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United Orthopedic : immersion sur le marché de l’orthopédie

United Orthopedic est une société spécialisée dans l’orthopédie. Elle est la filiale européenne du groupe taïwanais United. Implantée depuis 7 ans sur notre territoire, cette filiale est la plus fructueuse et devrait prochainement faire son entrée en bourse pour l’Europe. François Bopp, Président et co-fondateur de la filiale européenne, nous en dit plus sur l’activité d’United Orthopedic et les différentes problématiques de ce secteur d’activité.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’activité d’United Orthopedic ?

United Orthopedic fabrique des prothèses de genou et de hanche. Nos produits s’adressent donc à une patientèle âgée, souffrant de douleurs et d’usure du cartilage. Nos clients sont les chirurgiens orthopédistes, qui utilisent ces prothèses (en métal, en polyéthylène ou en céramique) pour soulager leurs patients et leur permettre de retrouver une certaine mobilité. Nous sommes sur un marché porteur, puisqu’il est en croissance de 8 % à 10 % par an.

 

Ces chiffres s’expliquent par une population mondiale vieillissante, et un nouveau mode de vie de nos seniors. Désormais, ils tiennent à rester actifs beaucoup plus longtemps (pour préserver une vie sociale, maintenir une activité physique et/ou sportive…) et nos prothèses leur permettent donc de mener leur vie comme ils l’entendent, sans douleur.

 

Quelle est votre valeur ajoutée sur le marché de l’orthopédie ?

United Orthopedic se distingue de ses confrères par ses techniques opératoires, de moins en moins invasives. Nous faisons en sorte d’endommager le moins possible les muscles et les tendons du patient, pour que la récupération soit la plus rapide possible.

 

Selon vous, quelle est la problématique principale de votre secteur aujourd’hui ?

Il y a encore 10 ans, beaucoup de dispositifs médicaux espéraient recevoir le feu vert de la FDA (Food and Drug Administration) pour accéder au marché américain. À l’époque, le marquage « CE » était plus facile, moins cher et plus rapide à obtenir. Or, le scandale des prothèses mammaires PIP a provoqué un durcissement des textes réglementaires européens.

L’Union européenne a renforcé ses exigences, créant ainsi des barrières bien hautes. Pour preuve, United Orthopedic a réussi à s’installer sur le marché américain en un an, et en déboursant 300 000 dollars. Quant au marché européen, nous avons dû consacrer deux ans et demi de travail et 900 000 euros pour que nos solutions orthopédiques portent le marquage « CE ».

Or, cet investissement, déjà important, ne suffit pas pour s’implanter pleinement sur le marché européen. Il faut encore s’enregistrer en France, en Italie, en Belgique… Le scénario dans lequel nous nous retrouvons, face à des normes européennes toujours plus importantes, n’est pas sans rappeler la situation des agriculteurs. Or, le marché de l’orthopédie grandit, et l’Europe se retrouve freinée par des réglementations de plus en plus contraignantes. C’est un constat préoccupant, à moyen terme.

 

Par conséquent, comment envisagez-vous l’avenir d’United Orthopedic ?

Beaucoup d’entreprises européennes souffrent de cette lourdeur administrative. United Orthopedic étant une société cotée en bourse (Tapei, Taïwan), c’est une réalité à laquelle nous sommes déjà confrontés. Or, certaines sociétés peuvent se sentir submergées par ces réglementations européennes toujours plus strictes, ce qui pourrait créer des opportunités d’acquisition pour United Orthopedic. Voilà pourquoi nous espérons pouvoir entrer prochainement en bourse en Europe.

Compte tenu des difficultés rencontrées sur le marché européen, notre statut de société taïwanaise est un avantage. United Orthopedic se développe à la taille du marché, tout en prenant des parts de marché, avec un taux de croissance entre 30 % et 40 % par an. Nous devrions passer de 50 millions à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici trois ans. 

Nous poursuivons notre développement en nous implantant également dans de nouveaux pays, comme la Moldavie, la Roumanie, l’Irak, la Bulgarie ou encore la Russie. La difficulté principale étant de mettre en place une logistique efficace pour réussir à produire et livrer suffisamment.

 

La consultation du présent article est notamment soumise aux CGU de Scribeo

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