La décision intervient après plusieurs mois de tensions juridiques autour de la scission du groupe de médias et de communication. Le titre Vivendi était en hausse de 7 % vendredi matin, à la suite de l’annonce.
Ce qu’il faut savoir
L’Autorité des marchés financiers (AMF) a ordonné au groupe Bolloré et à Vincent Bolloré de lancer une offre publique d’achat (OPA), suivie d’une offre publique de retrait (OPR), sur les actions Vivendi qu’ils ne détiennent pas encore. Ils disposent d’un délai de six mois pour déposer le projet.
Pourquoi c’est important
Cette décision marque un tournant après des mois de bras de fer juridique autour de la scission du groupe. En décembre 2024, Vivendi a été scindé en quatre entités cotées séparément, avec notamment Canal+ listée à Londres et Havas à Amsterdam. Si plus de 97 % des actionnaires avaient validé l’opération, des minoritaires comme le fonds activiste CIAM s’y étaient opposés, estimant que la manœuvre minorait la valeur des actifs pour les petits porteurs.
À l’origine, l’AMF avait considéré que le groupe Bolloré, qui détient environ 30 % du capital de Vivendi, n’en exerçait pas le contrôle effectif. Mais la Cour d’appel de Paris a contredit cette analyse en avril 2025, estimant que les conditions de contrôle indirect étaient bien réunies, notamment via la gouvernance et la stratégie du groupe. L’AMF s’est donc alignée sur cette décision judiciaire, obligeant Bolloré à déposer une offre. Vivendi a, de son côté, annoncé avoir formé un pourvoi en cassation devant le Conseil d’État.
Citation clé
L’AMF « a considéré que la société Bolloré SE et M. Vincent Bolloré, qui contrôle cette dernière, sont tenus […] de déposer un projet d’offre publique visant les titres de capital de la société Vivendi SE, telle qu’elle existe à ce jour », ainsi qu’« au dépôt d’un projet d’offre publique de retrait visant les titres de capital de la société Vivendi SE dans un délai fixé à six mois », précise l’autorité dans sa décision.
Le chiffre à retenir : +7 %
C’est la hausse enregistrée par le titre Vivendi vendredi matin à la Bourse de Paris, immédiatement après la publication de la décision de l’AMF.
À surveiller
Le coût potentiel de l’OPA et de l’OPR pour le groupe Bolloré pourrait s’avérer considérable, en fonction du prix d’offre retenu. Selon des analystes cités par Les Échos, la facture pourrait dépasser 2,5 milliards d’euros si l’OPA est lancée au-dessus du cours actuel. En cas de succès, Bolloré pourrait retirer Vivendi de la cote, consolidant son contrôle sur les actifs scindés. Mais l’issue du recours en cassation pourrait retarder voire annuler cette obligation, ce qui aurait des conséquences majeures sur la stratégie de désengagement de Vivendi et sur la valorisation boursière de ses entités nouvellement autonomes.
Lire aussi : CLASSEMENT MILLIARDAIRES 2023 | #11 : Vincent Bolloré, 11ème fortune française, en hausse constante

Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits