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À SUIVRE | Kyron.bio veut révolutionner le traitement des cancers et maladies auto-immunes

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Dr. Emilia McLaughlin, CEO & Fondatrice de kyron.bio

La biotech française Kyron.bio, lève 5,5 millions d’euros pour déployer une technologie de glyco-ingénierie qui permet de contrôler précisément l’ajout de molécules de sucres spécifiques, appelées glycanes, à la surface de molécules thérapeutiques. Sa promesse : rendre les traitements plus sûrs, plus efficaces et accessibles à davantage de patients.

Face à la complexité croissante des traitements médicaux et à la multiplication des thérapies de longue durée, un problème persistant freine encore l’efficacité de nombreux médicaments : la réponse immunitaire indésirable. Le système immunitaire, dans de nombreux cas, perçoit les traitements (en particulier ceux à base d’anticorps) comme des intrus à éliminer. Résultat : le médicament perd tout effet, voire déclenche des effets secondaires.

Cette problématique est d’autant plus inconvénient que les traitements deviennent de plus en plus facilement détectables par les défenses naturelles. Le phénomène empêche ainsi nombre de thérapies innovantes d’atteindre la première phase clinique, au cours de laquelle leur sécurité doit être validée.

Une réponse technologique de précision

Pour Kyron.bio, la solution consiste à maîtriser la composition en glycanes (ces sucres à la surface des molécules thérapeutiques) afin de neutraliser la réponse immunitaire indésirable. À la tête de cette ambition, Emilia McLaughlin, scientifique passée par l’Institut Pasteur, qui développe une technologie brevetée capable de contrôler ces structures sucrées avec une précision inédite. Son objectif est clair : collaborer avec les laboratoires pharmaceutiques pour concevoir une nouvelle génération de traitements, à la fois mieux tolérés par l’organisme et plus performants dans la durée.


« Nous commençons en appliquant notre technologie à un problème bien connu : le rejet de certains traitements par anticorps par le système immunitaire, les rendant moins efficaces. Cela concerne près de deux traitements sur trois en oncologie, pour lesquels notre technologie pourrait réellement changer la donne. », explique le Docteur Emilia McLaughlin.

La solution développée par Kyron.bio cible spécifiquement les anticorps thérapeutiques, un pilier des traitements contre le cancer ou les maladies auto-immunes. Grâce à une plateforme de bioproduction, la start-up parvient à stabiliser le processus de N-glycosylation, un mécanisme biologique qui régule l’ajout de glycanes sur les molécules.

Kyron.bio a mis au point deux innovations clés : des lignées cellulaires modifiées (notamment des cellules CHO) capables de reproduire fidèlement les glycosylations souhaitées, et des outils de glyco-ingénierie propriétaires qui modifient directement les anticorps pour améliorer leur efficacité tout en protégeant leur propriété intellectuelle.

Une technologie de rupture pour des traitements sur le long cours

Kyron.bio atteint une homogénéité des glycanes supérieure à 97 %, un seuil encore non franchi par les méthodes traditionnelles. Les patients souffrant de maladies auto-immunes pourraient alors recevoir un traitement de longue durée sans développer de résistance, tandis qu’en oncologie, les chances de succès lors des essais cliniques initiaux augmenteraient considérablement.

5.5 millions d’euros pour accélérer l’industrialisation

Pour accélérer le développement de sa plateforme propriétaire, renforcer ses équipes et financer ses études précliniques, Kyron.bio vient de lever 5,5 millions d’euros. Un tour de table bouclé auprès du fonds HCVC, avec la participation de Verve Ventures, Entrepreneur First, Saras Capital et plusieurs business angels. 

« Ce financement nous permet de faire un grand pas en avant pour rendre notre innovation accessible aux patients. En appliquant pour la première fois une technologie de précision sur les sucres qui entourent les protéines des médicaments, nous espérons créer de nouveaux traitements pour les personnes qui n’ont plus d’options efficaces. C’est une étape importante pour concrétiser notre mission : apporter des solutions nouvelles là où les traitements actuels ne suffisent plus. », assure le Docteur Emilia McLaughlin.

Cette levée est aussi accompagnée de 2,5 millions d’euros de subventions dans le cadre de l’EIC Transition, une initiative soutenue par le Conseil européen de l’innovation visant à faire émerger les technologies de rupture à l’échelle européenne.

 


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