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Comment le PSG est devenu l’un des clubs les plus valorisés au monde ?

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MUNICH, GERMANY - MAY 27: The PSG badge is seen in the city centre ahead of the UEFA Champions League Final 2025 between Paris Saint-Germain and FC Internazionale Milano on May 27, 2025 in Munich, Germany. (Photo by Michael Regan - UEFA/UEFA via Getty Images)

Le club de la capitale, qui joue samedi une finale de Ligue des champions à Munich face à l’Inter Milan, est valorisé à 4,6 milliards de dollars. Le fruit d’une stratégie mis en place depuis 2011. 

Quand ils rachètent le PSG en 2011, les Qataris ont deux objectifs : gagner la Ligue des champions et faire de Paris une marque à part entière. Quatorze ans plus tard, alors que le club s’apprête à disputer une nouvelle finale de C1 à Munich face à l’Inter Milan, un constat s’impose : le trophée manque toujours à l’appel, mais sur le plan marketing, la mission est déjà accomplie. Paris n’est plus seulement une équipe. C’est une griffe. Un logo. Un lifestyle. Un parfum presque. Le club est désormais valorisé à 4,6 milliards de dollars, ce qui en fait le 7e club le plus valorisé au monde, selon le dernier classement de Forbes. Un résultat qui est le fruit d’investissements massifs mais également d’une stratégie marketing réussie. 

Imaginez un club sympa mais sans plus. Un Parc des Princes un peu vieux, des maillots bleus vendus à la boutique du coin, un palmarès modeste et un rayonnement international… disons limité à l’Île-de-France et quelques fans nostalgiques du duo Raï-Weah. Et puis 2011 arrive. Les Qataris débarquent avec des valises pleines de rêves (et de pétrodollars). Dès la deuxième saison, la stratégie est claire : attirer des stars mondiales. En 2012,  Zlatan claque la porte du Milan AC et atterrit à Paris. Et là, la transformation commence. Pas juste sur le terrain. Dans les coulisses, un projet bien plus large se met en place : faire du PSG une icône. De celles qu’on imprime sur des t-shirts hype à Séoul ou qu’on porte fièrement à Brooklyn.

Des stars mondiales 

À partir de là, c’est une pluie d’étoiles : Thiago Silva, Cavani, Verratti, David Beckham (même pour cinq mois, ça compte), Di María, et puis, l’explosion : Neymar + Mbappé en 2017. Deux transferts records. Deux coups de com’ monstrueux. Deux symboles : le PSG veut être le plus grand, tout de suite. Avec ces stars, les titres s’enchaînent. Paris marche sur la Ligue 1, se forge un palmarès national impressionnant. Et surtout : il attire les regards du monde entier. C’est à la fois Hollywood et la Ligue 1, une anomalie sportive, un objet marketing fascinant.


Et chaque recrue est mise en scène comme une superproduction : vidéos de présentation léchées, conférences dans un Parc plein à craquer, merchandising immédiat. Quand Messi débarque en 2021, c’est la folie mondiale. Pas juste du foot, mais un événement culturel. Il ne porte même pas encore le maillot que déjà les boutiques sont en rupture de stock.

Le PSG a compris que pour vendre une marque, il faut raconter une histoire. Alors, le club joue à fond la carte “Paris”. Nouveau logo, plus épuré, plus chic, avec la tour Eiffel bien en évidence. “Saint-Germain” reste, mais c’est “Paris” qui explose sur les maillots. En 2018, c’est la consécration : le partenariat avec la marque Jordan. Un club de foot avec un logo de basketteur ? Blasphème pour les puristes. Coup de génie marketing pour les autres. Résultat : les maillots PSG x Jordan s’arrachent comme des sneakers en édition limitée. Le club devient un objet de mode, plus encore qu’un simple club de Ligue 1.

Vitrine de l’élégance 

Pour régner dans le cœur des ados (et de leurs parents), il faut être partout. Sur les réseaux. Dans les clips. Dans les jeux vidéo. Sur les terrains, oui, mais surtout dans les esprits. Alors, ils sortent des vidéos léchées pour chaque nouvelle recrue. Messi qui débarque, c’est presque une série Netflix. Sergio Ramos ? Une entrée digne d’un blockbuster. Et en fond sonore, DJ Snake ou Aya Nakamura. Le club flirte avec la K-pop, fait du bruit à chaque lancement de maillot, collabore avec des artistes, des gamers, des influenceurs. Et le plus fou ? Ça marche. Même ceux qui ne connaissent pas la règle du hors-jeu veulent un hoodie PSG.

Pendant que les supporters rêvent de demi-volées de leurs jours préférés, les stratèges du club ouvrent des boutiques à Tokyo, Los Angeles, Doha. Paris devient une franchise. Une vitrine de l’élégance française, vendue en multilingue avec option livraison express. À tel point qu’on peut se demander : le PSG vend-il encore du foot ? Où vend-il surtout un fantasme de Paris revisité façon Qatari Chic ? Peu importe. Car la mayonnaise prend. Même sans la C1, le club fait partie des 10 marques les plus puissantes du foot mondial. Une réussite marketing rarement égalée. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, qu’on le traite de “club sans âme” ou d’ovni marketing, le PSG version QSI a transformé le football en vitrine. Et Paris en logo. En attendant la coupe aux grandes oreilles, c’est peut-être déjà une victoire culturelle.


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