractivité de la technologie auprès d’annonceurs internationaux à la recherche d’alternatives plus performantes et mesurables sur la CTV.

Un tour de financement à forte dimension transatlantique

Un an après une première levée de pré-amorçage de 3 millions de dollars, la start-up française Olyzon boucle un nouveau tour de table de 5 millions de dollars pour structurer son déploiement aux États-Unis et renforcer sa technologie publicitaire.

Ce tour de financement est mené par Cassius Capital, fond américain créé en 2017 par Emmanuel Seugé, avec à son actif des investissements dans Sorare, Brut ou la Kings League. Ventech et Eurazeo, déjà présents au capital, réaffirment leur confiance. Le tour accueille également FrenchFounders ainsi que plusieurs business angels de renom dans l’adtech : Greg Coleman (ex-président de Criteo), Tom O’Regan (ex-CEO de Madison Logic), Christophe Parcot (ex-dirigeant d’Ogury, Teads, Yahoo), et Cédric Mao (coach de scale-ups comme Back Market). Tous apportent une valeur stratégique ciblée pour accompagner la conquête du marché américain.

Cap sur les États-Unis

L’un des axes majeurs de cette levée est l’installation opérationnelle d’Olyzon à New York, où Jules Minvielle pilote désormais le développement américain sur le terrain. Pour structurer cette expansion, la start-up recrute Zach Sorscher au poste de SVP of Sales US. Avec dix ans d’expérience dans l’adtech (Mediacom, MIQ, Exte), il est chargé de bâtir l’équipe commerciale locale et d’accélérer l’adoption par les annonceurs américains. Aux États-Unis, la télévision connectée est en pleine transformation. En 2025, elle comptera plus de 238 millions d’utilisateurs et pèsera plus de 30 milliards de dollars (source : eMarketer), avec une croissance à deux chiffres.

Cette enveloppe vise aussi à renforcer la R&D, structurer les équipes commerciales, et accélérer l’intégration de la technologie sur le marché européen. La start-up prévoit de doubler ses effectifs d’ici fin 2025 et d’ouvrir des bureaux à Londres et Berlin.

Plus concrètement, Olyzon souhaite désormais étendre sa technologie à d’autres interfaces, comme les plateformes de streaming ou les consoles de jeux. En parallèle, des efforts seront concentrés sur l’enrichissement de la plateforme technologique, notamment pour intégrer des formats interactifs et développer des outils analytiques à destination des annonceurs.

« Cette levée marque un tournant stratégique. La bascule est en cours : l’IA permet enfin de révéler le plein potentiel de la télévision connectée. Notre ambition est de faire de la CTV le canal publicitaire le plus puissant pour les grandes marques. Nous voulons accélérer cette transition et imposer un nouveau standard en matière d’efficacité, de créativité et de transparence. », assure Jules Minvielle