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Serge Maurice Lobréau : « Être entrepreneur, c’est aller au bout de sa vision »

Sapian Group

Proposer une solution fintech à forte valeur ajoutée à destination de la population bancarisée, sous-bancarisée et sur-bancarisée, tel est le défi que s’est lancé le fondateur de Sapian Group et de Flash Group. Rencontre avec un serial entrepreneur qui ne recule devant aucun obstacle pour affirmer sa vision. 

 

Gérer des crises tout en diplomatie, c’est pour Serge Maurice Lobréau le quotidien d’un entrepreneur de Fintech. En 2017, sa pépite Sapian Group démarre un tour de table afin de lever des fonds pour la création d’un nouvel écosystème, dénommé Flash. Très vite, plusieurs millions de dollars sont levés et l’entreprise ouvre une nouvelle levée publique quelques mois plus tard, à nouveau couronnée de succès. Mais pour Serge Maurice Lobréau, le plus dur reste à faire.

 

 

Entreprendre en temps de crise 

« En tant qu’entrepreneur, il faut garder le cap et mettre des œillères, quitte à s’attirer les foudres de ses collaborateurs. La vision et l’objectif de l’entreprise ont été clairement définis depuis le tout début. On peut emprunter un autre chemin mais jamais dévier du but final ». Être entrepreneur, c’est faire face à tous ces aléas et accepter la critique et l’échec. Tout ce qui compte pour le fondateur de Sapian, c’est de se raccrocher à ceux qui croient en la vision de l’entreprise. « En chef d’orchestre, l’entrepreneur doit compartimenter le travail et s’assurer que chacun joue sa partition pour éviter les crises d’organisation ». Et l’organisation pour une startup de la Fintech, ce n’est pas de tout repos. Pas d’horaires de bureaux pour les collaborateurs de Sapian, mais un travail par tâche et par projet qui souligne l’importance de bien localiser ses bureaux.

Si le CEO du groupe songe d’abord à s’installer en Estonie en 2018, c’est finalement vers le Portugal qu’il décide de poser les valises du groupe. Un beau pays, un climat idéal, une fiscalité avantageuse, le Portugal semble cocher toutes les cases. Mais entre passer des vacances et installer une entreprise, Serge Maurice Lobréau déchante vite et multiplie les crises financières comme humaines. Ce n’est que 3 ans plus tard, au gré d’échanges avec d’autres entrepreneurs, qu’il reconnaît ces périodes comme formatrices dans son parcours entrepreneurial. « La vie d’un entrepreneur est solitaire car même quand nous traversons des difficultés, nous devons faire face et agir comme si tout allait bien. Tous ceux qui disent que la transparence est gage de succès n’ont jamais entrepris. Parfois, pour atteindre son objectif, l’entrepreneur doit continuer à croire même quand tout le monde a cessé de le faire ! C’est un trait de caractère qui est similaire à beaucoup de personnes qui finissent par réussir », explique Serge Maurice Lobréau. Et c’est le cas pour beaucoup. Une idée est souvent raillée avant d’être acceptée, et finit par devenir une évidence pour tout le monde.

 

 

L’échec pour mieux se former 

Pour le CEO de Sapian, se protéger mentalement est plus qu’essentiel pour un entrepreneur. Quittant l’Afrique et ses parents biologiques très tôt, Serge Maurice Lobréau se forge très jeune une carapace pour ne pas être impacté par tout ce qui se passe dans sa vie. C’est en se servant de cette mémoire sélective et d’idées très arrêtées sur la réussite que décolle son statut d’entrepreneur. « Si quelque chose n’est pas nécessaire à l’accomplissement de ce que je veux, je l’efface purement et simplement de mon esprit. Cela peut paraître trivial mais se rappeler de tout consomme énormément d’énergie. Il faut conserver cette énergie et la diriger vers quelque chose qui va être utile pour s’accomplir ». Pour Serge Maurice Lobréau, il faut accepter de ne pas être compris afin de comprendre ce que l’on a à faire. La première clé de la réussite pour voir sa vision devenir réalité et avoir un réel impact sur soi et sur son cercle. Un état d’esprit gratifiant qui permet de trouver au gré de rencontres et de partenariats des solutions que tout le monde attendait.

 

 

Faire de la contrainte une opportunité 

La crise sanitaire, Sapian Group la vit avec beaucoup de stratégie. Si pour beaucoup, l’issue est de fermer boutique, pour d’autres, c’était l’opportunité de faire de l’argent. « C’est toujours dans les moments de crises que de nouvelles idées émergent, jamais en temps de paix. Le cerveau humain est ainsi fait ». Lorsque Serge Maurice Lobréau et ses équipes apprennent la fermeture des frontières, c’est en pleine finalisation de son écosystème. Avec une activité qui requiert énormément de déplacements et de rencontres, il faut alors appréhender avec intelligence la situation. Si la perspective de confinement fait planer une nouvelle crise pour le CEO de Sapian Group, il se rend rapidement compte que les résultats obtenus malgré les nouvelles conditions sont plus qu’honorables. « J’ai réalisé que notre groupe fonctionnait déjà beaucoup en distanciel. Cette pandémie m’a fait prendre conscience que l’on pouvait obtenir un travail de qualité même en étant loin les uns des autres, en ayant même une productivité beaucoup plus élevée ».

Face à ce constat, le groupe met en place de nouveaux procédés et renonce à la relocalisation de ses collaborateurs pour privilégier le télétravail, induisant des économies substantielles pour l’entreprise. Pour Serge Maurice Lobréau, c’est tout un nouveau paradigme que cette crise a ouvert car auparavant, les chefs d’entreprise préféraient le travail au bureau. La pandémie a permis d’instaurer une relation de confiance entre patron et collaborateurs et ce qui paraissait une exception devient la règle pour beaucoup de sociétés. « Bien évidemment, une fois par mois, il faut réunir les différentes équipes afin qu’elles rencontrent en chair et en os les personnes avec lesquelles elles travaillent. Ceci dit, ce mode organisationnel va continuer de se propager et gagner en popularité ». Être entrepreneur, c’est savoir prendre des coups. Mais pour le fondateur de Sapian Group, ce qui rend ce métier si passionnant, c’est qu’aucune journée ne se ressemble. « On rencontre des personnes, on a des idées, on fait le tri on échoue puis on se relève de chaque crise toujours plus fort. On relève les défis et on trouve des solutions à la succession de crises. Selon moi, c’est cela qui définit le mieux un entrepreneur ».

 

Contact : www.sapiangroup.com

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