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A Davos, Macron pousse pour une Europe plus souveraine – et fait l’éloge de ses réformes

PARIS, FRANCE – NOVEMBER 24: French President Emmanuel Macron waves to media prior to a working breakfast with South Korean President Yoon Suk Yeol at Elysee Palace on November 24, 2023 in Paris, France. South Korean President Yoon Suk Yeol met with his French counterpart today for a working breakfast (Photo by Christian Liewig – Corbis/Getty Images)

Economie | Présent au Forum économique mondial pour la première fois depuis 2018, le chef de l’Etat a proposé des leviers de financement pour que l’Europe retrouve son indépendance : dette commune et meilleur fléchage de l’épargne. 

Il était de retour, six ans après son dernier passage en Suisse. Au lendemain d’une longue conférence de presse XXL à l’Elysée, retransmise en prime time, Emmanuel Macron a pris la parole pendant presque une heure devant 1 500 personnes au Forum Economique de Davos, mercredi 17 janvier. Le président de la République a loué son bilan économique devant les grands patrons du monde entier avant de rappeler la nécessité d’une Europe plus souveraine. 

« C’est un leader qui incarne l’esprit de réforme ». Tel a été la façon dont Klaus Schwab, le fondateur du forum a introduit le chef de l’Etat français. Une aubaine pour ce dernier, qui en a profité pour répéter aux investisseurs étrangers que tout était mis en œuvre pour qu’ils soient les bienvenus dans l’Hexagone. Emmanuel Macron a ainsi égrené toutes les mesures prises depuis son arrivée à l’Élysée : de la baisse des impôts de 60 milliards d’euros à la libéralisation du marché du travail sans oublier la décarbonation de l’économie. Et de rappeler « l’acte II » des réformes économiques et sociales présentées la veille à la télévision. 

« La France a créé 2 millions d’emplois en six ans, on commence à se réindustrialiser et nous sommes le pays le plus attractif d’Europe pour la quatrième année consécutive », s’est-il enorgueilli auprès de son auditoire avant de se projeter sur les échéances à venir. « Nous sommes à un tournant, avec une année décisive », a-t-il averti alors que de nombreuses incertitudes continuent de peser sur le contexte géopolitique et économique mondial. 

Serpent de mer européen 

Pour faire face à des défis toujours plus nombreux et, alors que l’élection de Donald Trump est une possibilité crédible aux Etats-Unis, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’une Europe plus souveraine. Le chef de l’Etat a ainsi pointé deux leviers de mobilisation de fonds privés et publics. D’abord, il a évoqué un meilleur fléchage de l’épargne en évoquant un vieux serpent de mer européen : « l’union des marchés de capitaux ». Alors que les acteurs privés se financent à seulement 17% via le marché dans la zone euro (59% aux Etats-Unis), Emmanuel Macron n’est pas le seul à vouloir ressusciter le projet. 

Fin décembre, plusieurs dirigeants de l’Union européenne, dont Ursula Von Der Leyen (Commission européenne) et Christine Lagarde (BCE), ont poussé une tribune en ce sens dans les Echos. Bruno Le Maire, avait emboîté le pas en appelant à « constituer une véritable équipe d’Europe de l’épargne et de l’investissement », le 8 janvier dernier. 

Le président français a également plaidé pour que l’Europe investisse en commun : « Il faut peut-être à nouveau oser les eurobonds ». Sur le modèle des 750 milliards d’euros initié pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid, ces émissions d’emprunts communs seront mises au service de « grandes priorités d’avenir », notamment en matière de défense. 

Sans ministre mais avec des chefs d’entreprise

Aucun membre du gouvernement n’avait reçu l’autorisation d’accompagner le président lors de sa brève escapade en Suisse. Pas même Bruno Le Maire, pourtant habitué des lieux. Au lieu de cela, l’Élysée a décidé d’inviter vingt chefs d’entreprise de start-ups et d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) de la French Tech, dont Mistral AI la nouvelle licorne française et Verkor, une société de production de batterie électrique. 

L’Élysée a également convié quatre présidents de régions, à savoir Jean Rottner pour le Grand Est, Renaud Muselier pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), Chrystèle Morançais pour les Pays de la Loire et Valérie Pécresse pour l’Île-de-France.


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