Alors que la réforme des retraites continue d’agiter le débat social et politique en France, une conviction s’impose : l’avenir de chacun se prépare. Fondée en 2017 par Marilyn Vilardebo, Origami & Co, cabinet d’expertise retraite basé à Lyon et Paris, s’est donné pour mission d’accompagner dirigeants, professions libérales, expatriés et salariés dans une démarche sur mesure, loin des automatismes et des angoisses qui entourent la fin de carrière. Rencontre avec une entrepreneure qui milite pour une approche pragmatique, apaisée et stratégique de la retraite.
Dans un contexte où la retraite est devenue un sujet de tension et de stress, pourquoi avoir décidé de créer Origami & Co ?
Origami & Co est né d’un constat simple : la majorité des Français découvrent trop tard la complexité de leur dossier retraite. Beaucoup attendent le dernier moment pour se saisir de leurs droits, sans en mesurer les conséquences financières et administratives. J’ai fondé Origami & Co afin que chacun puisse reprendre le contrôle de son parcours retraite et, dès 50 ans, en faire un levier d’optimisation patrimoniale plutôt qu’une source d’inquiétude.
Depuis 2017, notre cabinet conseil retraite accompagne sur mesure les dirigeants d’entreprises, professions libérales, expatriés mais aussi, de plus en plus, les salariés. Notre approche est à la fois juridique, humaine et opérationnelle : nous analysons, corrigeons, optimisons et sécurisons chaque parcours de carrière.
Vous parlez beaucoup d’anticipation. Pourquoi conseillez-vous de prendre son dossier en main dès 55 ans ?
Parce qu’à ce stade, on a encore du temps pour agir. Et notre rôle est de changer d’approche. La retraite ne doit pas être abordée comme pas une échéance subie, mais comme un revenu différé que l’on choisit d’activer au moment le plus opportun.
En s’y prenant tôt, on évite de perdre des droits, on retrouve plus facilement les justificatifs nécessaires, et surtout, on peut arbitrer intelligemment entre plusieurs options : rachat de trimestres, retraite progressive, cumul emploi-retraite, carrière longue, etc.
Pour les dirigeants ou professions libérales notamment, anticiper permet de bâtir une véritable stratégie de revenus à long terme. Plus tôt on se renseigne, plus on a de leviers d’action.
Concrètement, comment fonctionne votre accompagnement ?
Nous avons développé deux grandes prestations : l’audit et la liquidation des droits.
D’abord, l’audit retraite : nos juristes spécialisés en droit social reconstituent la carrière de nos clients, en vérifiant ligne par ligne les relevés de chaque caisse. Nous avons remarqué qu’il y a en moyenne six à huit anomalies par dossier telles que des revenus manquants, des trimestres oubliés, des erreurs d’affiliation, des majorations non appliquées. Notre mission est de faire corriger ces anomalies auprès des caisses avec un argumentaire juridique et les justificatifs nécessaires.
Ensuite, nous réalisons les calculs comparatifs : âge optimal de départ à la retraite, montant des pensions selon différents scénarios, intérêt d’un rachat de trimestre, simulation du taux plein ou de la retraite progressive. Sur cette base, nous conseillons la meilleure stratégie individuelle pour chacun de nos clients.
La seconde étape est la liquidation complète des droits : nous gérons toutes les démarches auprès des caisses, suivons les relances et vérifions que le montant perçu correspond bien à nos estimations. En moyenne, nos clients gagnent 300 euros nets de plus par mois qu’en gérant seuls leur dossier. C’est un accompagnement complet, souvent sur un an, durant lequel nous prenons littéralement le relais de nos clients.
Le secteur semble en plein essor. Qu’est-ce qui distingue Origami & Co des autres acteurs ?
Il existe aujourd’hui une multitude d’offres, du simple bilan automatisé à quelques centaines d’euros jusqu’à des expertises haut de gamme. Ce que nous défendons, c’est la profondeur de l’expertise et la proximité humaine.
Notre équipe, composée de sept personnes, est constituée de juristes en droit social intégrés, ce qui est rare. Nous avons aussi développé un logiciel interne, enrichi d’intelligence artificielle, qui centralise la réglementation de toutes les caisses de retraite pour fiabiliser nos calculs.
Mais notre vraie différence, c’est l’attention portée à nos clients. Nous les appelons régulièrement, nous les rassurons, nous vulgarisons ce sujet complexe. La retraite touche à l’intime, à la projection de soi : nous faisons en sorte que ce moment devienne un choix réfléchi, pas une épreuve.
Quels sont selon vous les grands enjeux de votre secteur ?
Ils sont d’abord sociétaux. En France, la retraite reste perçue comme une fin, alors que c’est un nouveau départ. Notre défi est de changer le regard collectif sur ce moment de vie. Il faut passer d’un imaginaire de rupture à une logique de transition et d’optimisation.
Le deuxième enjeu, c’est la lisibilité. Avec des réformes successives et des règles différentes selon les régimes, même les experts doivent rester en veille permanente. Nous jouons un rôle de “traducteur” du système, pour que chacun comprenne clairement ses droits.
Enfin, il y a une forme de régulation naturelle du marché qui s’opère : après dix ans de croissance, les offres se recentrent sur les cabinets capables d’apporter une vraie valeur ajoutée. C’est une bonne chose pour la qualité du conseil.
Vous avez lancé Origami Zen, une formule pour les 45-55 ans. De quoi s’agit-il ?
C’est une offre d’accompagnement retraite longue durée pensée pour ceux qui veulent anticiper sans attendre le seuil fatidique des 60 ans.
L’idée est simple : on réalise un premier audit, puis on suit le client chaque année, en actualisant les calculs selon les changements de carrière, de statut ou de loi. C’est un service d’abonnement annuel, plus accessible, qui s’adresse à tous ceux qui veulent avancer sereinement, étape par étape.
Notre ambition avec Origami Zen est de démocratiser l’expertise retraite et de créer une culture de l’anticipation.
Pour conclure, quelles sont les valeurs qui guident Origami & Co ?
L’intégrité, le respect et le travail d’équipe. Notre combat, plus qu’un engagement, est de faire percevoir à chacun ce qui lui est réellement dû, dans les meilleures conditions et au moment le plus opportun.
Nous ne vendons pas du rêve, nous rétablissons des droits.
Et c’est souvent la différence entre subir sa retraite ou en faire un projet
