Auteure-compositrice-interprète, médecin radiologue et mère de six enfants, Maeva Fischer incarne une nouvelle génération de femmes qui mènent plusieurs vies en parallèle, sans renoncer à leurs ambitions et à leurs rêves. Aujourd’hui, elle compose, en studio comme dans la vie, un parcours féminin résolument inspirant qui déjoue les attentes.
Est-ce que vous vous considérez comme une femme “puissante” aujourd’hui ? Et qu’est-ce que ce mot signifie pour vous ?
Être puissante, c’est avoir un pouvoir : celui d’influencer et de faire changer les choses. Donc oui, je suis puissante — comme on l’est toutes et tous ! Il suffit juste d’en avoir conscience et de décider d’agir. La dernière fois, une patiente m’a reconnue grâce à ma musique. Elle m’a raconté que sa nièce voulait faire médecine parce qu’elle m’avait entendue. À ce moment-là, je me suis sentie fière d’avoir pu exercer une influence positive ! C’est ce que j’essaye de faire à travers ma musique : par exemple, j’ai un morceau de chanson française qui va sortir sur le harcèlement scolaire avec Alibi Montana et Samy Naceri. C’est fort de se dire qu’à travers l’art, on peut agir ! Je ne me sens pas puissante parce qu’on me l’a dit, mais parce que j’ai choisi de l’être.
Beaucoup disent qu’on ne peut pas tout avoir. Qu’est-ce que vous leur répondez ?
Moi, je suis du style à vouloir tout et à penser qu’on peut tout avoir – mais pas forcément en même temps, et non sans efforts. J’ai choisi de croire que mes rêves, ma carrière, ma maternité, ma liberté et ma féminité … peuvent coexister. Ce n’est pas facile tous les jours, c’est beaucoup de travail, mais c’est possible. Et surtout : c’est moi qui décide ce que “tout” veut dire pour moi !
Vous êtes médecin, mère, et autrice-compositrice-interprète. Est-ce que vous avez l’impression de mener plusieurs vies ?
Oui, j’ai plusieurs vies et on en a toutes et tous plusieurs et c’est ça qui est cool. Pour moi, il ne faut pas se mettre dans un case. C’est mon mantra. On n’a peut-être qu’une vie sur terre, mais on peut la remplir d’autant de choses qu’on veut. Médecin, mère, artiste… chaque facette m’habite et me nourrit. J’ai appris à ne plus choisir entre mes passions. Elles cohabitent. C’est mon équilibre. C’est aussi ce que je veux incarner.
Comment organisez-vous votre temps ?
Ma semaine est assez millimétrée. Trois jours par semaine au cabinet, deux en studio, et le reste du temps pour mes proches. Je garde aussi des routines qui me recentrent : échauffements vocaux, repas en famille, temps pour moi. Mais surtout, dès que j’ai un moment, j’écris, je compose. Créer, c’est mon souffle et je n’en perds pas une seconde.
Est-ce que votre métier médical vous aide dans votre créativité ?
Absolument. L’hôpital et mes longues études m’ont appris l’endurance, et m’ont donné la capacité de travailler sans relâche ! Mon métier m’a appris à penser de façon structurée, à organiser mon temps. Et puis, il y a toutes ces rencontres humaines, profondément inspirantes. La musique, c’est ma façon de m’évader, de donner un souffle poétique à cette réalité très cadrée.
De nombreuses femmes souffrent du syndrome de l’imposteur, ça a été votre cas ?
Et comment ! Quand tu es dans la case “médecin” et “maman”, on ne t’attend pas dans l’art. Mais après la perte brutale de ma mère, j’ai eu besoin d’un échappatoire et la musique est devenue mon refuge. Aujourd’hui, en tant que chanteuse en 2025, je me sens à ma place et j’irais même plus loin : j’aime me challenger dans des zones que je n’ai pas encore explorées. À force de travail, j’ai trouvé ma légitimité.
Justement, avez-vous dû vous battre pour qu’on vous prenne au sérieux ?
Franchement, au début, je ne me prenais pas moi-même au sérieux. Je faisais de la musique pour le plaisir, en étant comme je suis dans la vie : en rigolant, avec beaucoup de second degré. Mais j’ai bossé. Des heures en studio, comme j’en ai passé en bibliothèque pendant mes études. Aujourd’hui, je sais que ce que je propose musicalement est solide. Après, ça plaît ou non, c’est la vie, et c’est surtout un autre débat. Mais le travail est là. Je ne me prends toujours pas “au sérieux”…mais je suis une fille sérieuse !
Qu’avez-vous appris sur vous en devenant entrepreneure de votre projet artistique ?
Plein de choses. En médecine, on apprend la science, à retenir un grand nombre d’informations, à structurer sa pensée. Côté entreprenariat, j’ai plus appris en musique qu’en médecine ! Création, distribution, communication…, j’ai été ma propre manageuse. Aujourd’hui, je pourrais monter un label. J’ai aussi compris qu’il fallait savoir mettre une valeur sur son travail. J’ai appris à ne pas travailler gratuitement, à m’organiser comme une pro. Avant de déléguer, il faut savoir faire. C’est comme avoir un hôtel : si tu n’as jamais fait la plonge ou le ménage, tu ne peux pas diriger le personnel !
Quel conseil donneriez-vous à une femme qui veut tout mener de front ?
N’attends la validation de personne. Ta propre validation suffit. Ton corps a les réponses : si tu le sens, si ça te “chatouille”, fais-le ! Même si personne ne comprend. Et surtout, travaille : plus on fait, plus on a la force de faire. C’est un cercle vertueux.
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