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Trésorerie excédentaire : 3 pistes pour investir avec prudence, sans compromettre votre BFR

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Les grands dirigeants n'esquivent pas les conversations difficiles. Getty Images

Forbes France revient sur trois solutions qui permettent aux entreprises de valoriser leur trésorerie excédentaire en toute sécurité dans un contexte d’incertitude où les aléas économiques peuvent arriver plus vite que prévu. 

 

Dans un contexte d’incertitude géopolitique, économique et commerciale, la gestion rigoureuse des liquidités devient un enjeu stratégique. Les entreprises cherchent de plus en plus à optimiser chaque euro de trésorerie. Que ce soit pour se prémunir contre les aléas économiques, faire face à une baisse de la demande ou simplement améliorer leur rentabilité, bien gérer son excédent de trésorerie est devenu un réflexe incontournable pour les directions financières. Mais avant de songer à placer leur trésorerie, les entreprises doivent d’abord bien cerner leur besoin en fonds de roulement (BFR).

Comprendre son BFR avant d’investir

Le BFR correspond à la somme nécessaire pour financer le cycle d’exploitation de l’entreprise : il couvre le décalage entre les dépenses immédiates (achats, salaires, charges) et les recettes différées (paiements des clients). Il s’agit donc du socle de liquidités que l’entreprise doit maintenir en permanence pour fonctionner sans tension.


Une fois ce BFR évalué, la trésorerie excédentaire – c’est-à-dire celle qui dépasse les besoins courants – peut alors être investie ou placée, selon différents objectifs : sécurité, disponibilité, rendement.

1. Garder les liquidités sur le compte courant

« La première, la plus simple, c’est de garder des liquidités sur son compte courant. L’avantage, c’est que c’est disponible à n’importe quel instant, s’il y a besoin immédiat pour le financement de l’entreprise », expose Thibault Guénée. 

Cette option garantit une disponibilité totale, mais elle n’offre aucun rendement. Elle reste utile pour les entreprises très prudentes ou dans une phase où la visibilité à court terme est limitée.

2. Négocier des comptes à terme ou dépôts à terme avec sa banque

« La plus classique, et que beaucoup d’entreprises utilisent, c’est de négocier des comptes à terme avec leur banque. L’avantage, c’est qu’on obtient une rémunération sur la trésorerie excédentaire placée. Le taux est négocié selon les banques, en fonction de leur besoin de cash. Et plus vous vous engagez longtemps – 6 mois, 1 an, 2 ans… – plus la rémunération est intéressante », avance l’expert. 

Les comptes à terme (CAT) permettent de placer une somme sur une durée fixe, avec un taux d’intérêt négocié à la signature. En contrepartie de cet engagement, les fonds ne sont pas disponibles avant l’échéance, sauf à payer des pénalités.

« Il faut également gérer la renégociation à chaque échéance, souvent avec plusieurs banques. Donc ça demande un peu d’efforts de la part des trésoriers », ajoute Thibault Guénée.

Cette option est idéale pour sécuriser un rendement modéré mais garanti, à condition de bien planifier ses besoins.

3. Placer dans un fonds monétaire via un compte-titres

« Une autre possibilité, c’est de placer sur un compte-titres dans un fonds monétaire qui rémunère au taux de la BCE – ce qu’on appelle le taux Ester aujourd’hui. Même si vous êtes resté 15 jours, vous aurez une rémunération calculée au prorata », signale Thiabult Guénée.

Les fonds monétaires investissent dans des instruments à court terme (bons du Trésor, certificats de dépôt…), réputés très sûrs. Leur rendement est indexé sur les taux du marché monétaire, comme l’Ester (Euro Short-Term Rate), publié par la Banque centrale européenne.

Ils offrent une liquidité quasi quotidienne et une meilleure rémunération que les comptes courants, tout en conservant un profil de risque très faible. Ces supports sont encadrés par la directive européenne OPCVM, garantissant un niveau élevé de transparence et de sécurité.

Bonus : investir en cryptomonnaies, pour les plus audacieux

« Les entreprises peuvent également diversifier leurs placements en investissant dans les cryptomonnaies, en ouvrant un wallet en bitcoin par exemple » , illustre Thibault Guénée.

De plus en plus d’acteurs du Web3, et quelques entreprises très excédentaires, envisagent d’allouer une part marginale de leur trésorerie à des actifs numériques comme le Bitcoin. Ces investissements, hautement volatils, peuvent générer des gains significatifs… ou des pertes tout aussi rapides.

« Alors c’est évidemment plus risqué – le Bitcoin est très volatil – mais pour des entreprises très excédentaires et qui sont dans cet écosystème, ça commence à devenir une option (c’est déjà une option pour les bitcoin treasury companies). Et on voit aussi les banques centrales s’y intéresser. Donc c’est encore prospectif, mais peut-être que demain, ce sera plus généralisé », souligne-t-il. 

Mise en garde : cette stratégie est réservée à des entreprises à fort matelas de trésorerie, évoluant dans un environnement technologique ou spéculatif. Elle ne convient pas à la gestion classique du cash opérationnel. Bien que certaines grandes entreprises (comme MicroStrategy ou Tesla) l’aient fait, ce type de placement reste extrêmement marginal et non recommandé hors de ces cas spécifiques.

 

NDLR : Ce contenu est fourni à titre informatif et ne constitue pas un conseil en investissement. Il appartient à chaque entreprise de consulter ses propres conseillers financiers avant toute décision de placement.


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