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Retraites, impôts, héritage : Yaël Braun-Pivet ouvre la porte à une hausse des impôts

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Yael Braun Pivet, présidente, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale le 11 mars 2025 à Paris. (Photo by Thierry NECTOUX/Gamma-Rapho via Getty Images)

Alors que le gouvernement s’apprête à dévoiler mi-juillet les premières lignes du budget 2026, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, livre ses orientations dans un entretien aux Echos. Face à une dette publique record et à la nécessité de réduire le déficit, elle appelle à un effort partagé par tous les Français. Dans cette perspective, plusieurs pistes sont mises sur la table, y compris celles longtemps jugées politiquement sensibles : hausse des impôts, gel temporaire des prestations et réforme de la fiscalité successorale.

 

Ce qu’il faut retenir

Face aux difficultés budgétaires de la France, Yaël Braun-Pivet reste ouverte à toutes les possibilités. Alors que le gouvernement entend trouver 40 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit à 4,6 % du PIB en 2026, la présidente de l’Assemblée nationale estime dans un entretien aux Echos qu’« on ne peut pas exclure d’emblée toute hausse d’impôts »

Elle plaide pour une participation plus importante des retraités aisés, notamment via la suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraites. Elle se dit également favorable à une « année blanche » sur certaines dépenses, comme la désindexation de l’impôt sur le revenu ou des prestations sociales, et invite à remettre à plat le traitement fiscal des plus gros héritages. 

La députée des Yvelines est coutumière du fait. Au printemps 2024, alors que l’Élysée et Bercy se refusaient à toute entorse au dogme fiscal, Yaël Braun-Piver mettait déjà sur la table une contribution « exceptionnelle » des superprofits des grandes entreprises, ou sur leurs programmes de rachats d’actions.

 

Pourquoi c’est important à suivre

Le débat budgétaire s’annonce explosif. Dans un contexte d’endettement croissant, de croissance ralentie et de tensions politiques, le gouvernement entend respecter ses engagements européens de retour du déficit public à 3% dès l’horizon 2030. Les propositions de Yaël Braun-Pivet soulignent la difficulté de l’exercice : préserver l’investissement mais maintenir la trajectoire de réduction du déficit. 

Malgré les tensions politiques et l’absence de majorité à la chambre basse, la présidente de l’Assemblée nationale reste convaincue que le gouvernement doit « s’appuyer davantage sur le Parlement ».

« Nous avons montré depuis trois ans notre capacité à travailler sur des propositions de loi transpartisanes : sur la fiscalité d’Airbnb, la définition pénale du viol… Nous avons la capacité d’agir, même sans majorité », souligne-t-elle. 

Citations principales

« En plus du dispositif de lutte contre la suroptimisation – auquel travaille le gouvernement – c’est le sujet de l’héritage qu’il faut remettre sur la table. Toutes les études le montrent : on s’enrichit davantage aujourd’hui en héritant qu’en travaillant, expose Yaël Braun-Pivet. Cela ne correspond pas à la société d’émancipation dans laquelle nous voulons faire grandir nos enfants. Je pense notamment nécessaire de se pencher sur la taxation des « super-héritages ». 0,1 % des héritiers reçoivent des montants supérieurs à 13 millions d’euros et ne paient en moyenne que 10 % droits de succession. En plus d’un problème de justice, cela représente une perte importante pour les finances publiques. Nous avions commencé à travailler sur le sujet au sein d’En Marche en 2018, mais cela n’a pas duré longtemps. Il faut remettre le projet sur les rails. »

 

Le chiffre à retenir

4 milliards d’euros par an : c’est le montant estimé par Yaël Braun-Pivet que rapporterait la suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite.

 

À surveiller

Mi-juillet, François Bayrou dévoilera la feuille de route budgétaire pour 2026. Les discussions autour d’une « année blanche », d’une réforme de l’héritage et d’un possible alignement de la CSG des retraités sur celle des actifs seront déterminantes. Sans majorité absolue, l’exécutif devra bâtir des compromis solides avec les oppositions et les partenaires sociaux. Un test politique crucial pour la survie du gouvernement dans un climat parlementaire toujours plus instable.

 


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